Emploi : qui sont les entreprises qui recrutent à Bordeaux Métropole en 2021 ?

ANALYSE. Toujours plus ! Les entrepreneurs de la métropole bordelaise interrogés par La Tribune se disent prêt à embaucher plus de 9.000 personnes en 2021, des emplois durables en CDI ou CDD de plus de 6 mois. Un nombre légèrement supérieur aux projections 2020 qui recensaient 8 792 offres d'emplois. Cette 7e édition du hors-série dédié à l'emploi repose sur un questionnaire auquel ont répondu près de 130 grands groupes, entreprises familiales, PME, TPE et startups au printemps dernier.
Le hors-série 2021 de La Tribune dédié à l'emploi recense plus de 9.000 intentions d'embauche dans 120 entreprises de l'agglomération bordelaise.
Le hors-série 2021 de La Tribune dédié à l'emploi recense plus de 9.000 intentions d'embauche dans 120 entreprises de l'agglomération bordelaise. (Crédits : PC / La Tribune)

Le Groupe Bordeaux Nord Aquitaine, leader de la médecine privée s'impose à la deuxième place avec 750 emplois, suivi par le géant de la vente en ligne Cdiscount avec 580 emplois puis CGI, acteur majeur du secteur informatique, qui arrive en quatrième position avec 300 postes à pourvoir. En tant qu'employeur public, c'est le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux (CHU) qui, comme en 2020, est le premier recruteur avec 1.200 intentions de recrutement annoncées.

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Il est pertinent de noter que les intentions d'embauche en 2020 se sont en majorité concrétisées en 2021 et l'effectivité des recrutements a parfois dépassé le prévisionnel. Par exemple, dans le Palmarès de 2020, Cdiscount avait prévu d'embaucher 303 personnes et en a finalement recruté 505, ou encore Betclic, entreprise de paris sportifs, poker en ligne et de sport hippique fondée en 2005 à Londres et depuis 2018 basée à Bordeaux, qui avait prévu d'en embaucher 60 et a recruté 140 personnes.

Hôpitaux et cliniques en quête de soignants

En troisième position en 2020, le secteur de la santé et du médico-social arrive en tête des intentions d'embauches cette année avec 28 % des emplois annoncés, soit 2.429 postes. Tiré par les deux géants de Bordeaux Métropole que sont le CHU de Bordeaux et le Groupe Bordeaux Nord Aquitaine, avec respectivement 1.200 et 750 emplois à pourvoir, le secteur est en tension, avec un manque de candidats pour le métier de personnel soignant dans un contexte sanitaire qui accentue le besoin de nouveaux renforts et qui a parfois démotivé des vocations. Selon des chiffres révélés par l'Ordre national des infirmiers après une consultation auprès de 60.000 professionnels, 37 % des infirmiers interrogés indiquent vouloir changer de métier après la crise sanitaire et 43 % "ne savent pas s'ils seront toujours infirmiers dans cinq ans".

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Informatique et digital : des secteurs sous tension

Détrôné, le secteur de l'informatique est deuxième avec 17 % des intentions d'embauche pour 2021, soit quand même 1.712 postes. L'informatique marque un net recul par rapport aux 2.496 emplois à pourvoir en 2020. Les acteurs historiques du secteur sont pourtant bien présents, tels que CGI et Capgemini avec respectivement 300 et 220 postes à pourvoir, suivis par Sopra Setria (180 postes), Onepoint (150 postes), Atos (110 postes), Asobo Studio (100 postes) et Back Market (100 postes) entre autres. Le marché est toujours aussi tendu. Développeurs, ingénieurs sont recherchés, avec des profils plus pointus comme les datas scientistes, de vraies denrées rares et la concurrence reste rude entre géants de l'informatique et petites entreprises. La crise sanitaire a mis en lumière le rôle indispensable des métiers liés à l'informatique et le recours massif au télétravail a accéléré la transformation numérique des entreprises, quel que soit leur secteur d'activité.

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Stabilité pour les banques, assurances, cabinets comptables

Le secteur du service aux entreprises marque un recul avec seulement 12 % des intentions d'embauche, soit 1.005 emplois pour l'année 2021 contre 1.553 postes en 2020. Le groupe recrutant le plus est cette année le Crédit agricole (150 postes) suivi par l'assureur Filhet-Allard (117), le groupe BNP Paribas (100), la compagnie Fiduciaire (100) et le groupe Onet (100). Le secteur de la banque et des assurances pèse pour moitié des emplois à pourvoir dans le secteur du service des entreprises. La filière résiste plutôt bien à la crise, et embauche notamment par le biais de l'alternance, une formule que le secteur continue de promouvoir. Malgré une diminution des volumes de recrutement, le besoin en ressources humaines demeure important, demande que le secteur peine à combler. Les métiers de l'industrie financière et comptables n'attirent plus la génération Y.

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Le commerce en 4e position pour les intentions d'embauche

Le commerce arrive en quatrième position avec 11 % des intentions d'embauche, soit 984 emplois annoncés. Cdiscount reste l'acteur majeur du secteur qui envisage 580 recrutements pour l'année 2021 soit quasiment le double par rapport à 2020. Le géant de l'e-commerce a vu son activité augmenter avec la crise sanitaire, notamment grâce à son marketplace. Il est suivi par les acteurs de la grande surface Auchan et Carrefour avec tous les deux 100 postes à pourvoir cette année. Au total, ces trois enseignes comptent pour près de 80 % des emplois annoncés dans le secteur.

