HSF planche sur l’industrialisation d’un drone à aile souple à Libourne

Un drone biomimétique, vert et lourd. Telles sont les caractéristiques du futur engin qu’entend faire voler Hélicoptères Sans Frontière (HSF) créée par le groupe Icare et qui reprend le projet industriel de "Flying Robots" via le rachat de la société qui le portait jusqu’ici. HSF est basée à Libourne où elle va lancer un travail de R&D puis d’industrialisation. Objectif : sortir un premier prototype de pré-série dans les 18 mois et embaucher une quarantaine de personnes dans les deux ou trois ans.
Le siège de HSF est basé à Libourne près de l'aérodrome où est déjà implanté Skybirdsview.
Le siège de HSF est basé à Libourne près de l'aérodrome où est déjà implanté Skybirdsview. (Crédits : DR)

Il cherchait une région orientée business où s'implanter pour porter le projet industriel "Flying Robots" et c'est en Nouvelle-Aquitaine, à Libourne, en Gironde, précisément, que Bertrand Vilmer, président d'Icare Group, a décidé de poser les valises de la société Hélicoptères Sans Frontière (HSF). Son ambition ? Développer et commercialiser un engin autonome doté d'une aile souple équipée de capteurs et capable de rester quarante heures en vol pour une consommation d'énergie 10 à 20 fois inférieure à des drones similaires !

Concrètement, il sera composé d'une aile de 16 à 18 mètres d'envergure et de 2 à 3 mètres de large avec, en dessous, une cellule comparable à une petite Smart avec hélice.

"C'est un drone biomimétique, vert et lourd. Il n'en est pas encore au niveau de la mouette mais nous sommes capables de modifier la forme de l'aile. Il fonctionnera avec un moteur à hydrogène et la cellule sera en bois. Enfin, il pèsera une tonne. C'est un concept innovant qui se traduit par une rupture en terme de performance et de coût. Nous nous positionnerons aux alentours de 800.000 euros", détaille Bertrand Vilmer.

En terme d'usage, Bertrand Vilmer, qui le destine davantage au civil, ne voit pas de limite : pour le transport d'eau, de pétrole, d'une station radio, d'un appareil photo... Il pourra transporter une charge de 450 kilos.

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Testé et validé

Bertrand Vilmer n'a lui-même rien inventé. Il s'appuie sur les travaux d'une entreprise, Flying Robots SA, qu'il a rachetée et dont il reprend le projet. "Cette entreprise avait fini par faire voler ses prototypes au bout de 15 ans. Elle les a tous vendus mais, si au plan commercial elle a fait un travail remarquable, elle a jeté l'éponge après avoir sous-estimé le coût de l'industrialisation", explique Bertrand Vilmer. Ce qui l'a convaincu d'investir c'est justement parce que 2.000 heures de vol ont déjà été effectuées et validées par le centre d'essai en vol.

"Nous ne sommes pas sur des performances calculées mais constatées. Le principe fonctionne et en évolution, il n'y a pas de limite, nous pourrons très bien passer sur des drones à 20 tonnes. Nous sommes sur une nouvelle façon de voler, d'ailleurs en cas de panne de moteur, le drone aura la capacité de voler à une faible vitesse et de se poser comme un parachute. Il y a très peu de risque d'accident", explique Bertrand Vilmer.

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12 millions d'euros d'investissement

L'enjeu pour la société HSF est aujourd'hui de mettre à jour ce drone avec les technologies actuelles, en particulier d'intelligence artificielle, de le produire en série puis de le vendre. Un programme de R&D est ainsi lancé avant de lancer l'industrialisation avec la mise en place de chaînes de montage à Libourne où seront assemblées la cellule avec le moteur, l'aile et le programme de vol. Reste encore à trouver le site et les financements pour un investissement estimé aux alentours de 12 millions d'euros.

En terme de calendrier, l'objectif est de sortir un premier prototype de pré-série dans les 18 mois, d'embaucher une quarantaine de personnes dans les deux ou trois ans et de faire sortir de l'usine une dizaine d'appareils par an. En attendant, HSF peut s'appuyer sur les compétences du groupe Icare spécialiste des drones, des hélicoptères, des avions de la maintenance et du conseil au travers de ses différentes filiales. La filiale drone Skybirdsview est justement déjà basée à Libourne tandis qu'Icare a plusieurs marchés dont un à Cazaux en Gironde où la société loue des avions à l'armée de l'air. Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine accompagne le programme de R&D de HSF avec une subvention de 800.000 euros.

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