Le Wanted Café ferme à Bordeaux toujours en quête d'un équilibre économique

Quatre ans après son ouverture, le Wanted Café Bordeaux a fermé ses portes ce mercredi 5 octobre, faute d'avoir trouvé un équilibre satisfaisant entre rentabilité et solidarité. Les trois cofondateurs retentent leur chance à Paris, où un restaurant a ouvert en juin, mais n'enterrent pas d'autres projets bordelais.
Les cafés et plats suspendus et le reversement de 2% du chiffre d'affaires à des associations étaient l'un des moyens choisis par le Wanted Café pour développer la solidarité.
Les cafés et plats suspendus et le reversement de 2% du chiffre d'affaires à des associations étaient l'un des moyens choisis par le Wanted Café pour développer la solidarité. (Crédits : Wanted Café)

"Voilà, c'est fini !" Le Wanted Café, ouvert en septembre 2018, rue des Douves face au marché des Capucins, dans le centre de Bordeaux, vient de baisser son rideau pour la dernière fois, comme l'a révélé Rue 89. "Ce lieu nous a permis de défricher un modèle à la fois commercial et solidaire pour faire bouger les lignes de l'économie vers une société plus inclusive. Mais on a peut-être poussé le curseur de la solidarité un peu trop loin", résume Jérémie Ballarin, l'un des trois papas de Wanted Community avec Luc Jaubert et Christian Delachet. A l'origine, c'est leur groupe d'entraide lancé à Paris puis à Bordeaux sur Facebook qui avait décroché une dotation d'un million de dollars de la part du réseau social au titre de "l'une des cinq communautés les plus inspirantes au monde".

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Cette somme a permis à la communauté de grandir et d'avancer : elle articule désormais un statut d'entreprise, une association et une dizaine de collaborateurs. "La communauté Wanted est toujours bien vivante avec un million de personnes depuis 2011 et deux millions d'interactions par an dans les 40 groupes français", précise Jérémie Ballarin.

Wanted Café

Jérémie Ballarin et Luc Jaubert (crédits : Wanted Café).

"On a décidé qu'il valait mieux arrêter"

À Paris, le groupe dépasse les 500.000 membres tandis qu'à Bordeaux, Wanted Community compte désormais plus de 180.000 membres, soit près d'un habitant sur quatre de l'agglomération. Mais ce n'est pas forcément suffisant pour faire tourner ce restaurant atypique comme l'explique son cofondateur :

"On s'est toujours inscrit dans une démarche entrepreneuriale pour ne pas dépendre de telle ou telle subvention et le lieu fonctionnait à l'équilibre. Mais il allait commencer à perdre de l'argent et on a donc décidé qu'il valait mieux arrêter. La fréquentation après le Covid n'est jamais revenue à son niveau de départ et on a eu du mal à articuler le fonctionnement d'un restaurant classique avec nos actions solidaires."

Pour autant, à l'heure de regarder dans le rétroviseur, le Wanted Café revendique de nombreuses actions dont 15.000 cafés et plats suspendus distribués, 20.000 euros, soit 2 % du chiffre d'affaires, reversés à des associations locales, et une série de tablées solidaires et autres démarches partenariales.

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Un nouveau lieu à Paris

Pour manger au Wanted Café il faudra désormais faire deux heures de train puisque le nouvel établissement vient d'être inauguré rue du Faubourg Saint-Martin à Paris 11e. Dans les tuyaux depuis 2018, cet établissement parisien se construira sur un modèle qui va évoluer même s'il n'est pas encore arrêté. "On a tiré les leçons de Bordeaux et on va procéder différemment en assurant d'abord l'équilibre du lieu avant de reverser une part du chiffre d'affaires à des associations. Mais on est déjà à 300 cafés et plats suspendus en trois mois !", jauge Jérémie Ballarin. Contrairement à Bordeaux, le Wanted Paris bénéficiera aussi d'une licence 4 permettant de vendre de l'alcool fort.

Wanted Café Paris

Le Wanted Café a ouvert cet été dans le 11e arrondissement de Paris (crédits : Wanted Café).

Le cofondateur jure cependant qu'il n'est pas question d'abandonner Bordeaux pour la capitale même si un lieu physique reste très hypothétique. "On ne peut rien assurer à ce stade parce que le projet Wanted prend des formes différentes et évolutives. On peut envisager un lieu ou un partenariat avec des acteurs existants, tout est ouvert", selon le cofondateur qui regarde notamment ce qu'il se passe du côté de Bacalan, après tenu Rado, l'an dernier, un lieu culturel éphémère.

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