Transport : on recherche des conducteurs

Les transports et la logistique représentent le cinquième secteur avec 4 % des intentions d'embauche, soit 305 emplois annoncés. Sans surprise, ce sont les filiales du leader national de transport public que l'on retrouve en tête du secteur, Keolis Bordeaux et Keolis Gironde annonçant respectivement 237 et 60 postes à pourvoir. Le secteur peine à attirer, qu'il s'agisse de transport de personnes ou de marchandises. En cause, des conditions de travail difficiles : horaires décalées difficilement conciliable avec une vie de famille, stress pour tenir les rythmes, pénibilité.

Quel est le profil des entreprises qui embauchent

Le profil des entreprises qui recrutent ? La majorité (52 %) des entreprises étudiées qui ont plus de 100 employés, suivi d'entreprises avec un effectif compris entre 10 et 50 employés (25 %). À noter que la part des entreprises de plus de 100 employés a gagné 14 points en un an, preuve que l'emploi est fortement tiré par les grandes entreprises et que les grands groupes sont intéressés par la métropole bordelaise. La ville de Bordeaux reste première dans la localisation des sièges sociaux d'entreprises et gagne 10 points, accueillant 38 % des entreprises de la région bordelaise. Paris confirme sa place de deuxième ville abritant les sièges sociaux des entreprises implantées dans la région bordelaise. Néanmoins, les communes de la couronne telles que Pessac, Mérignac ou Le Bouscat restent les lieux importants d'implantation d'entreprises dans la région. La moyenne d'âge est de nouveau à égalité parfaite entre 18 et 35 ans et 35 et 50 ans. Cela implique que les recrutements de profils juniors sont moins attendus pour 2021 comparativement à 2020.

Les profils étudiants et confirmés ne connaissent pas la crise

Les fonctions informatiques/digitales, commerciales et supports sont les plus recherchées au niveau des recrutements. La recherche et le développement sont moins prisés et les fonctions de directions se font rares mais pas inexistantes. Tout comme l'année 2020, les profils les plus recherchés sont les débutants (43 %) et les confirmés (44 %) au sein des entreprises bordelaises. Les profils seniors sont recherchés en majorité dans le secteur de l'informatique (22 % des emplois seniors), mais le secteur recrute à tous les niveaux et reste en profonde tension malgré les emplois massifs des dernières années. L'emploi dans les fonctions supports est privilégié dans deux tiers (66,5 %) des cas à des profils confirmés. L'emploi en alternance représente 13 % des emplois soit une part similaire à celle des emplois pour les profils seniors. L'alternance est en vogue dans le secteur de l'informatique et du digital (19 % des postes alternants), ainsi que de la construction et du service à la personne et plus traditionnellement des services aux entreprises (banques, assurance).

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Les autres fonctions qui recrutent

Les entreprises interrogées nous ont fait part de besoins qui touchaient à des fonctions autres que celles détaillées dans le questionnaire. 43 % des entreprises ont répondu recruter sur des fonctions "autres" telles que des techniciens, des préparateurs de commandes, des auxiliaires de vie, des chauffeurs ou des cuisiniers. Les profils recherchés sont les mêmes qu'en 2020 : des débutants dans 48 % des cas ainsi que des confirmés (39 %) mais très rarement des seniors pour ces métiers-là (13 %). Les motifs de recrutement sont les mêmes que les années précédentes. En augmentation de 5 points, les entreprises déclarent recruter pour répondre ou anticiper une croissance de l'activité, et ce malgré les prévisions économiques nationales. Comme en 2020, les entreprises ont souvent associé la réponse à la croissance et au recrutement de nouvelles compétences, soulignant la transformation des métiers dans les entreprises bordelaises. Comme en 2020, 77 % des entreprises interrogées connaissent des difficultés de recrutement. En baisse d'un point, 37 % d'entre elles souhaitent être accompagnées dans leur recrutement.

Des difficultés de recrutement toujours dans les mêmes secteurs

Les difficultés s'expliquent de trois manières, propres en partie aux secteurs d'activités des entreprises. La difficulté à trouver des profils correspondants est le principal frein des entreprises, et notamment des entreprises du secteur informatique. Malgré l'accroissement des formations dans ce domaine ces dernières années, la demande reste toujours fortement supérieure à l'offre de profils en informatique. Les entreprises du secteur soulignent la forte concurrence qui existe dans le recrutement de ces profils prisés et de plus en plus indispensables au fonctionnement de l'économie.

Le manque de qualification en question

La seconde raison est le manque de qualification des candidats, à la fois pour le secteur de l'informatique mais aussi de celui de la santé et du médico-social. Dans ce dernier, si les formations existent, les profils restent rares et les candidats ne sont souvent pas assez formés. Enfin, certains secteurs comme le bâtiment ou le commerce sur des fonctions de préparations connaissent une pénurie de candidats et un passage systématique par des agences spécialisées pour satisfaire les besoins des entreprises. À noter que ce sont également ces secteurs qui soulignent aussi la difficulté physique et psychologique des métiers en question.

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