L’Angélys, le glacier qui monte et se diversifie

Pour ses 25 ans, le fabricant de crèmes glacées et sorbets L’Angélys, basé près de Saintes en Charente-Maritime, s’offre ses trois premières boutiques en propre à Royan, Bordeaux et Paris. L’entreprise vise l’ouverture de 50 points de vente dans les cinq ans, avec un lancement prévu à l’export dans les trois ans, tout en continuant à vendre ses glaces dans la grande distribution. Son chiffre d’affaires est en hausse de +30 % sur un an !
La boutique de Royan a ouvert en avril 2021.
La boutique de Royan a ouvert en avril 2021. (Crédits : Photographe La Rochelle Studio Curty)

Sans vouloir grossir à tout prix, le fabricant de crèmes glacées et sorbets L'Angélys continue à avancer ses pions en ouvrant ses trois premières boutiques en propre : Royan en avril, Bordeaux en mai puis Paris en juin. "Si tout va bien avec la grande distribution où nous sommes présents depuis la création de la société il y a 25 ans, l'idée est surtout ne pas nous reposer sur un seul canal, pour ne pas être en péril en cas de problème", explique à La Tribune Denis Lavaud, dirigeant et fondateur de l'entreprise, qui sait de quoi il parle.

"Lâchés par une banque en 2008 et placés en procédure de sauvegarde, ce sont nos clients qui nous avaient sauvés ! Des enseignes de la grande distribution avaient passé de grosses commandes. Des indépendants aussi, et les fournisseurs avaient pu rallonger les délais de paiement", reconnaît-il.

+31 % de chiffre d'affaires en un an

Résultat, aujourd'hui L'Angélys est toujours debout, et affiche une solide croissance. Entre fin juillet 2020 et fin juillet 2021, l'entreprise a vu son chiffre d'affaires augmenter de 31 %. Alors qu'il s'élevait à 10 millions d'euros en 2020, L'Angélys table sur près de 14 millions en 2021.

Selon le calendrier prévu, d'autres boutiques devraient voir le jour. L'ambition est d'en ouvrir 50 en cinq ans dont 15 en propre et 35 en franchise. Des collaborateurs de l'entreprise pourront d'ailleurs se lancer. "Je leur propose de payer la boutique et qu'ils me remboursent au fil de l'eau. En contrepartie, ils s'engagent à transmettre leur savoir-faire à une autre personne. Cela leur permet de changer de métier et de devenir patron même si tous ne le voudraient pas", avance Denis Lavaud, maître artisan glacier.

L'international en ligne de mire

Le Graal pour lui ensuite ? Se lancer à l'international dans les deux ou trois ans. "Mon rêve serait de voir, à 70 ans, des gens sortir avec des sacs ou des cônes marqués L'Angélys Paris, New-York ou Tokyo !", sourit-il. C'est dans cette optique qu'il a ouvert une boutique à Paris, qui fait office de showroom. C'est aussi pour cette raison qu'il a ouvert son capital fin 2020 à Bpifrance et Unigrains, pour des participations minoritaires. A cette occasion, les filles de Denis Lavaud, qui travaillent dans l'entreprise, ont aussi pris des parts. Ce sont elles qui assureront la relève quand l'heure de la retraite aura sonné pour Denis Lavaud. "Je me prépare à transmettre, mais il me reste sept ans", précise-t-il.

En attendant, L'Angélys agrandit son atelier de fabrication à Fontcouverte près de Saintes qui passera de 300 à 700 m2 pour un total de 1.000 m2. L'extension sortira de terre cette année, et le nouveau bâtiment sera complètement disponible en milieu d'année 2022.

Un palier à 3,2 millions de litres

L'Angélys produit aujourd'hui deux millions de litres de glaces. "Nous allons augmenter mais nous n'irons pas au-delà d'un peu plus de trois millions. La clé pour nous, c'est surtout d'avoir une matière première de très grande qualité. A titre d'exemple, pour la vanille, nous infusons les gousses par volume de 4 kilos", explique-t-il. Le tout sans conservateur, sans colorant, sans gluten, sans huile de palme. Alors qu'il propose aujourd'hui 32 parfums, il travaille aussi sur de nouveaux produits, typiquement une glace à la barrique de chêne, une idée soufflée par un chef étoilé. Il a aussi lancé les glaces italiennes en boutique qui représentent 40 à 50 % des ventes.

Quant à la concurrence, il ne la voit pas d'un mauvais oeil. "Pour la grande distribution, il faut être costaud avec des règles sanitaires drastiques. Nous avons deux salariés au service qualité pour 17 personnes en production. Tout est analysé. Cela me coûte 80.000 euros à l'année. Ensuite, concernant les boutiques, quand il y a plusieurs marchands de glace dans une même rue, l'avantage c'est que cela donne le choix ! C'est comme ça en Allemagne ou en Italie. La France est à la traîne", relève Denis Lavaud. L'Angélys emploie aujourd'hui 48 salariés en comptant le personnel des boutiques.

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