Zéro déchet : le Smicval investit 15 millions d’euros pour multiplier les supermarchés inversés

Fort du succès du Smicval market de Vayres en Gironde, le Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation du Libournais Haute-Gironde (Smicval), qui exerce la compétence de collecte et de traitement des déchets pour 138 communes, généralise son concept de supermarché inversé. Il investit 15 millions d’euros pour construire et exploiter dix nouveaux équipements : trois gros et sept mini.
Le premier Smicval market inauguré à Vayres, en Gironde, en 2017 reprend les codes de la grande distribution.
Le premier Smicval market inauguré à Vayres, en Gironde, en 2017 reprend les codes de la grande distribution. (Crédits : Smicval)

Cinq ans après la création du Smicval market de Vayres, le constat est sans appel pour le directeur du Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation du Libournais Haute-Gironde (Smicval) : "Cet équipement est redoutable !", assure Nicolas Sénéchau. Le Smicval market qui reprend les codes de la grande distribution fonctionne sur le modèle d'un supermarché inversé. Ici, il n'y a rien à vendre ni à acheter : tout est à donner et à prendre gratuitement.

"Le plus compliqué dans la transition, c'est de passer à l'action, Or ici, c'est facilité donc très simple. Le bilan fait état de 10.000 objets déposés chaque année, dont 85 % valorisés. La production de déchets a baissé de 1.000 tonnes par an et nous avons comptabilisé une baisse de 60 % de déchets enfouis", détaille Nicolas Sénéchau.

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Malgré tout, 609 kilos de déchets par habitant sont encore collectés chaque année sur le territoire. "C'est trop !", reconnaît Sylvain Guinaudie, président du Smicval qui a l'ambition de passer sous la barre des 400 kilos entre 2027 et 2030.

15 millions d'euros investis

Pour amplifier son action et accélérer l'atteinte de son objectif de territoire zéro déchet, le Smicval qui exerce la compétence de collecte et de traitement des déchets pour 138 communes, investit donc quinze millions d'euros dans la création d'une dizaine de nouvelles structures. Trois Smicval market, sur le même modèle que celui de Vayres, avec toutefois des spécificités selon les besoins du terrain, sont ainsi annoncés à Reignac fin 2023, Libourne fin 2024 et Blaye en 2026.

"Il s'agit de gros équipements, 11.000 m2 notamment pour celui de Libourne qui a été pensé comme un tiers-lieu avec une galerie marchande, un lieu culturel, des ateliers ou encore une maison zéro waste", expose Nicolas Sénéchau. En attendant, des mini Smicval market sont en cours de déploiement dans les déchèteries actuelles de sept communes, avec désormais la possibilité pour les usagers de déposer les déchets dans des rayons.

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La fin des déchèteries dans 10 ans

Mais dans dix ans, l'objectif est bel et bien de remplacer toutes les déchèteries du territoire par des Smicval market.

"Ils coûtent plus cher en investissement et en fonctionnement qu'une déchèterie, mais ce qui compte dans le coût des déchets c'est ce qui reste à la fin. Or, puisque nous avons moins de déchets, cela coûte le même prix qu'une déchetterie", assure Nicolas Sénéchau.

Ces nouveaux équipements s'inscrivent dans une stratégie globale qui consiste pour le Smicval à s'attaquer aux causes plutôt qu'à traiter les conséquences. "C'est pour cela que nous mettons le paquet sur la prévention, la réduction des déchets plutôt que le recyclage ou le traitement. Nous essayons de développer un maximum d'outils pour permettre le changement de comportement des habitants. La gestion des végétaux représente par exemple pour nous 3,5 millions d'euros de dépenses par an ce qui n'est pas anecdotique", témoigne Nicolas Sénéchau.

Dans le cadre de sa stratégie Impact 2030, le Smicval entend diviser par deux la production de déchets, en visant quatre flux : les matières organiques, les encombrants, les plastiques à usage unique et les textiles sanitaires. Le Smicval est doté d'un budget annuel d'environ 44 millions d'euros.

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