Régaz-Bordeaux est optimiste quant à la possibilité pour le gaz vert de remplacer progressivement le gaz naturel fossile. Notamment parce que la consommation tend à diminuer : "En dix ans, nous sommes passés de 210.000 à 230.000 clients tout en ayant un transit annuel en baisse de 20 %", assure ainsi en préambule Geraldo Alves, directeur de la maîtrise d'ouvrage et du développement chez Régaz-Bordeaux. L'entreprise gère la distribution publique de gaz sur 46 communes en Gironde dont 22 dans la métropole bordelaise. Premier enseignement de la décennie écoulée, donc : "L'ensemble des clients a fait des efforts d'efficacité et de sobriété. La transition a commencé !", se réjouit Geraldo Alves qui met en avant l'impact des réglementations thermiques de 2005 et 2012.
"Pour la suite, la stratégie nationale bas carbone en France prévoit de diminuer par deux la consommation de gaz et ainsi de passer de 500 à 250 terawatt-heure (tWh) par an en 2050, ce qui rend d'autant plus facile à atteindre l'objectif de remplacer le gaz fossile par du gaz vert", analyse-t-il.
Et d'ajouter que "si le gaz vert, manufacturé, était jusqu'à présent plus cher, la hausse du prix du gaz du fait de la guerre en Ukraine, rend désormais la bascule réaliste".
La méthanisation 1ère génération
Mais si Régaz-Bordeaux y croit, c'est précisément parce que la production de biométhane va se multiplier du fait de l'apparition de nouvelles technologies. À ce stade, la méthanisation permet de valoriser les cultures intermédiaires à vocation énergétique, les déchets agricoles, les boues de stations d'épuration, les déchets agro-industriels. A titre d'exemple, quatre méthaniseurs injectent actuellement du gaz bas-carbone dans le réseau Régaz-Bordeaux tandis que deux projets sont en cours. Une unité sera notamment mise en service, l'été prochain, à Bègles pour valoriser les boues de stations dépuration des eaux usées (Step). Une première sur l'agglomération qui sera suivie par l'ensemble des Step de la métropole bordelaise. "La filière humide représente un potentiel de 140 tWh à comparer aux 200 ou 250 ciblés en 2050", relève Geraldo Alves.
Les deuxième et troisième générations dans les tuyaux
Mais c'est sans compter sur la filière sèche qui utilisera du bois. "Il s'agit de la pyrogazéification, procédé thermochimique, qui représente un potentiel important estimé à 180 tWh. Nous en sommes à la phase des prototypes, donc cela ne va pas tarder, y compris localement où des projets vont sortir de terre", assure Geraldo Alves qui parle ici d'un gaz vert de deuxième génération tandis qu'une troisième génération est également annoncée : le power-to-gas, procédé électrochimique, pour transformer le surplus d'électricité photovoltaïque en hydrogène. Un hydrogène vert qui pourrait ensuite être réinjecté dans le réseau de Régaz-Bordeaux.
"Le scénario 100 % gaz vert en 2050 s'appuie donc sur la combinaison de ces différentes technologies, associée à la nécessaire sobriété énergétique", assure Régaz-Bordeaux, qui rappelle que ce scénario prévoit, en 2050, en Nouvelle-Aquitaine, 830 méthaniseurs dont 730 unités de méthanisation, 67 de pyrogazéificaiton et 35 unités de power-to-gaz.
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