La nécessaire adaptation du leadership en temps de crise

PARTENAIRE. Quelles sont donc les clés de la réussite ? La 5e matinale organisée par Ociane Matmut le 6 juillet à Bordeaux a justement été l'occasion de s'interroger sur les qualités managériales indispensables pour la gestion de crise, et c'est de manière générale de leadership plus humain dont il a été question.

Fixer le cap, les dirigeants savent faire, mais qu'en est-il en temps de crise ? La matinale organisée le 6 juillet à Bordeaux par La Mutuelle Ociane Matmut, en partenariat avec La Tribune, a permis de dresser le portrait-robot d'un leadership adapté aux périodes de turbulence. Il s'agira d'être plus humain, à l'écoute, collaboratif, réactif et dans le même temps réfléchi.

"Un manager n'a pas à être parfait en tout, c'est-à-dire qu'il fait de son mieux avec ses failles, mais être toujours en train de manager après plusieurs mois de crise fait déjà de lui un super-héros", souligne Elodie Delaume, coach et fondatrice de Redwoods Leadership. Les managers ont-ils été à la hauteur pendant la crise ? "Mes collègues artisans sont toujours là et ils ont gardé leurs collaborateurs, témoigne Nathalie Laporte, présidente de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Gironde et chef d'entreprise d'une TPE à Bazas. "Nous avions la volonté de répondre positivement à nos adhérents et ce cap a été tenu. Nous avons été performant", reconnaît, pour sa part, Stéphane Hasselot, directeur général de la Mutuelle Ociane Matmut.

Les qualités indispensables d'un leader

"Parmi les qualités essentielles figure celle qui consiste à maintenir, créer ou restaurer la confiance. Cela passe par de la fiabilité, de la crédibilité mais aussi de l'authenticité voire de la vulnérabilité. Figure aussi cette capacité à lâcher ce qui ne marche pas pour, au contraire, saisir les solutions qui fonctionnent. Il s'agit également d'être capable de réagir rapidement tout en sachant prendre du recul. Cette oscillation est importante", déroule Elodie Delaume. "Avoir un œil critique, être posé, optimiste et force de proposition" complète Nathalie Laporte. "Mais on a beau être leader, sans collaborateur on ne sert à rien." D'ou la nécessité de l'envisager dans un collectif.

Le leader au sein d'un collectif

"Le leader avec un style plus empathique semble être celui qui s'en sort le mieux", rapporte, en l'occurrence, Elodie Delaume. Le relationnel arrive donc aussi en pôle position des qualités requises. Cela signifie qu'en cas de stress et de démotivation des équipes, il s'agit pour lui de prendre du temps pour échanger tout en étant attentif à nourrir les leviers de motivation qui varient selon les individus, entre le levier de l'apprentissage, le besoin de se sentir utile, la reconnaissance, et l'importance de faire partie d'un groupe.

L'échange est toutefois valable dans les deux sens, le groupe apportera aussi son lot d'idées et d'énergie. "Le co-développement permet de mettre en commun des solutions pour répondre à des problématiques pour lesquelles il n'y a pas réponse théorique. Il n'est d'ailleurs par rare que des managers arrivent sans solution, et qu'à la fin, s'ils n'ont pas de solution, ils repartent avec de nouvelles pistes" , explique Elodie Delaume.

Faire corps après la crise

Faut-il pour autant tout dire en cas de crise ? Entre ne rien divulguer pour limiter l'angoisse ou le catastrophisme chez les collaborateurs et ne pas mentir sur ses émotions, les stratégies peuvent être différentes, mais il s'agira surtout de ne rien transmettre sans filtre, et donc de préparer ce que l'on garde pour soi.

Dans l'après-crise, un premier travail consistera ensuite à poser les ressentis, entre le trop plein de travail, ou le trop peu, il peut y avoir eu des iniquités dans le travail. "Qui sommes-nous ? Dans quelle équipe se retrouve-t-on ? Ce sont des questions qu'il va falloir se poser. Il ne suffit pas d'actionner le bouton play après la pause", insiste Elodie Delaume.

"Mais s'il est bon de savoir gérer les crises, travailler plus sereinement est tout aussi appréciable. Car si ces crises sont intéressantes, elles sont aussi douloureuses à vivre. Il s'agit donc de les prévenir", a conclu Stéphane Hasselot qui a ainsi dévoilé la thématique de la prochaine matinale Ociane Matmut le 12 octobre. Au programme justement : quelques recettes en matière de management et de prévention.

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