La dynamique n'a pas pris. Du moins pas autant qu'espéré. Après s'être lancée à Bordeaux fin 2018 dans un service de consignation et de lavage des contenants alimentaires réutilisables, la toute jeune entreprise Boxeaty s'est vite essoufflée. En cause, un développement limité à une cinquantaine de clients restaurateurs et une conjoncture favorable au télétravail qui a éloigné les salariés des rituels de la pause déjeuner. L'équilibre économique n'a pas encore été atteint.
"La restauration commerciale via les restaurateurs indépendants ne nous permet pas d'atteindre les volumes suffisants. Avec le Covid, on a en plus une activité qui évolue en dents de scie. Notre rentabilité est liée à la volumétrie et il nous faut maintenant capter des clients "grands comptes" avec des chaînes présentes au niveau national", recompose Yann Thielin, président et cofondateur de Boxeaty.
C'est comme cela, qu'après avoir réfléchi à une levée de fonds, l'entreprise de cinq salariés dont trois alternants, a opté pour un rapprochement avec le représentant français des contenants alimentaires Impact group, présent dans une dizaine de pays européens. Un partenariat commercial où Boxeaty va rejoindre Impact sur ses gros contrats, notamment autour de la restauration collective. L'alliance doit déboucher sur une prise de participation dans le capital de la startup bordelaise d'ici la fin d'année.
"L'idée est d'acquérir les parts de Boxeaty, en créant d'abord des synergies commerciales. On veut développer la vente à emporter pour les restaurateurs dans la région bordelaise", éclaire Philippe Berthe, PDG d'Impact group.
Filière en cours de décollage
Une façon aussi pour Impact group de conforter son ancrage régional dans le Sud-ouest, comme elle le fait en France et en Europe en rachetant de plus petits acteurs du secteur. L'acteur, qui compte aujourd'hui 900 salariés, cherche lui aussi à trouver une nouvelle dynamique alors que la crise sanitaire a fortement impacté son activité. En 2021, le chiffre d'affaires de sa branche Re'uze, qui porte un circuit de lavage des contenants réemployables, s'est effondré de plus de 50% par rapport à 2019 (15 contre 40 millions d'euros).
Avec ce rapprochement, la Bordelaise Boxeaty pourra aussi utiliser les stations de lavage de son partenaire. Elle vient d'ailleurs d'inaugurer ses propres tunnels de lavage dans son nouveau siège social dans le quartier des Chartrons à Bordeaux. Une nouvelle structure dont la capacité de traitement est de 10.000 contenants par jour. De quoi se préparer à passer à la vitesse supérieure. La filière du réemploi, malgré un décollage limité, devrait quant à elle se révéler de plus en plus porteuse. 100% des emballages plastiques à usage unique devront être recyclables d'ici 2025 alors que la fin de leur mise sur le marché est prévue pour 2040 selon la loi anti-gaspillage.
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