Méthanisation urbaine : Bee&Co diversifie son modèle et cherche des fonds pour accélérer

La société bordelaise Bee&Co, qui a développé une solution de méthanisation des biodéchets en conteneurs, diversifie son modèle économique pour toucher davantage d’acteurs. Elle cherche à lever huit millions d’euros.
Les containers de gestion des biodéchets de la société bordelaise Bee&Co.
Les containers de gestion des biodéchets de la société bordelaise Bee&Co. (Crédits : Bee&Co)

C'est une des dispositions de la loi contre le gaspillage alimentaire de février 2020. À partir du 1er janvier 2024, tous les Français devront déposer leurs biodéchets dans un bac à compost. Il s'agira de l'étape ultime. Aujourd'hui, les producteurs de dix tonnes annuelles de biodéchets sont déjà concernés par cette obligation, alors qu'en janvier 2023, ce sera au tour des personnes qui produisent ou détiennent plus de cinq tonnes par an. "C'est peu. Une boulangerie est déjà en moyenne à 30 tonnes", assure à La Tribune Philippe Brousse, directeur général de Bee & Co qui se positionne justement sur le créneau de la valorisation des biodéchets.

Créée en 2012 à Bordeaux, l'entreprise a développé une solution containérisée de gestion des biodéchets. Concrètement, à partir de tous types de déchets organiques, la "Biobeebox" produit du biogaz ensuite brûlé pour obtenir de la chaleur et de l'électricité selon le principe de la cogénération. Le digestat, résidu de la méthanisation, est quant à lui valorisé en compost normé tandis que la phase liquide du digestat permet la production d'eau industrielle ou d'eau déminéralisée. "A l'intérieur de nos containers, nous avons trois procédés de traitement : le biogaz, le compostage et le traitement de l'eau usagée", résume Véronique Perez, directrice des opérations.

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Trois modèles de commercialisation

Jusqu'à présent, la société vendait ses box entre 100.000 et deux millions d'euros, selon le volume de biodéchets traités. "Un lourd investissement notamment pour des collectivités malgré tout à la recherche de solutions", reconnaît Véronique Perez. L'entreprise fait donc le choix de faire cohabiter différents modèles :

"Si l'achat de box reste possible, nous prévoyons de lancer des sociétés de projet (SPV) comme sur le modèle du photovoltaïque, c'est à dire que nous sommes investisseurs de nos propres installations, nous les exploitons et proposons un coût de traitement. Selon ce modèle, la box nous appartient. Nous avons établi également un partenariat pour proposer de la location longue durée aux acteurs de la grande distribution. Dans ce cas, le propriétaire de la box sera notre partenaire financier."

Une levée de fonds en préparation

C'est précisément pour lancer ces montages de SPV que Bee&Co cherche désormais à lever huit millions d'euros. "Nous avons également une ambition de monter en industrialisation et en personnel, nous sommes huit aujourd'hui", ajoute Philippe Brousse qui prévoit d'atteindre la rentabilité cette année et précise que, depuis un an, Bee&Co assemble ses box à Bordeaux.

Des BioBeeBox sont désormais installées sur le marché d'intérêt national de Bordeaux, à Vitry-sur-Seine pour la valorisation des déchets organiques des cantines scolaires et aux Comores, tandis qu'une autre est en cours de fabrication pour un centre commercial à Marseille. "Dans les Outre-mer, où le foncier est contraint, où l'énergie coûte cher et où il y a des problèmes de gestion des déchets, notre produit est particulièrement adapté", expliquent les dirigeants.

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Commentaire 1
à écrit le 15/04/2022 à 10:24
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30 tonnes de biodéchets une boulangerie! sur l'année a 6 jours semaine ça fait presque 100 kilos jour...

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