Shark Robotics signe un gros contrat avec l'Armée de l'Air

La PME rochelaise Shark Robotics va livrer 149 herses de sécurité robotisées à l'Armée de l'Air dans le cadre d'un contrat dévoilé le 2 février. Un nouveau gage de reconnaissance pour ce leader du secteur, même si l'entreprise vise plutôt le marché de la sécurité incendie. Elle va chercher des investisseurs pour continuer à peser face à la concurrence mondiale.
Maxime Giraudeau
Entre sa création en 2016 et aujourd'hui, l'entreprise, qui multiplie les contrats, est passée de 11 à 43 salariés.
Entre sa création en 2016 et aujourd'hui, l'entreprise, qui multiplie les contrats, est passée de 11 à 43 salariés. (Crédits : Shark Robotics)

C'est un domaine où l'entreprise, malgré sa spécialisation dans les milieux hostiles, n'avait pas encore percé. C'est chose faite avec cet important contrat militaire qui prévoit la livraison de 149 herses de Shark Robotics destinée aux bases aériennes de l'Armée de l'Air. Un dispositif imaginé et fabriqué à La Rochelle, fort de deux brevets de propriété intellectuelle.

De quoi faire donner de la visibilité à l'entreprise de 43 salariés et diversifier encore son catalogue de clients. Pourtant, l'équipe dirigeante dit vouloir se concentrer sur la sécurité incendie et ses robots pompiers, principale source de revenus. C'est d'ailleurs par l'incendie de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris le 15 avril 2019 et l'intervention du robot Colossus, doté d'Intelligence artificielle, que la startup s'était fait connaître au grand public.

Shark robotics

Les herses robotiques équiperont le système de défense des bases aériennes de l'Armée de l'Air. (Crédits : Shark Robotics)

Lire aussi 2 mnCovid-19 : Shark Robotics prototype un robot décontaminateur à La Rochelle

"Aujourd'hui la herse robotisée est un de nos produits catalogue parmi d'autres. Nous sommes davantage reconnus dans la sécurité incendie et le Colossus c'est un peu notre vaisseau amiral", cadre Cyril Kabbara, cofondateur et PDG de Shark Robotics. Une activité source de 50 % du chiffre d'affaires à l'export de la structure. Et qui demeure à consolider, même si elle est reconnue comme une des leaders mondiales du secteur. Le segment de la robotique de milieu hostile est en effet hyper-concurrentiel.

Remarquée par Jeff Bezos

Si une cinquantaine de brevets a déjà été déposée pour les différents dispositifs, Shark Robotics envisage d'en soumettre une centaine supplémentaire d'ici trois ans. "Cela permet de verrouiller le marché et de nous protéger face à la concurrence étrangère", appuie le responsable. Autre moyen de se prémunir des risques : les partenariats avec de grandes firmes comme Total ou ArianeGroup pour proposer des technologies sur-mesure.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise a ainsi culminé à cinq millions d'euros en 2021, pour 600.000 euros de bénéfices nets ! Avec un choix stratégique et nécessaire dans ce domaine : réinvestir 30 à 40 % dans la recherche & développement. Des ambitions qui pourraient atterrir dans les étoiles. La structure rochelaise a en effet été démarchée pour mettre sa technologie au service des robots voyageurs de l'espace. Et s'est faite remarquer par Jeff Bezos, qui l'a invité l'an passé à sa grande messe annuelle de l'innovation.

Terrains militaire, incendiaire, interstellaire... et aussi judiciaire. En novembre dernier, l'autre cofondateur de Shark Robotics, Jean-Jacques Topalian a été condamné devant le tribunal correctionnel de La Rochelle pour abus de biens sociaux et détournements de fonds. Un fait qui a imposé une réorganisation à la tête de l'entreprise, sans venir contrarier ses objectifs en apparence.

Bassin rochelais porteur

"Sur le marché aux Etats-Unis, en Israël, en Asie, le marché s'agrège. Nos concurrents sont en train d'être rachetés par des très gros. Pour 2023, on réfléchit à trouver des partenaires industriels et financiers pour appuyer notre développement sur les six prochaines années", vise Cyril Kabbara. Levée de fonds ou rachat, l'entreprise n'exclut rien pour le moment. Dans les deux cas, elle va s'atteler à répondre à ses besoins en personnel commercial pour conforter ses places de marché.

Si une antenne a été ouverte à Singapour pour organiser les ventes en Asie du sud-est et que deux autres le seront à Paris et au Moyen-Orient, le centre de production demeure à La Rochelle. Un bassin local "porteur pour recruter des ingénieurs aéronautiques et riche en sous-traitants dans le domaine de la métallurgie." L'usine rochelaise devrait maintenant être en capacité de produire une centaine de robots par an selon la direction, alors que seulement 150 sont pour l'instant en activité dans le monde.

Shark Robotics

Le robot décontaminateur de Shark Robotics (crédits : Shark robotics).

Maxime Giraudeau

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Commentaire 1
à écrit le 15/02/2022 à 15:08
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Bonjour, Article intéressant mais un poil engagé... Je me pose quand même la question de ce que vous appelé "Intelligence Artificelle" dans le Colossus sachant que ce n'est qu'une grosse "voiture radiocommandée"... Enfin, la terminologie "ro...

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