Les Journées de l'Afrique s'ouvrent à Bordeaux sur fond de guerre en Ukraine

La 9e édition des Journées nationales des diasporas et de l'Afrique se tient à Bordeaux jusqu'au 26 mars. Les interdépendances économiques et alimentaires entre l'Europe et le continent africain, bouleversées par l'invasion russe de l'Ukraine, seront au cœur des débats.
Pierre de Gaétan Njikam, désormais conseiller municipal bordelais dans l'opposition, est le fondateur des Journées nationales des diasporas et de l'Afrique qui se tiennent à Bordeaux du 24 au 26 mars 2022.
Pierre de Gaétan Njikam, désormais conseiller municipal bordelais dans l'opposition, est le fondateur des Journées nationales des diasporas et de l'Afrique qui se tiennent à Bordeaux du 24 au 26 mars 2022. (Crédits : JNDA)

Ce n'est pas l'ampleur du Sommet Afrique-France qui a fait ses valises pour Montpellier fin 2020, mais cette 9e édition des Journées nationales des diasporas et de l'Afrique, qui se tient à Bordeaux du 24 au 26 mars 2022, devrait réunir un millier de participants, dont une centaine venus d'Afrique, et les représentants officiels de dix Etats africains. "L'enjeu de cet évènement est de rappeler que les questions qui touchent le monde sont africaines et que les questions africaines touchent le monde entier", cadre Pierre de Gaétan Njikam, fondateur des JNDA.

"Des interdépendances très fortes"

Et l'ancien adjoint d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, aujourd'hui élu dans le groupe d'opposition municipale, ne s'en cache pas : le contexte géopolitique actuel bouleversé par la guerre en Ukraine va peser de tout son poids sur ces deux jours de débats. "Avec des table-ronde sur les systèmes alimentaires durables et sur les matières premières et la gestion du risque, on est en plein dans l'actualité", observe Pierre de Gaétan Njikam :

"La guerre en Ukraine rappelle les interdépendances très fortes de nos économies et l'objectif sera de mobiliser tous les acteurs politiques et économiques pour prendre la mesure de la situation et imaginer des solutions et des partenariats innovants entre l'Europe et l'Afrique notamment vis-à-vis des risques de précarité alimentaire qui menacent l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne."

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Ces deux zones géographiques, très dépendantes du blé russe et ukrainien, risquent en effet de connaître de très grandes difficultés d'approvisionnement dans les semaines qui viennent. "La Russie ayant fait de l'agriculture un vecteur de puissance ou de rayonnement en se servant du blé, notamment au Moyen-Orient. C'est le cas pour l'Égypte, pays le plus dépendant au monde et à forte valeur stratégique, et de la Syrie. [...] La Russie cible aussi l'Afrique Subsaharienne où le blé fait partie de l'équation politique, dans des pays comme le Mali ou la Centrafrique", expliquait ainsi Pierre Blanc, enseignant-chercheur à Bordeaux Sciences Agro et Sciences Po Bordeaux, il y a quelques jours dans un entretien à La Tribune.

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Face à ces perspectives inquiétantes, Pierre de Gaétan Njikam défend une approche résolument collective avec la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'Union africaine. Plusieurs organisations régionales seront ainsi représentées à Bordeaux avec la présence de Kako Nubukpo, commissaire chargé de l'agriculture, des ressources en eau de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, Lionel Zinsou, cofondateur et président du fonds d'investissement SouthBridge, Célestin Tawanba, président du Groupement inter-patronal du Cameroun et d'Afrique Centrale, et Jean-Marie Ackah, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire.

Programme et inscription.

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