Les porteurs du projet Horizeo ont mis fin au suspense d'entrée. "Nous allons poursuivre le projet en intégrant des évolutions et de nouveaux engagements", a annoncé Bruno Hernandez, directeur de projet chez Engie, en ouverture d'un point presse organisé à Bordeaux près de trois mois après les recommandations formulées par la Commission nationale du débat public (CNDP), à l'issue du débat qui s'est tenu de septembre 2021 à janvier 2022.
"Ce projet nous semble cohérent compte tenu de l'urgence climatique, de l'importance croissante de l'indépendance énergétique de la France, de l'ambition des objectifs régionaux et nationaux en matière de transition énergétique. Horizeo, qui représente 15 % des besoins additionnels de la Nouvelle-Aquitaine à horizon 2030, permettrait de couvrir la consommation annuelle en électricité de 740.000 personnes", a argumenté Bruno Hernandez.
Dans le détail, plusieurs décisions ont été annoncées, à commencer par des confirmations :
- La pertinence du site est confirmée au regard de ses caractéristiques et de sa proximité au poste électrique de Saucats ;
- L'objectif de puissance d'un GW est également confirmé pour le parc photovoltaïque qui s'étendra sur 1.000 hectares si la prise en compte des enjeux environnementaux, la gestion des risques et les modalités techniques le permettent ;
- La taille et la pertinence des batteries de stockage et l'activité d'agri-énergie sont confirmés ;
- Le raccordement du parc photovoltaïque au réseau de transport d'électricité est conservé.
Le data center déplacé
Le centre de données (data center) sera en revanche déplacé hors de l'aire d'étude d'Horizeo, dans une zone déjà artificialisée voire urbaine, avec une alimentation à 100 % en énergies renouvelables.
"Il s'agissait d'un équipement qui venait artificialiser les sols sur deux à trois hectares. Il n'y a pas eu de consensus", a reconnu Bruno Hernandez.
Concernant l'implantation d'un électrolyseur visant à produire de l'hydrogène renouvelable, l'étude va se poursuivre, mais la concrétisation de cette brique dépendra des usages potentiels locaux et des expressions qui seront recueillies au cours de la phase de concertation. Les maîtres d'ouvrage annoncent également étudier l'opportunité d'augmenter la surface dédiée aux activités agricoles.
Reboiser au moins le double
Au-delà de ces grandes orientations, une série de mesures ont été annoncées en réponse aux recommandations de la CNDP. Ainsi, alors que le défrichement a été l'un des sujets majeurs du débat public, les maîtres d'ouvrage s'engagent à reboiser au moins le double de la surface qui serait autorisée au défrichement. Un appel à manifestation d'intérêt pour des reboisements sera par ailleurs mis en place. Pour rappel, le projet a vocation à s'implanter sur une surface boisée de 1.000 hectares actuellement dédiée à la sylviculture industrielle.
Des engagements ont également été pris pour favoriser et accentuer les retombées du projet pour le territoire. "Le tissu économique local sera associé dans les phases de construction et d'exploitation", a déclaré Mathieu Le Grelle, directeur du développement chez Engie. Pour favoriser les retombées directes, il a également annoncé le lancement d'un financement participatif ainsi que la mise en place d'une offre d'électricité verte pour les particuliers en plus de la commercialisation de l'électricité à des industriels dans le cadre de contrats de vente de gré à gré.
Les maîtres d'ouvrage s'engagent enfin à mettre en place une démarche d'information et de participation du public tout au long de la vie du projet, via la mise en place notamment d'un comité de suivi.
Un projet qui n'est pas figé
Selon le calendrier prévisionnel, après la publication de la décision des maîtres d'ouvrage consultable en ligne, la CNDP donnera un avis sur la réponse apportée par les industriels et nommera des garants de la concertation. Le dépôt des demandes d'autorisation est espéré pour le printemps 2023 par les porteurs du projet avant l'obtention d'une potentielle autorisation en 2024 et un lancement des travaux en 2025. "Aujourd'hui, ce n'est qu'une nouvelle étape et le projet n'est pas figé", a insisté Bruno Hernandez.
L'investissement annoncé à un milliard d'euros passerait, dans cette version amendée, sous la barre du milliard. "Le budget du data center est de l'ordre de 200 millions d'euros", a précisé Bruno Hernandez.
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