Comment Eco-Transformation étend le champ des possibles du recyclage du bois

Rachetée il y a un an par un ancien salarié et son fils, cette PME transforme les déchets en ressources, telles que la biomasse utilisée dans les chaudières, les panneaux de particules et bientôt le biocarburant.
Dans les Landes, la PME Eco-Transformation est spécialisée dans le tri et la valorisation de tous types de déchets en bois.
Dans les Landes, la PME Eco-Transformation est spécialisée dans le tri et la valorisation de tous types de déchets en bois. (Crédits : Eco-Transformation)

Chez Eco-Transformation, les grandes manœuvres vont bientôt commencer. "Nous avons débuté la modernisation des équipements, d'abord les bureaux, les broyeurs et un camion de collecte, puis à la fin de cette année la construction d'une nouvelle unité de transformation, à la pointe de la performance économique, sociale et environnementale, démarrera à côté de l'existante", annonce à La Tribune Pierre Mouyen, le directeur général de l'entreprise depuis tout juste un an.

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Salarié pendant 24 ans, il a racheté la société basée à Saint-Lon-les-Mines (Landes), au sud de Dax, en mars 2021 auprès de son fondateur Bernard Seosse - qui a depuis également cédé le groupe Seosse Transport (logistique agricole). Et ce grâce au soutien financier de son ami Pierre Chevalley, radiologue de métier, qui lui a permis d'obtenir des financements auprès de La Banque Postale et la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique. "Il avait jusqu'alors uniquement investi dans des startups, mais il se prend au jeu", sourit le dirigeant de cette PME industrielle de 34 salariés.

La biomasse, premier débouché

Eco-Transformation est spécialisée dans le tri et la valorisation de tous types de déchets en bois, des vieilles armoires ou des branches récupérées dans les déchetteries d'Agen, Bordeaux ou encore Toulouse, aux palettes et chutes de pins et autres espèces collectés auprès d'industriels. Il les collecte sur ses sept et bientôt huit sites (ouverture en août prochain) situés dans un rayon de 300 kilomètres, puis les transforme en ressources à Saint-Lon-les-Mines. Au premier chef de la biomasse, car 40 % des déchets sont déchiquetés et contrôlés avant d'approvisionner des chaudières industrielles ou des bâtiments collectifs (salles de sport, écoles, maisons de retraite, campings...).

"Le tout en circuit court. Nous produisons également de la matière pour les panneaux de particules et des copeaux de bois de différentes tailles pour couvrir la terre et éviter le désherbant, pour amortir les chutes dans les aires de jeux ou encore pour servir de litière pour les animaux", expose Louis Mouyen, qui, après une carrière avortée de rugbyman à l'US Dax, a rejoint son père il y a huit ans, gravant les échelons jusqu'à la direction.

600.000 tonnes par an

"L'investissement dans la future unité de transformation", détaille celui qui est amené à reprendre les rênes dans quelques années, "n'est pas seulement important par sa taille, qui est de quatre millions d'euros, financé notamment grâce au programme 'usine du futur' de la Région Nouvelle-Aquitaine". Il l'est également à deux autres points de vue, au moins. Il permettra, premièrement, de monter en puissance. "Nous traitons 135.000 tonnes de bois par an, alors que rien qu'en Nouvelle-Aquitaine les volumes sont estimés à 600.000 de tonnes par an. Et la tendance est haussière, car ce matériau redevient incontournable », pointe Pierre Mouyen.

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Après une baisse des volumes, à la collecte comme à la vente, en raison des confinements et un chiffre d'affaires amputé d'un million d'euros en 2021 (5,7 millions d'euros en 2020), les voyants sont de nouveau au vert. "A côté de Suez, Veolia et encore Paprec, il y a de la place pour des spécialistes. Il y a différents projets en France par exemple pour chauffer les usines avec du bois, comme c'est déjà le cas en Espagne", soulève Pierre Mouyen.

La nouvelle unité de traitement permettra de gagner en productivité et rentabilité, mais surtout de pousser plus loin la diversification. "Nous travaillons sur un projet de carburant alternatif non-polluant. Un important industriel est d'ores et déjà intéressé par cette solution qui fonctionne déjà à l'étranger et permettra de contribuer à l'indépendance énergétique", exposent le duo père et fils, préférant agir plutôt que de parler de ce projet qui n'est pas sans risques alors que Bruxelles vient de sceller le sort des voitures autres qu'électriques.

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