Biotechnologies : le laboratoire Merck veut créer 500 emplois en Gironde et en Alsace

A l'occasion du sommet "Choose France", le laboratoire Merck dévoile un plan d'investissement de 175 millions d'euros sur ses sites de Martillac (Gironde) et Molsheim (Bas-Rhin) avec à la clef la création de 500 emplois dans les métiers des biotechnologies d'ici à 2024. Objectif : s'adapter aux nouveaux enjeux industriels du marché de la santé post-Covid.
Le site de Merck à Martillac (Gironde) emploie déjà 380 salariés (Bas-Rhin).
Le site de Merck à Martillac (Gironde) emploie déjà 380 salariés (Bas-Rhin). (Crédits : Merck)

Avec 57.000 salariés dans 66 pays pour un chiffre d'affaires de 17,5 milliards d'euros, le groupe Merck est un poids lourd des sciences et technologies de la santé. En France, il emploie 3.600 collaborateurs et le laboratoire entend bien renforcer sa présence dans l'Hexagone. C'est à l'occasion du sommet "Choose France", organisé par Emmanuel Macron à l'Elysée, que Merck annonce une enveloppe de 175 millions d'euros d'investissement dans deux de ses onze usines françaises : celle de Molsheim (Bas-Rhin) et celle de Martillac (Gironde).

Lire aussi 6 mnAprès la déroute de LREM aux Régionales, Macron en opération séduction auprès des grands patrons étrangers

Installée à Martillac depuis 1989, le groupe Merck y a déjà développé plus de 280 molécules de biotechnologie. "Ce sont à 80 % des molécules permettant de traiter des cancers en phase précoce que l'on appelle anticorps monoclonaux. Ce sont des technologies très particulières que le site de Martillac contribue à la fois à mettre au point et à produire", explique à La Tribune Thierry Hulot, le CEO de Merck France. L'usine girondine qui compte déjà 380 salariés opère donc autant dans la R&D que dans la production de ces protéines recombinantes exclusivement pour des tiers pour des applications dans les traitements des cancers et dans les domaines cardiovasculaires et anti-Covid.

Merck prévoit d'investir 50 millions d'euros à Martillac pour "renforcer les activités de bioproduction" ce qui implique la création de 150 emplois d'ici 2024. S'y ajoute 25 millions d'euros investis à Molsheim avec 350 créations d'emplois à la clef et 100 millions d'investissements récurrents pour l'ensemble des onze sites français pour les deux prochaines années.

Lire aussi 3 mnA Molsheim, Merck renforce sa production de consommables pour la fabrication de vaccins

Ce plan d'investissement répond à la montée en cadence de la production de molécules sur le marché de la santé bousculé par la pandémie de Covid et la course aux vaccins.

"La pandémie a confirmé qu'on ne pouvait pas se reposer sur une usine unique pour servir le monde entier. Il faut des usines à vocation régionale et on investit donc massivement dans nos différents sites notamment pour répondre à l'explosion de la demande des matières premières nécessaires dans la fabrication des milliards de doses de vaccins contre la Covid et ses variants", développe Thierry Hulot.

Si Merck n'est pas directement engagé dans la recherche sur les vaccins contre la Covid-19, le laboratoire fabrique en revanche plusieurs des 400 à 500 composants contenus dans chacune de ces précieuses doses. A Martillac, l'activité est un peu différente mais aussi stimulée par la pandémie : "Nous produisons des anticorps monoclonaux anti-Covid qui n'interviennent pas dans la composition des vaccins mais dans les traitements des personnes déjà infectées par le virus", précise Sébastien Ribault, le directeur du site de Martillac au sein de Merck Life Science.

Le site de Merck à Martillac

Un bioréacteur sur le site de Merck à Martillac (crédits : Merck).

L'attractivité française retrouvée

Ce plan d'investissement intervient alors que la France semble avoir retrouvé son aura auprès des investisseurs étrangers, selon le CEO de Merck France :

"Avec le plan de Relance, le programme d'investissement d'avenir, Bpifrance ou encore le crédit d'impôt recherche, la France est redevenue extrêmement attractive pour les investissements industriels. Cela tranche avec ce qu'on a connu il y a quelques années et d'ailleurs le nombre d'investissements dans le domaine pharmaceutique a doublé en deux ans. Force est de constater que quatre ans après son lancement, le programme Choose France a fonctionné ! D'autant que la France propose aussi une main d'œuvre très qualifiée pour les profils d'ingénieurs et les métiers de la santé"

Lire aussi 5 mnInvestissements étrangers : un bilan mitigé pour l'économie française

Une vingtaine de métiers

Seule ombre au tableau, selon Thierry Hulot : les délais d'expérimentation des traitements. "L'accès précoce à l'innovation thérapeutique est encore trop lent et complexe en France. Cela peut prendre 500 jours en France contre six mois en Allemagne par exemple !", regrette-t-il.

Dans l'immédiat, le site de Merck à Martillac va encore s'agrandir avec un nouveau bâtiment de 4.000 m2 opérationnel à partir de septembre 2021. Du côté de l'emploi, les 150 postes à pourvoir en Gironde concernent une vingtaine de métiers, détaille Sébastien Ribault à La Tribune :

"150 recrutements, c'est un minimum, c'est la fourchette basse. Nous allons recruter dans tous les métiers qui participent à notre activité de production biotechnologique : opérateurs de production en culture cellulaire et en purification, assurance et contrôle qualité, support informatique industriel, maintenance, calibration, gestion des stocks, etc."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.