Girondins de Bordeaux : la DNCG envoie les Marine et Blanc en enfer

La DNCG, le gendarme financier du football français, a refusé le nouveau plan présenté en appel ce mardi 5 juillet par le Football Club des Girondins de Bordeaux pour sortir de l'impasse budgétaire 2022-2023 et se maintenir en Ligue 2. Condamné à la rétrogradation en National 1 (3e division), ce qui devrait signer son arrêt de mort, le club dénonce une décision "injuste, inacceptable et incompréhensible" et a l'intention "d'exercer un recours".
La DNCG a-t-elle voulu faire un exemple ?
La DNCG a-t-elle voulu faire un exemple ? (Crédits : Agence Appa)

Le patron et propriétaire du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) Gérard Lopez a mis les petits plats dans les grands, ce mardi 5 juillet, pour tenter de sauver le plus que centenaire club de football bordelais. La direction du FCGB passait en commission d'appel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la FFF (Fédération du football professionnel), à la suite de la relégation du club en Ligue 2 pour raisons sportive puis à sa rétrogradation administrative en National.

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En juin, le club avait présenté un projet de budget 2022-2023 jugé déséquilibré par la DNCG. C'est la raison pour laquelle Gérard Lopez, dirigeant et propriétaire du Football Club des Girondins de Bordeaux, avait semble-t-il décidé de se présenter ce mardi 5 juillet en compagnie des avocats de son principal créancier : le fonds d'investissement Fortress Investment Group. Qui est à la fois le premier créancier du FCGB et mais aussi un fonds d'investissement international poids lourd, qui totalise près de 53 milliards de dollars américains sous gestion.

Gérard Lopez a présenté un plan qui ne semblait pas si mauvais

Rappelons que pour dénouer la situation Gérard Lopez avait notamment réussi à trouver une solution convaincante pour réduire la dette du club de moitié, de 52 millions d'euros à 26 millions ; convaincu les créanciers de renoncer à leur part sur la vente des joueurs Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé, soit un bonus de 8,3 millions d'euros pour les finances du club, et annoncé l'ouverture d'une nouvelle ligne de crédit par Fortress Investment Group de 14 millions d'euros pour garantir le montant des ventes d'autres joueurs attendues pour les caisses du club. Ce qui était une attente forte formulée par la DNCG.

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Par ailleurs, Jogo Bonito, la holding de tête du groupe constitué par Gérard Lopez, s'était engagée à réaliser une augmentation de capital de 10 millions d'euros au bénéfice du FCGB. Tandis que la Métropole de Boreaux avait, elle-aussi, mis la main au portefeuille pour soutenir les Girondins. Autant d'avancées qui n'ont malgré tout pas permis de convaincre la DNCG.

"Le club exprime son incompréhension face à cette décision. Le club et son actionnaire ont en effet présenté un projet considéré par tous les professionnels comme solide [...] L'accord répond en effet en tous points aux exigences exprimées par la DNCG formulées lors de l'audience du 14 juin dernier pour un financement total de plus de 40 millions d'euros", réagit le FCGB dans un communiqué ce mardi soir. Et le club d'ajouter :

"Par cette décision, la Commission d'appel de la FFF met en péril la survie du club, avec des conséquences désastreuses pour tout l'écosystème local : salariés, supporters, prestataires, bénévoles, élèves du centre de formation, exploitants du stade, et bien d'autres.

Peu de marges de manœuvre

Les solutions qui s'offrent au FCGB pour éviter le pire sont désormais comptées, même si Fortress ne va pas faire une croix sur ses investissements sans réagir. "Cette décision injuste est inacceptable et incompréhensible [...] je me battrai jusqu'au bout et c'est la raison pour laquelle, nous avons décidé d'exercer un recours contre cette décision inique", ajoute Gérard Lopez.

Mais, concrètement, le chemin est très étroit, tout comme le calendrier. Le club pourrait porter l'affaire devant le juge des référés du tribunal administratif pour faire suspendre la décision de la DNCG. Bordeaux a également la possibilité de solliciter le Comité national olympique et sportif (CNOSF) en troisième instance pour tenter d'être réintégré à la Ligue 2, mais vu les délais avant l'étude de son cas - "pas avant début août", selon un avocat spécialisé -, le dépôt de bilan peut être craint. Il pourrait alors être suivi d'une liquidation judiciaire et d'un redémarrage en National 3, le 5e échelon national où évolue l'équipe réserve du club. Avec des conséquences en cascade pour la grosse centaine de salariés du club, pour l'équilibre économique du Matmut Atlantique et le contribuable bordelais et pour l'ensemble du tissu économique local.

Dans une déclaration commune, Alain Anziani, le président de la Métropole, et Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, partagent leur "tristesse et amertume" et considèrent qu'il "n'est pas concevable de s'en tenir à cette décision au regard des conséquences dramatiques pour le club et le territoire". Les deux élus demandent également à la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, de faire en sorte "que le CNOSF puisse se prononcer dans un délai compatible avec la reprise de la saison de la Ligue 2".

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