A Hossegor, la filière surf regarde de près le Portugal

La dynamique du marché portugais était sur toutes les lèvres durant le congrès annuel de l'Eurosima, à Hossegor (Landes) alors que la filière glisse se sent moins écoutée en France. Explications.
L'édition 2021 d'Eurosima s'est déroulée à Hossegor les 13 et 14 octobre.
L'édition 2021 d'Eurosima s'est déroulée à Hossegor les 13 et 14 octobre. (Crédits : AH / La Tribune)

Il n'y pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour ! Et la filière des fabricants de matériel de glisse en aimerait bien un peu plus de la part des pouvoirs publics tricolores. Réunis durant deux jours au Casino de Hossegor, les 13 et 14 octobre, la fédération européenne du surf et des sports de glisse, Eurosima, a mis en lumière l'attractivité du Portugal. Pour honorer la promesse de Jean-Louis Rodrigues, son président, de braquer les projecteurs sur un pays européen différent chaque année, pour élargir le réseau encore majoritairement composé de membres français, mais aussi pour montrer le dynamisme d'autres marchés pouvant inspirer les marques. Mais aussi inspirer les pouvoirs publics, car c'est, en creux, le message que la fédération tente d'envoyer, alors qu'elle a le sentiment de ne plus trouver d'oreille aussi attentive que lorsque les marques étrangères (Volcom, Rip Curl, Billabong...) sont venues s'installer sur la côte basque.

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Le 14 octobre, Eurosima a ainsi réuni de nombreux représentants politiques - dont les maires de Hossegor et de Capbreton et le président de Nouvelle Aquitaine Alain Rousset - pour rappeler le poids local de la filière : "Nos adhérents totalisent 4.000 salariés et représentent un chiffre d'affaires cumulé de 1,8 milliard d'euros, mais l'impact, qui n'a jamais été chiffré, est bien supérieur", souligne Jean-Louis Rodrigues, évoquant le chiffre de 10.000 emplois indirects. Un impact que la filière a encore plus de mal à valoriser au niveau national, comme en témoigne la bataille qu'elle a dû livrer au printemps 2020 pour faire rouvrir les plages. Et surtout, la bataille perdue des Jeux olympiques de 2024 : les compétiteurs surferont sur les vagues de Tahiti et non des côtes landaises. Un choix davantage politique que sensé, déplore la filière, dénonçant notamment un impact écologique plus élevé.

Surf et tourisme, un duo gagnant

Rien d'étonnant donc à ce que la filière soit attentive à ce que le Portugal peut lui offrir : du foncier abordable, des salariés polyglottes, sans parler du tissu industriel, qui séduit de plus en plus de marques, désireuses de produire en Europe :

"Le Portugal figure déjà dans le top cinq des pays européens pour toutes les marques et les dépenses en matériel de surf y sont plus élevées qu'ailleurs", explique Jean-Louis Rodrigues, ancien dirigeant de Billabong et né au Portugal.

"La pratique s'est beaucoup développée, mais surtout tout un écosystème s'est formé, avec des compétitions internationales (Hossegor n'accueille plus d'épreuve de premier plan, ndlr) et un vrai soutien du gouvernement, qui inclut le surf dans sa stratégie pour le tourisme", témoigne Tiago Pires, ancien surfeur professionnel et star nationale à l'instar de Christiano Ronaldo. La vague mythique de Nazaré, plus haute du monde, a ainsi fait l'objet d'une campagne de communication à Times Square, en présence du Premier ministre portugais. La filière tricolore rêverait, elle, qu'Emmanuel Macron s'essaie aux vagues, plutôt que de chausser les crampons, comme récemment lors d'un match de football caritatif.

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Eric Sargiacomo, chargé de mission à la direction des entreprises du Département des Landes et présent au Surf Summit, rappelle que "la filière surf est très importante, surtout car elle a une vision internationale et a toujours été précurseure. Nous travaillons ensemble notamment sur la relocalisation". Et l'élu PS de souligner qu'une pépinière dédiée sera construite à Hossegor, où le Département a d'ailleurs créé, en 2010, le siège d'Eurosima et de la Fédération française de surf qu'ils occupent toujours.

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