Made in France : les pistes dévoilées à Bordeaux pour réindustrialiser la France (3/4)

À un mois du premier tour de l'élection présidentielle, c'est la première fois que le Salon Made in France s’exporte en région. Alors que l’événement se tient à Bordeaux du 11 au 13 mars en même temps que les Assises du Produire en France, La Tribune dévoile les principales propositions sur la réindustrialisation de la France qui seront présentées par l'association Origine France Garantie aux candidats présents.
Le salon se tiendra pour la première fois en région, à Bordeaux.
Le salon se tiendra pour la première fois en région, à Bordeaux. (Crédits : Salon Made in France)

Double événement pour le Made in France en Nouvelle-Aquitaine. Le Palais des congrès de Bordeaux accueille la première édition du salon du Made in France en région du 11 au 13 mars 2022. Au même endroit et même moment, se tiendront également les cinquièmes Assises du Produire en France (11 et 12 mars). Un rendez-vous que Gilles Attaf, président de l'association Origine France Garantie, qualifie de temps fort à l'approche de l'élection présidentielle. Un grand oral des candidats à l'élection présidentielle ou de leurs représentants est en effet prévu ce vendredi 11 mars (*)

"Ce sera un moment de vérité pour les candidats qui se dévoileront. Notre société ne peut pas être réduite à une startup nation, ce n'est pas suffisant !", assure-t-il.

Un think thank créé en 2021

L'association Origine France Garantie fera elle-même des propositions via le think tank baptisé le Lab Origine France Garantie qu'elle a créé en juin 2021. Après avoir interrogé une quarantaine d'experts et entrepreneurs, il sortira, à l'occasion des Assises, sa première étude sur le sujet de la réindustrialisation. En tout, ce sont 20 propositions concrètes pour relancer l'industrie française qui seront dévoilées. Parmi elles :

  • rendre obligatoire le marquage français ;
  • instaurer une TVA à taux réduit pour encourager la consommation de produits français et limiter les importations ;
  • développer les aides au financement de conception assistée par ordinateur et autres outils numériques indispensables à la bonne gestion des PME industrielles ;
  • définir les filières industrielles du reconditionnement des produits et du recyclage comme stratégiques au même titre que la filière énergétique ;
  • rendre obligatoire le marquage du pourcentage de matières premières recyclées ou vierges sur les produits pour le grand public ;
  • développer les visites d'usines annuellement dès le collège.

"C'est une bataille culturelle", assure ainsi à La Tribune Gilles Attaf qui reconnaît des signaux intéressants notamment dans le cadre de France Relance. "Mais ce n'est pas suffisant", assène-t-il.

"Nous allons, par exemple, demander aux candidats de se positionner sur la commande publique qui représente 116 milliards d'euros par an et ne concerne qu'à 30 % des entreprises françaises. Nous les interrogerons également sur la formation, la fiscalité, l'écologie. Nous militons notamment pour la création d'écoles de production sur les sites. Un autre de nos sujets concerne le crédit impôt recherche qui serait identifié pour aller à la production en France."

Dans la même lignée, Fabienne Delayahe, présidente du salon Made in France, insiste sur l'importance d'alléger les normes, les impôts de production, d'aider l'export via une baisse des charges sociales pour les entreprises qui exportent, de revaloriser les filières professionnelles. "Ce sont des demandes qui me sont remontées par les entreprises quand je les interroge", explique Fabienne Delayahe.

3.000 gammes de produits certifiées

Pour s'y retrouver dans les produits fabriqués en France, il faut savoir que la mention "Fabriqué en France" ne signifie pas que 100 % des étapes de fabrication d'un produit ont été réalisées en France, mais qu'a minima, une partie significative de la fabrication du produit a été réalisée en France.

Pour un produit certifié Origine France Garantie, entre 50 et 100 % du prix de revient unitaire est français et le produit prend ses caractéristiques essentielles en France, c'est-à-dire que toutes les étapes de transformation y sont effectuées. Les opérations de préparation, de transformation et de conditionnement doivent se dérouler en France. Un produit qui arrive en pièces détachées en France ne peut ainsi pas prétendre à la certification Origine France Garantie. "Elle est actuellement la seule à garantir l'origine française à ce niveau d'exigence et se différencie du "Made In France" ou "Fabriqué en France" trop lâche et peu contrôlé", précise l'association Origine France Garantie. 3.000 gammes de produits sont aujourd'hui certifiées, ce qui représente 600 entreprises.

150 exposants seront présents sur le salon Made in France à Bordeaux tandis que plus de 500 chefs d'entreprises, créateurs d'entreprises, experts et personnalités institutionnelles sont attendus aux Assises du produire en France.

(*) Seront présents à Bordeaux ce 11 mars : Eric Zemmour, Yannick Jadot, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Jean Lassale, Hervé Morin (pour Valérie Pécresse), Adrien Quatennens (pour Jean-Luc Mélenchon), Jordan Bardella (pour Marine Le Pen), Agnès Pannier-Runacher (pour Emmanuel Macron) et un représentant de Fabien Roussel.

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Commentaires 2
à écrit le 10/03/2022 à 12:54
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Réindustrialiser la France c'est la rendre la plus autonome possible et non pas travailler pour l'export pour faire comme les autres!

le 10/03/2022 à 15:57
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Si vous produisez pour 67 millions de gens ça suffit comme "échelle" industrielle ? C'est pas mieux pour 450 millions (UE) ? Le paracétamol pour 67 millions de consommateurs, c'est étroit comme marché. Si on importe des trucs (de nombreuses ressourc...

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