Formation, salaire, QVT : comment pourvoir les 100.000 emplois vacants en Nouvelle-Aquitaine ?

Alors que le niveau des salaires et la qualité de vie au travail montent dans le débat public, l'Etat et la Région Nouvelle-Aquitaine mettent le paquet sur la formation professionnelle tout au long du mois de septembre. Objectif : pourvoir les 100.000 emplois vacants dans la région dans de très nombreux secteurs.
Alain Rousset, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Fabienne Buccio, la préfète de région, veulent promouvoir l'offre régionale de formations qualifiantes.
Alain Rousset, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Fabienne Buccio, la préfète de région, veulent promouvoir l'offre régionale de formations qualifiantes. (Crédits : Préfecture Nouvelle-Aquitaine)

Café-hôtellerie-restauration, numérique, aéronautique, bâtiment, culture, électronique, cybersécurité, énergie, industrie pharmaceutique, logistique... la pénurie de main d'œuvre et les difficultés de recrutements sont aujourd'hui sur les lèvres de tous les chefs d'entreprise ou presque. Un problème pas seulement local ou régional mais bien français voire européen tient à rappeler Alain Rousset, le président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Pour tenter d'y remédier, la collectivité met sur la table 648 millions d'euros et l'Etat y ajoute 560 millions d'euros, soit 1,2 milliard d'euros mobilisés de 2019 à 2022 dans le cadre du Pacte régional d'investissement dans les compétences qui doit être prolongé jusqu'en 2023.

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50.000 formations proposées dans la région

"C'est beaucoup d'argent et ce n'est pas de l'argent perdu ! [...] Aujourd'hui, quelqu'un qui veut trouver du travail en trouvera dans le large panel de formations que nous proposons dans de multiples métiers. Et s'il ne trouve pas, il pourra aller voir Pôle emploi pou un suivi adapté", assure ainsi Fabienne Buccio, la préfète de Nouvelle-Aquitaine.

La représentante de l'Etat est aux côtés d'Alain Rousset ce mardi 14 septembre, pour présenter le mois de la formation, une vaste opération de communication en ligne et en présentiel pour présenter 50.000 formations gratuites et rémunérées disponibles en Nouvelle-Aquitaine aussi bien pour des formations initiales que des reconversions professionnelles.

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Alors qu'environ 100.000 emplois sont à pourvoir dans la région, 30.000 personnes ont déjà suivi une formation au 1er semestre et les deux partenaires espèrent en former 20.000 de plus d'ici le 31 décembre. "Les résultats sont très positifs. Selon l'Afpa, 70 % des sorties de ces formations qualifiantes sont positives avec un emploi dans 61 % des cas et une seconde formation dans 9 %", souligne Alain Rousset, qui appelle également à "donner davantage la parole aux chômeurs et aux demandeurs d'emploi qui ont des choses à nous dire. Il nous faut les écouter"

Le débat sur le niveau des salaires

Mais pour surmonter le gouffre entre les demandeurs d'emplois d'un côté et les entreprises qui peinent à recruter de l'autre, la formation ne sera pas le seul pont à construire. La question du niveau de rémunération revient ainsi de manière insistante dans le débat public.

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"Je veux le dire aux entreprises : il y a bien souvent un problème de salaire et un problème de qualité de vie au travail. Aujourd'hui, les demandeurs d'emplois jeunes et moins jeunes sont à la recherche de sens dans le travail. C'est une réalité qu'il faut prendre en compte", observe ainsi Alain Rousset. Des propos très proches de ceux tenus quelques jours plus tôt par Patrick Seguin, le président de la CCI Bordeaux Gironde :

"Soyons clairs : la pénurie de main d'œuvre ce n'est pas que la faute des gens qui ne viennent pas travailler ! Il faut proposer autre chose qu'un CDD au Smic pour attirer les gens [...] Dans la restauration ou le bâtiment, je dis aux entreprises de se poser les bonnes questions, de se demander pourquoi les gens ne viennent pas travailler chez elles. Il faut travailler sur le salaire mais aussi sur l'organisation du travail, les conditions de travail, les projets de vie et la responsabilité sociale. La CCI est là pour accompagner les TPE et les PME sur ces questions et les aider à établir un diagnostic. Il faut se remettre en cause sinon il n'y aura plus personne à embaucher !"

Mais le chef d'entreprise appelle également l'Etat à jouer le jeu en diminuant les cotisations patronales sur les salaires en contrepartie d'une hausse des salaires.

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Commentaire 1
à écrit le 15/09/2021 à 9:17
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