Blue Valet, rentable en France, poursuit son développement avec prudence

Après la crise, les voyants sont de nouveau passés au vert pour Blue Valet qui a doublé son activité cet été par rapport à l’été 2019. La société bordelaise, qui propose un service de parking avec voituriers dans les aéroports et les gares, annonce avoir atteint la rentabilité en France. Elle poursuit son développement mais reste, malgré tout, prudente.
Blue Valet avait recruté une centaine de voituriers en CDD, CDI et freelance dès le printemps en prévision de l'été.
Blue Valet avait recruté une centaine de voituriers en CDD, CDI et freelance dès le printemps en prévision de l'été. (Crédits : Blue Valet)

Blue Valet ne s'enflamme pas tant une crise peut en cacher une autre mais elle peut se réjouir. La société bordelaise, qui propose un service de voituriers dans les aéroports et les gares annonce à La Tribune, avoir réalisé 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires sur les seuls deux mois de l'été 2022 .

"Nous avons quasiment doublé l'activité par rapport à l'été 2019, année de référence pré-Covid !", annonce Hugo Ricard, co-fondateur et président de Blue Valet. "Le trafic aérien européen a repris à 90 %, la demande est repartie à la hausse, les frontières se sont rouvertes. Mais nous avons surperformé et fait le choix d'une relance par l'investissement", développe-t-il.

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Une centaine de voituriers recrutés

Dès le mois d'avril, Blue Valet a ainsi recruté une centaine de voituriers en CDI, CDD et contrats freelance. L'entreprise, dont les effectifs sont remontés à une cinquantaine de salariés au siège à Mérignac, continue également à recruter notamment des chargés d'opérations et des salariés dans le domaine des ressources humaines.

Mais malgré des signaux aujourd'hui au vert, Blue Valet reste prudente. "Après une belle saison estivale en 2021, la cinquième vague avait compliqué l'activité durant l'hiver 2021/2022 marqué par des restrictions et, de fait, un trafic de nouveau en baisse", se souvient Hugo Ricard. Pour limiter les charges fixes, l'entreprise limite donc les recrutements en CDI. "L'idée, c'est d'être flexible sur les équipes opérationnelles. De la même façon, nous essayons au maximum de louer des parkings temporairement l'été. Nous traquons le Covid", reconnaît-il.

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Un développement par étapes

En matière de développement, Blue Valet continue de poser les jalons les uns après les autres, sans brûler d'étape.

"La priorité, c'était de remettre l'entreprise sur les rails, de s'assurer que le marché se stabilise et d'atteindre la rentabilité de l'entreprise. Nous sommes en l'occurrence rentable sur le périmètre France depuis cet été. Il reste à rentabiliser l'Espagne, le Portugal et la nouvelle activité Blue Transfer", explique Hugo Ricard.

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Le service low cost Blue Transfer lancé en 2021 est aujourd'hui proposé dans six des huit aéroports français où Blue Valet est présent.  "Nous avons un taux de déploiement de 75 % sur cette offre complémentaire", précise Hugo Ricard. Le concept ? L'automobiliste gare sa voiture dans un parking mis à disposition par Blue Valet et se rend en navette à l'aéroport, pour un prix en baisse de 30 % par rapport au service Blue Valet avec voiturier. "L'avantage en combinant les deux est de pouvoir toucher 100 % des automobilistes", affirme Hugo Ricard. D'autres activités sont dans les cartons, car Blue Valet entend poursuivre la diversification entamée en 2021, l'idée étant d'ajouter de nouvelles activités liées aux transferts domicile ou bureau/aéroport. Mais l'entreprise ne communiquera pas de détails avant début 2023.

Dans un troisième temps, enfin, Blue Valet reprendra son expansion à l'international. "Une filiale avait été créée en Italie en mars 2020, elle est en attente. Nous visons également l'Allemagne." La société est actuellement présente dans huit aéroports et deux gares en France, deux aéroports en Espagne et un au Portugal.

Une troisième levée de fonds

Après une hyper-croissance à ses débuts, stoppée par la crise Covid en 2020 avec une perte de 100 % de son chiffre d'affaires en quelques jours, Hugo Ricard explique être aujourd'hui dans une phase de croissance raisonnée et rentable. "Le contexte économique est compliqué pour le marché du tourisme qui est chamboulé, mais nous avons fait ce qu'il fallait pour résister et rebondir en étant agile. Nous avons prouvé la résilience de l'entreprise et le marché reste très porteur", assure Hugo Ricard.

Le dirigeant précise être en cours de levée de fonds pour la fin de l'année. Après deux tours de table en 2017 (deux millions d'euros) et 2018 (six millions), il s'agira de la troisième levée qui servira précisément à accélérer sur le volet stratégique de la diversification.

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