Comment Everping veut bousculer la gestion des parcs informatiques des PME

EXCLUSIF. Elle vient de lever 1,8 million d'euros en amorçage. Everping veut moderniser le métier de gestionnaire des parcs informatiques des PME, startups et autres licornes. En injectant une plateforme en Saas (logiciel sur abonnement) dans sa prestation d'infogérance, la startup bordelaise a déjà su convaincre quelques dizaines d'entreprises et un groupe d'investisseurs. Everping convoite la position de leader du marché à moyen terme avec une trentaine de recrutements déjà prévus.
Nicolas Burel, CTO, et Aurélien Negret, CEO, de la startup Everping.
Nicolas Burel, CTO, et Aurélien Negret, CEO, de la startup Everping. (Crédits : Everping)

"Ce qui nous a séduit chez Everping est leur capacité en pleine crise du Covid à automatiser et réinventer un métier de services qui a peu évolué depuis 30 ans", résume Renaud Guillerm, partenaire au sein de Side Angels. Ce métier en l'occurrence c'est celui de l'infogérance, ces prestataires de services informatiques qui gèrent les parcs d'ordinateurs et les systèmes d'information des entreprises petites et grandes. "C'est un marché gigantesque que nous évaluons à 20 milliards d'euros en Europe mais il est éclaté entre beaucoup d'acteurs locaux et quelques acteurs nationaux dont les plus gros pèsent 25 millions d'euros de chiffre d'affaires", éclaire pour La Tribune Aurélien Negret, le cofondateur d'Everping.

Superviser 10.000 postes dans les prochains mois

A 28 ans, ce diplômé de HEC et ancien de Boston Consulting Group, s'est associé avec le polytechnicien Nicolas Burel, 28 ans, qui est le directeur technique de l'entreprise. "Contrairement aux RH, à la paie ou aux aspects juridiques qui se sont largement numérisés, l'infogérance reste un trou dans la raquette quand on veut simplifier la vie d'un patron de PME ou de startup alors même que c'est souvent un fardeau et que 90 % des tâches redondantes sont automatisables !", appuie Aurélien Negret. C'est de cette rencontre et de ce constat qu'est née Everping fin 2019 avec l'objectif d'utiliser une plateforme numérique pour gagner en efficacité sur la gestion des ordinateurs, identifiants et logiciels utilisés par les salariés.

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"Avec Everping, on veut simplifier la gestion des flottes d'ordinateurs qui est souvent très chronophage ; lutter contre les coûts et gaspillages liés aux nombreuses licences en Saas (software as a service) inutilisées à la suite d'achats inutiles ou du départ de salariés ; et offrir une assistance efficace avec une réponse garantie en 10 min par un interlocuteur humain via un chat", synthétise le chef d'entreprise accompagné par l'incubateur Unitec.

La solution passe, elle-même, par une plateforme en Saas qui centralise toutes les données et requêtes liés à la gestion des équipements, notamment en matière de sécurité et en cas de départ ou d'arrivée d'un salarié. Une offre qui a déjà convaincu plusieurs dizaines d'entreprises de 20 à 250 salariés. De quoi générer un chiffre d'affaires récurrent à six chiffres dès la première année et viser la supervision de 10.000 postes informatiques dans les prochains mois. "La licence fonctionne via un abonnement de quelques dizaines d'euros par utilisateur et par mois. On se positionne sur les prix de marché, l'idée n'est pas de casser les prix mais d'apporter une meilleure qualité de service grâce à la technologie", précise Aurélien Negret, qui entend "mettre cette technologie au service à la fois de nos techniciens et de nos clients en automatisant à terme un maximum de tâches".

1,8 million d'euros levés en amorçage

Outre leur profils complémentaires, c'est la capacité des deux associés à vendre leur logiciel dès les premiers mois et à recruter deux cadres experts du sujet - Maxime Attia (passé par le concurrent WANDesk) et Thierry Dang (ancien administrateur sécurité de Payfit) - qui ont convaincu un groupe d'une quarantaine d'investisseurs. Réunis au sein de Side Angels, ces business angels, parmi lesquels figurent Cyril Vermeulen (auFeminin), Clément Alteresco (Bureau à partager), Yannis Yahiaoui (Adot), Didier Kuhn (ScreenTonic) et Christian Goaziou (Igraal), injectent 1,8 million d'euros dans le capital de l'entreprise tout juste un an après sa création. "On a pu se permettre de choisir nos investisseurs et plutôt que le plus gros chèque on a privilégié la qualité et la durée de la relation avec eux pour construire une croissance raisonnée", précise Aurélien Negret.

Croissance raisonnée mais objectif clairement assumé : faire d'Everping le leader du marché de l'infogérance des PME dans quelques années avec plus de 1.000 startups et PME clientes en Europe. L'équipe qui comptera une quinzaine de salariés fin 2021 prévoit une trentaine de recrutements dans les prochains mois : des développeurs web, des commerciaux, des chargés de compte et des profils experts en matière de sécurité et d'administration réseaux notamment. D'ici là, Everping qui est hébergée par Unitec devra trouver de nouveaux locaux plus grands.

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