Bordeaux : Rocket School s'attaque à la pénurie de commerciaux avec ses formations gratuites

Se former gratuitement pendant 18 mois à des métiers commerciaux très recherchés par les startups et les autres entreprises, c'est ce que propose la Rocket School à Bordeaux depuis l'automne 2021 via ses formations en alternance financées avec Pôle Emploi. Aucun diplôme n'est requis mais il faudra cocher trois traits de caractère déterminants tant l'accès est sélectif. Explications avec Cyril Pierre de Geyer, le fondateur de cette Esus (entreprise solidaire d'utilité sociale).
Les 25 étudiants en alternance de la première promotion bordelaise de commerciaux (business developer) intègreront leur entreprise à partir du 17 janvier 2022.
Les 25 étudiants en alternance de la première promotion bordelaise de commerciaux (business developer) intègreront leur entreprise à partir du 17 janvier 2022. (Crédits : Rocket School)

Les 25 premiers apprenants bordelais de la Rocket School rejoindront leur entreprise d'accueil à partir de ce lundi 17 janvier. Ils y resteront un an pour poursuivre leur formation. Ni école de commerce, ni école du numérique, cette nouvelle structure de formation se positionne à la croisée des chemins de ces deux univers professionnels. Créée en 2018 à Paris par Cyril Pierre de Geyer et plusieurs associés, cet établissement détenteur du label Esus (entreprise solidaire d'utilité sociale), a ouvert à Bordeaux en octobre dernier sa 6e antenne, au sein de l'hôtel Fenwick d'Héméra.

"A Bordeaux, il y a plus d'un millier d'offres d'emploi de commerciaux BtoB répertoriées par Pôle Emploi et plus de 200 sur le site Welcome To The Jungle [site dédié à l'emploi dans les startups, NDLR] et, parallèlement, on a encore beaucoup de personnes à la recherche d'un emploi, notamment les conjoints des personnes arrivées récemment pour des raisons professionnelles", pose Cyril Pierre de Geyer.

L'entrepreneur entend ainsi apporter sa pierre à l'édifice permettant de faire mieux coïncider l'offre et la demande sur le marché de l'emploi, alors que 52 % des chefs d'entreprise de Nouvelle-Aquitaine expriment des difficultés à recruter, selon Pôle Emploi. Et si la Rocket School est reconnue par l'Etat comme "Grande école du numérique", elle se concentre en réalité sur trois fonctions commerciales qui disputent aux développeurs informatiques le titre de métier le plus recherché.

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Un cursus de 15 mois gratuit et rémunéré

Growth hacker (marketing numérique), business developper (développeur commercial) et customer success manager (gestion de la relation client) sont les trois parcours proposés sur un format de 15 mois : trois mois de cours intensifs puis un an en contrat d'alternance au sein d'une entreprise quatre jours par semaine.

"Nous formons des vendeurs et commerciaux BtoB avec des méthodes innovantes venues du monde des startups, une approche rénovée du métier et un rôle important des outils numériques. Ce sont des fonctions très recherchées par les startups qui ont développé un produit et qui ont besoin de le vendre, c'est-à-dire d'embaucher des profils experts dans l'acquisition du client, sa rétention et son accompagnement et la vente additionnelle de nouvelles licences et options", détaille le directeur général.

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Pour postuler il suffit d'être inscrit à Pôle emploi pour bénéficier d'une POEI (préparation opérationnelle à l'emploi individuelle) qui financera la formation avant que l'entreprise d'accueil ne prenne le relais dans le cadre d'un contrat d'alternance. Des parcours sont également financés par les opérateurs de compétences (Opco) tel qu'Atlas. A l'issue des 15 mois, les élèves décrocheront un bachelor Bac+3 visé par l'Etat.

Trois traits indispensables

Mais si le cursus est ouvert à toute personne inscrite sur Pôle emploi, sans pré-requis d'âge, de diplôme ou de formation, la sélection reste très forte à l'entrée. Par le biais d'un test de détection des soft skills [compétences transversales de savoir-être], l'école recherche chez les candidats trois traits de caractère jugés indispensables pour être un bon commercial : aller vers les autres, être persévérant et aimer les défis. "Sur 100 candidats, 60 vont passer ces tests jusqu'au bout, ce qui donne un premier tri. Parmi les 40 restants, 30 seront sélectionnés sur ces traits de caractère pour un entretien téléphonique avec un nous. Et finalement seulement dix seront retenus pour intègrer l'école", Cyril Pierre de Geyer.

D'autant qu'à chaque apprenant sélectionné par Rocket School doit correspondre une entreprise locale prête à l'accueillir pour son alternance. A Bordeaux, les 25 premiers élèves rejoindront des structures telles qu'Innov'Akademy, les Vignobles Bardet, l'Agence Kulte, Dolicloud, Soan, Linksider, Xpelise ou encore Yaago. "Avec 40 % de femmes, une moyenne d'âge de 33 ans et une amplitude allant de 20 à 49 ans, les élèves bordelais sont pour la très grande majorité en reconversion professionnelle venus du monde du sport, de la vente retail, du commerce ou encore de l'évènementiel", précise Benjamin Subervie, responsable pédagogique de Rocket School Bordeaux.

"Nous avons déjà une cinquantaine d'entreprises intéressées pour les prochaines promotions bordelaises tant ces profils commerciaux sont recherchés", complète Cyril Pierre de Geyer qui lancera une nouvelle promotion d'une trentaine d'apprenants fin mai, toujours sur le métier de commercial expert du numérique, puis deux promotions en octobre 2022, l'une sur ce métier et l'autre sur le poste de custom success manager (relation et accompagnement client). A l'issue de la formation délivrée par la Rocket School, 60 % des étudiants continuent dans leur entreprise d'alternance, 30 % en changent et 10 % créent leur propre entreprise.

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"Le développement des entreprises de la tech et du digital est très fort sur le territoire Girondin. Les opportunités d'emploi sont d'un haut niveau et nous devons accompagner les demandeurs d'emploi vers ces métiers porteurs !", souligne Nicolas Moreau, directeur territorial Pôle Emploi Gironde, tandis que Philippe Metayer, le directeur général délégué de French Tech Bordeaux salue l'arrivée à Bordeaux d'une "école inclusive qui permet aussi de répondre à certains métiers en tension dans les startups".

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