La Nouvelle-Aquitaine chouchoute la filière glisse

Une troisième pépinière dédiée aux entrepreneurs souhaitant développer des innovations dans le domaine du surf sera construite à Soorts-Hossegor. La filière représente un chiffre d’affaires de près de deux milliards d’euros en Nouvelle-Aquitaine.
Alors que les sports de glisse sont plébiscités, une 3e pépinière sera construite, à Soorts-Hossegor, dans les Landes, pour les entreprises innovantes du secteur.
Alors que les sports de glisse sont plébiscités, une 3e pépinière sera construite, à Soorts-Hossegor, dans les Landes, pour les entreprises innovantes du secteur. (Crédits : CC Pixabay by Pexels)

Les Landes auront aussi leur pépinière dédiée aux startups spécialisées dans le surf, stand-up paddle, bodyboard, skate et autres sports de glisse sur terre ou mer. La communauté de communes Marenne Adour Côte-Sud (MACS) a voté le 24 juin dernier une enveloppe de trois millions d'euros pour ce projet. "EuroSima aura un rôle d'animation et fera partie du comité de pilotage, qui décidera du programme d'accompagnement et sélectionnera les startups", explique Jean-Louis Rodrigues, président de la fédération européenne des fabricants de matériel de glisse dont le siège se trouve déjà sur place.

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La construction de la pépinière, qui comprendra un hôtel d'entreprises, devrait s'achever d'ici 36 mois. Toutefois des freins au projet, en discussion depuis au moins 2016, doivent encore être levés : la communauté de communes n'a ainsi pas encore acquis le terrain dans le parc d'activités Pédebert à Soorts-Hossegor. Et l'architecte n'a pas encore été choisi : un nouvel appel d'offres doit avoir lieu cet été, un premier dessin du bâtiment réalisé par le cabinet d'architectes dacquois EquiLibre, spécialiste de l'écoconstruction, ayant été écarté.

Plus de 4.000 emplois dans la région

Cette pépinière est un nouveau signal fort de l'importance pour les communes du Sud-Ouest de la filière glisse : 180 entreprises, dont la plus grande est le groupe Boardriders (Quiksilver, Billabong, Element...) ayant son siège Europe à Saint-Jean-de-Luz, sont adhérentes à EuroSima, représentant ensemble un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros et 4.000 emplois, sans même compter les écoles de surf, en Nouvelle-Aquitaine.

La pépinière de Soorts-Hossegor sera le troisième lieu d'incubation dédié de la région, après Olatu Leku inauguré en 2012 à Anglet et spécialisé dans le digital, et Créaluz, qui a ouvert en octobre 2020 à Saint Jean de Luz et privilégie les projets d'écoconception. Bien entendu, les start-ups de la filière ont aussi trouvé résidence dans les dix autres pépinières que compte le Pays basque. Il faut désormais y ajouter celle créée par le Crédit Agricole des Pyrénées au sein du Connecteur à Biarritz, à quelques kilomètres du centre de conception mondial de Decathlon, à Hendaye. Dans Les Landes, les startups avaient déjà le choix entre sept pépinières, mais aucune n'était encore dédiée à ceux qui innovent dans les sports de glisse.

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300.000 surfeurs de plus en cinq ans

L'univers, dont le nombre de disciplines ne cesse de grandir - avec la trottinette ou encore le foil  - fait de plus en plus d'adeptes. Rien que le nombre de pratiquants du surf serait de près d'un million en France, soit 300.000 de plus en cinq ans. "Le surf, comme d'autres sports pratiqués dans la nature, correspond à cette tendance, amplifiée par la crise sanitaire, de vouloir mieux vivre et mieux consommer", appuie Jean-Louis Rodrigues. La Fédération française de surf (FFSurf) a vu le nombre de ses licenciés bondir de 50 % depuis janvier, à 80.000 adhérents, avant le traditionnel pic estival de ce sport qui sera pour la première fois représenté aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été. "Nous nous attendons à une saison au moins aussi active que l'an dernier, avec une clientèle essentiellement française", explique le président de la FFSurf Jacques Lajuncomme. "La reprise après la réouverture des magasins est incroyable. Les ventes, y compris de produits très techniques, sont supérieurs aux attentes. Le moral est revenu chez nos adhérents !", abonde Jean-Louis Rodrigues, qui a initié l'an dernier un partenariat avec l'Union Sport et Cycle, première organisation professionnelle des sports et loisirs, pour avoir une oreille aussi attentive à Paris qu'en Nouvelle-Aquitaine.

Ensemble, les deux fédérations entendent mener des chantiers d'envergure, comme ceux de la réparabilité des produits et leur recyclage, avec la volonté de stimuler la fabrication française de vélos et autres combinaisons néoprènes, qui viennent pour l'instant quasi-exclusivement d'Asie.

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