Intérim : iziwork muscle son réseau dans la région bordelaise

La startup parisienne iziwork, spécialisée dans l'emploi intérimaire, se déploie en France en tissant un réseau de "partenaires", des agents commerciaux chargés de développer sa clientèle. Huit d'entre eux sont désormais actifs en Nouvelle-Aquitaine dont trois à Bordeaux alors que le secteur de l'intérim, qui s'est redressé depuis le début de l'année, connaît un coup de frein.
Pour se développer partout en France, la startup Iziwork mise sur des agents commerciaux partenaires plutôt que sur des salariés, dont Karine Lenfant, au centre.
Pour se développer partout en France, la startup Iziwork mise sur des agents commerciaux "partenaires" plutôt que sur des salariés, dont Karine Lenfant, au centre. (Crédits : Iziwork)

"Tous nos secteurs recrutent ! Et majoritairement pour des missions d'intérim longues jusqu'à trois mois et plus, avec souvent des perspectives de CDI", s'exclame Karine Lenfant quand on lui demande quels métiers sont les plus recherchés par les agences intérimaires en Gironde, avant d'en lister quelques-uns : "Préparateurs de commandes, caristes, conducteurs de poids-lourds et d'engins de chantiers, métiers du BTP, techniciens de maintenance, agents de production, assistants administratifs, opérateurs de téléconseil, etc."

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Un réseau de "partenaires"

Ancienne contrôleuse de gestion, Karine Lenfant s'est reconvertie en consultante indépendante avant de devenir il y a quelques mois l'une des trois "partenaires" d'iziwork dans la région bordelaise. Cette startup parisienne s'est taillé une place de choix sur le marché de l'intérim en l'espace d'à peine quatre ans grâce à ses outils numériques. Elle emploie désormais 385 salariés dont 300 en France et compte 1,3 million d'intérimaires et 2.000 clients inscrits sur sa plateforme, principalement dans la logistique, l'industrie, le commerce de détail et les services aux entreprises, autant de secteurs où le marché de l'intérim est bien orienté. Le tout pour 230 millions d'euros de chiffre d'affaires annualisé. De quoi figurer au French Tech 120 pour cette startup dont Jérôme Bouin, passé par Page Group et Adecco, vient d'être nommé directeur général France.

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Pour compléter ses outils numériques, iziwork mise sur des "partenaires" externes à l'entreprise tels que Karine Lenfant, qui emploie deux salariés en CDD, et ses deux collègues girondins Abdoulaye Traoré et Anne Royer. Selon un modèle similaire à la franchise mais sans droits d'entrée, ces trois indépendants au statut d'agent commercial ont pour mission de développer la clientèle d'iziwork avec un partage de marge à la clef. Ce sont ces équipes qui ont la charge d'assurer le contact avec humain tant avec les clients qu'avec les intérimaires. La plateforme propose une centaine d'offres à pourvoir en Gironde et environ 300 en Nouvelle-Aquitaine.

Une croissance qui ralentit

Selon les derniers chiffres du baromètre Prism'Emploi, en mars 2022, l'emploi intérimaire en France (contrats de travail temporaire et CDI intérimaires) était en hausse de 9,2 % sur un an, soit 64.000 postes équivalent temps plein supplémentaire. Une croissance inférieure de quatre points à celle enregistrée le mois précédent, juste avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. La dynamique de l'intérim reste tirée par les services, l'industrie, les transports et le commerce tandis que le bâtiment est en repli, subissant les conséquences de la guerre en Ukraine sur les approvisionnements et coûts en matériaux. Sur la même période, la tendance est à +6,5 % en Nouvelle-Aquitaine qui connaît les mêmes dynamiques sectorielles.

Signe des tensions persistantes du marché de l'emploi dans les secteurs couverts par iziwork, les employeurs reviennent :

"Certains clients avaient arrêté de recourir à l'intérim mais ils reviennent ces derniers mois parce qu'ils n'arrivent tout simplement pas à recruter et activent donc tous les leviers à leur disposition pour constituer leurs équipes", témoigne Karine Lenfant.

Qapa racheté par Adecco pour 65 millions d'euros


  • S'attaquer au marché de l'intérim avec des outils 100 % numériques, c'était aussi le pari d'une autre startup du French Tech 120 : l'entreprise Qapa fondée par Stéphanie Delestre dès 2016. Dix ans plus tard, Qapa, qui emploie plus de 60 personnes et dont l'équipe de R&D est installée à Bordeaux, a été rachetée par Adecco, le leader du secteur de l'intérim, moyennant 65 millions d'euros en septembre dernier. "Quand le leader mondial passe vous voir, vous regardez forcément son offre parce qu'il ne passera qu'une fois, pas deux", justifiait la fondatrice il y a quelques jours au Village by CA. Stéphanie Delestre reste à la tête de la société qui revendique désormais 4,5 millions de candidats et 50 000 nouveaux intérimaires inscrits chaque mois dans tous les secteurs et dans toute la France.

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