Entre croissance et résilience, les Scop et Scic néo-aquitaines rêvent aussi de « licoornes »

Réunies en congrès régional ce 26 novembre, les sociétés coopératives affichent un bilan convaincant avec 2.000 créations nettes d'emplois en Nouvelle-Aquitaine depuis 2016. Mais les Scop (sociétés coopératives et participatives) et Scic (sociétés coopératives d'intérêt collectif) veulent affirmer davantage leur modèle de gouvernance et leur rôle dans la transition écologique.
Bruno Fontan, président de l'Union régionale des Scop d'Aquitaine, et son directeur général Marc Amorena.
Bruno Fontan, président de l'Union régionale des Scop d'Aquitaine, et son directeur général Marc Amorena. (Crédits : PC / La Tribune)

Malgré sa superficie et sa population, la Nouvelle-Aquitaine n'arrive qu'au 5e rang en nombre d'emplois dans ses sociétés coopératives avec près de 7.300 emplois répertoriés au 31 décembre 2020. En revanche, c'est par son dynamisme que la grande région se démarque avec une croissance de 36 % depuis 2016, soit près de 2.000 créations nettes d'emplois. C'est le 2e plus fort taux derrière l'Occitanie voisine et dix points de mieux que la tendance nationale !

"On compte aujourd'hui un peu plus de 400 entreprises coopératives en Nouvelle-Aquitaine, c'est 22 % de plus qu'en 2016. On voit donc que ce sont les coopératives existantes qui se développent fortement et créent des emplois dans la région", observe Marc Amorena, le directeur général de l'Union régionale des Scop de Nouvelle-Aquitaine. Celle-ci fédère depuis 2020 les trois anciennes fédérations d'Aquitaine, de Poitou-Charentes et du Limousin.

56 % des bénéfices reversés aux salariés

Industrie, sous-traitance électronique, bâtiment, expertise écologique, éducation, auto-école, jeux-vidéo, architecture, communication, automobile... Ces 400 sociétés coopératives sont actives dans des domaines extrêmement variés. Leur point commun c'est d'associer leurs salariés à la gouvernance de l'entreprise - ils sont majoritaires au capital et en droits de vote - et de répartir équitablement les bénéfices dont 45 % en moyenne reviennent aux salariés et 11 % aux salariés-actionnaires. Tandis qu'en moyenne 44 % sont affectés en réserves impartageables. Des atouts qui permettent aux Scop et aux Scic un taux de pérennité à cinq ans de 73 %, soit treize points de plus que l'ensemble des entreprises.

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"Les Scop ont souffert comme tout le monde du Covid mais nous n'avons eu aucune défaillance grâce aux réserves, aux PGE mais aussi aux PPES (prêts participatif d'entraide et solidaire) proposés par le mouvement Scop. Ce dernier accompagne les entreprises coopératives lors de la création et pour toutes les étapes : développement, croissance, difficultés, transmission, reprise, etc.", remarque Marc Amorena.

Un besoin de s'affirmer davantage

C'est dans ce contexte que l'Union régionale tient à Artigues-près-Bordeaux (Gironde) son 1er congrès à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine pour préparer le congrès national prévu à Rennes les 17 et 18 mars 2022.

"On est sur une dynamique très positive avec le cap des 70.000 emplois bientôt atteint au niveau national. Mais aujourd'hui l'enjeu est de pérenniser cette tendance et de mieux valoriser notre place au sein de l'économie sociale et solidaire (ESS)", développe Bruno Fontan, le co-président de l'Union régionale de Nouvelle-Aquitaine (*) et dirigeant de la Scop girondine Aquabio (90 salariés, cinq millions d'euros de chiffre d'affaires).

Il regarde ainsi avec attention le mouvement des "Licoornes", ces neuf sociétés coopératives (Enercoop, Railcoop, Télécoop, Mobicoop, Commown, Coop Circuits, La Nef, Citiz et LabelEmmaüs) qui entendent porter des approches économiques alternatives à grande échelle dans des domaines clefs tels que l'énergie, la mobilité ou encore la consommation. "Les sociétés coopératives sont un maillon important de la transition écologique et environnementale et doivent être pleinement reconnues comme tel. D'autant qu'elles appliquent au quotidien depuis des années des thèmes devenus à la mode comme la RSE, la recherche de sens et le partage avec les salariés", met en avant Bruno Fontan.

En attendant, le congrès national devrait officialiser au printemps prochain l'objectif de 100.000 emplois dans les sociétés coopératives d'ici 2026 et discuter d'un label permettant de donner davantage de visibilités aux sociétés coopératives.

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