Les deux années de pandémie, la période récente de reprise économique et, désormais, le chaos sur les marchés de l'énergie et des matières premières né de la guerre en Ukraine secouent en profondeur l'économie régionale. Un contexte global qui ouvre la voie à de multiples mouvements au sein de l'écosystème, comme le confirme Ludovic Renaud, membre du directoire de la Caisse d'épargne Aquitaine Poitou Charentes (CEAPC) en charge de la Banque de développement régional :
"On constate un marché extrêmement dynamique sur les sujets de rapprochement entre entreprises et de croissance externe. Mais en même temps, avec le quoi qu'il en coûte, les entreprises ont plutôt bien résisté et beaucoup sont amenées à accélérer aujourd'hui leurs investissements dans le numérique et la transition environnementale. Sans compter que d'un point de vue démographique, la question de la transmission de l'entreprise se pose à un nombre croissant de dirigeants de PME et d'ETI [entreprises de taille intermédiaire]."
Une trentaine de salariés mobilisés
Les confinements successifs ont en effet convaincu nombre de chefs d'entreprises de se saisir pleinement des outils numériques tandis que la flambée des prix de l'énergie les incite fortement à réviser leurs schémas d'approvisionnement et de consommation. C'est pour aborder frontalement tous ces enjeux que la CEAPC s'est dotée début 2022 d'un service de banque d'affaires qui réunit une trentaine de salariés dirigés par Christine Dropsy. Objectif : parler de tous les sujets stratégiques (cession, fusion, acquisition, transmission, fonds propres, levées de fonds, immobilier, patrimoine, capital, numérique, environnement, etc.) avec les dirigeants des ETI et futures ETI. Un créneau où la CEAPC est déjà bien implantée avec parmi ses clients "une ETI sur trois et deux grosses PME sur cinq" dans les neufs départements d'Aquitaine et Poitou-Charente.
Et si la création de cette nouvelle entité s'est accompagnée du recrutement de quatre banquiers conseil au profil senior, cette banque d'affaires ne part pas de zéro. "Il y a une partie de ce périmètre de banque d'affaires qui existait déjà au sein de notre centre d'affaire grands comptes et de notre banque privée. On vient la rassembler sous un même toit et la compléter sur le volet banquier conseil pour établir un vrai dialogue stratégique avec les dirigeants d'entreprise", précise Ludovic Renaud.
Les projets environnementaux se concrétisent
Le banquier met aussi avant la présence territoriale de la banque à l'écureuil, son positionnement marqué dans le secteur public et mutualiste et les ressources disponibles à la fois au sein du groupe BPCE au niveau national et des différentes filiales au niveau régional (Hélia Conseil, Galia Gestion, Foncière Aquitaine Poitou Charentes).
L'un des quatre banquiers conseil est spécifiquement dédié aux problématiques environnementales des chefs d'entreprise. Au-delà de la communication, c'est aussi le signe que les discours verts se transforment davantage en projets concrets. "Sur l'environnement, les besoins sont naissants et, comme sur les autres sujets, on veut les anticiper dans le cadre du dialogue stratégique qu'on a avec nos clients. D'autant que le contexte de flambée des prix de l'énergie va accélérer les projets en la matière. Les entreprises réfléchissent à l'autoconsommation de l'énergie avec panneaux solaires, à la méthanisation ou à la rénovation énergétique de leurs bâtiments. C'est notre métier d'être en mesure de les accompagner", considère Ludovic Renaud.
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