Attractivité : Invest in Bordeaux retrouve des couleurs

Ce n'est pas encore le niveau record de 2018/2019 mais, en nombre de projets d'investissements comme d'emplois annoncés, Invest in Bordeaux a renoué l'an dernier avec l'étiage de 2017 après une année 2020 difficile à tous points de vue. L'agence d'attractivité de la métropole bordelaise, dotée d'un nouveau logo et d'un budget stable, se projette plus sereinement vers l'avenir.
L'agence d'attractivité Invest in Bordeaux a tenu son assemblée générale ce mardi 31 mai à la Cité du vin de Bordeaux.
L'agence d'attractivité Invest in Bordeaux a tenu son assemblée générale ce mardi 31 mai à la Cité du vin de Bordeaux. (Crédits : Agence APPA)

On a bien cru la voir disparaître à l'automne 2020 sous les coups de boutoir des écologistes bordelais avant d'être "sauvée" in extremis par l'intervention vive d'Alain Rousset et de Patrick Seguin moyennant une baisse de budget et la disparition de l'équipe Magnetic Bordeaux. Finalement dotée d'un nouveau duo de dirigeants - Gérard Frut et William Ballue - et depuis le printemps 2021 d'une nouvelle feuille de route - présentée comme plus girondine et durable - Invest in Bordeaux est sortie de la zone de turbulences post-municipales et s'est remise au travail. Un an plus tard, alors que le baromètre EY des investissements étrangers est dévoilé, l'agence d'attractivité de la métropole bordelaise tenait son assemblée générale annuelle ce mardi 31 mai.

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Le millésime 2021 marque un net rebond après la chute d'un tiers enregistrée en 2020. L'an dernier, Invest in Bordeaux a ainsi comptabilisé 78 décisions d'investissements en Gironde (+37 % sur un an) correspondant à 2.286 créations d'emplois à trois ans (+37 % sur un an). Cela permet à l'agence de renouer peu ou prou avec les résultats de 2017 sans pour autant égaler les records de 2018 et 2019 (autour de 80 projets pour plus de 3.000 emplois à trois ans). "On observe beaucoup d'investissements de taille moyenne et peu de projets massivement créateurs d'emplois", précise William Ballue, le directeur général. 41 % des projets comptent en effet moins de 10 créations d'emplois.

Ce sont toujours les filières du tertiaire, du numérique, du e-commerce, de la santé et de l'industrie, dont l'automobile, qui tiennent le haut du pavé des investissements en Gironde, permettant à Invest in Bordeaux d'arriver en tête des agences de développement économique métropolitaines en nombre d'emplois prévus. Par ailleurs, un quart des projets accompagnés sont situés en dehors de la métropole bordelaise. C'est un niveau similaire à 2021 et près du double des années précédentes qui correspond précisément à l'une des nouvelles priorités stratégiques : avoir un développement plus équilibré du territoire girondin.

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"Mission très accomplie"

L'occasion pour ses financeurs publics d'afficher leur satisfaction. "L'agence a fait des prouesses avec un budget restreint et dans un contexte compliqué. Nous avons enterré nos chicayas et décidé de chasser en meute, c'est essentiel face à la forte concurrence de Nantes, Lyon et Montpellier", a ainsi salué Patrick Seguin, le président de la CCI. "Mission très accomplie et confiance renouvelée", a embrayé Andrea Kiss, pour Bordeaux Métropole, jugeant qu'il faut désormais "pérenniser les ressources de l'agence pour lui donner les moyens de tenir ses objectifs."

Invest in Bordeaux

Les déclinaisons du nouveau logo dévoilé par Invest in Bordeaux ce 31 mai (crédits : PC/ La Tribune).

Même son de cloche positif à la Région Nouvelle-Aquitaine, par Bernard Uthurry, qui estime que "la Région y retrouve ses petits dans sa stratégie d'accompagner le développement économique depuis le laboratoire jusqu'à la fabrication, le recyclage et la seconde vie du produit". Enfin, Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux dont la majorité avait mené la charge contre la politique d'attractivité fin 2020, a également donné son satisfecit appelant "à concilier développement économique et sobriété, à développer nos territoires sans artificialiser les sols et en amplifiant les politiques de RSE". Lancée mi-mai, la plateforme RSE de la mairie de Bordeaux aurait déjà été testée par 160 entreprises selon son adjointe Nadia Saadi.

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Retour à la stabilité budgétaire

Finalement, Invest in Bordeaux qui compte onze salariés, est doté d'un budget de 1,55 million d'euros pour 2022, identique à celui alloué l'an dernier qui était en baisse de -9,5 % par rapport à 2020 et d'environ un tiers par rapport au pic budgétaire de 2015. Sur cette somme, environ 10 % des recettes (152.000 euros en 2021) proviennent des entreprises. Invest in Bordeaux compte 277 adhérents, un chiffre en baisse de 10 % sur un an. "On a perdu surtout des PME qui ont souffert de la crise mais on sent désormais une belle dynamique et on doit pouvoir viser autour de 185.000 euros de recettes privées l'an prochain", juge Loïc Vétier, le président de la commission entreprises, qui affiche également son soutien à l'équipe en place et à son projet.

Avec un budget stable, un nouveau logo et un déménagement au 32, allée d'Orléans, en plein centre-ville, prévu fin juin pour économiser 25.000 euros à l'année, l'agence peut donc se projeter plus sereinement sur l'avenir. Elle va notamment travailler à la structuration d'un réseau de développeurs économiques dans les territoires girondins, venir en appui à des intercommunalités rurales et s'atteler à la définition de nouveaux critères d'évaluation et de performance dans un esprit moins quantitatif et plus qualitatif. L'idée étant de donner davantage de place à l'impact des entreprises sur le territoire et à leurs politiques RSE.

"La dynamique des investissements entrants en 2022 est pour l'instant similaire à 2021 et nous avons plein de projets dans les tuyaux. On a su tenir nos objectifs, maintenant il est temps de discuter avec nos financeurs de nos moyens pour 2023 !", conclut Gérard Frut.

Le président de l'agence verrait bien son mandat s'achever l'an prochain sur une hausse du budget d'Invest in Bordeaux.

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