Discrètement niché derrière une agence immobilière parmi tant d'autres le long de l'avenue Thiers, à Bordeaux, le siège de la Bourse de l'Immobilier a progressivement poussé les murs et grignoté le voisinage depuis son installation au n° 28 en 1987. L'ancienne cour intérieure est désormais surplombée par un nouveau bâtiment de deux étages qui s'étend sur 800 m2 et porte la surface totale à plus de 3.000 m2. Atypique, l'ensemble marie des bâtiments neufs et lumineux avec la pierre bordelaise et d'anciennes portes de cochers. Le tout surplombé par d'avantageuses terrasses.
Trois ans de travaux
Mais la livraison de ces nouveaux bureaux, qui accueilleront l'équipe dirigeante et les services web, marketing et communication, ne marque pas pour autant la fin du chantier initié il y a deux ans, comme l'explique Benjamin Salah, le directeur général du groupe : "Il y a encore au moins un an de travaux puisque nous allons désormais rénover les anciens espaces laissés vides, créer une cantine, un espace de coworking et une passerelle avec l'extension. Avec tout ça, nous aurons de quoi accueillir jusqu'à 250 salariés d'ici deux ans, contre 150 actuellement."
L'extension du siège bordelaise sur deux niveaux (crédits : Agence APPA).
Si le siège rassemble autant de collaborateurs, c'est parce que la marque de fabrique du groupe c'est bien d'avoir opté, depuis sa création par Eddy Salah, pour un modèle très intégré. Des agents immobiliers au service contentieux en passant par la communication, la formation et les serveurs informatiques, tout est piloté en interne. Les deux tiers des 2.300 collaborateurs qui opèrent notamment 491 agences immobilières dans 33 départements sont des salariés en CDI. Les 550 restants étant des agents commerciaux indépendants. Fort d'une présence territoriale très dense, avec par exemple 20 points de vente sur le seul Bassin d'Arcachon, la Bourse de l'immobilier affiche une croissance plus robuste de l'ordre de +20 % à +30 % par an depuis 2015.
Une marguerite de marques
Et 2021 ne devrait pas échapper à la règle puisque Benjamin Salah évoque pour la Bourse de l'Immobilier un objectif d'activité de 130 millions d'euros, en hausse de +21,5 % par rapport aux 107 millions d'euros de 2020. Pour le groupe dans son ensemble, c'est même la barre des 150 millions d'euros de chiffre d'affaires qui est visée, contre 120 millions d'euros l'an dernier (+25 %). Car ces dernières années, les Salah père et fils ont aussi d'intégrer toute une série de métiers immobiliers en déployant une marguerite de marques : gestion locative (Intégral Immobilier), courtage en prêts immobiliers (ImmoBanques), immobilier haut de gamme (RealySmart), logements neufs en Vefa (RegardNeuf) et même les locaux professionnels (AdressePro). L'activité de syndics de copropriété tout comme le marché de niche du Viager devraient s'y ajouter dans les prochains mois.
"Nous prévoyons d'embaucher 500 salariés, dont 150 cadres tels que des responsables d'agence, des responsables commerciaux, des animateurs de vente, des formateurs, des postes d'encadrement d'équipe, ainsi que 250 agents commerciaux indépendants. Avec une implantation qui, pour les trois quarts, est en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie et pour le dernier quart en Ile-de-France, hors Paris, en Bretagne et à Lyon", détaille le directeur général.
Benjamin Salah, le directeur général de la Bourse de l'Immobilier (crédits : Agence APPA).
Un marché immobilier qui reste dynamique
Très implantée dans le sud-ouest, la Bourse de l'Immobilier dispose d'une connaissance fine du marché local, notamment à Bordeaux et en Gironde. Et le bilan du 1er trimestre 2021 est sans appel : les prix continuent à augmenter, parfois significativement. Une tendance très porteuse pour Benjamin Salah mais qui commence à l'inquiéter : "On constate une déconnexion de plus en plus importante entre les prix immobiliers et les salaires ce qui exclut de fait tout une partie des classes moyennes primo-accédantes !" Alors même qu'il constante une autre tendance émergente chez les jeunes générations : l'intérêt pour la pierre. "On voit de plus en plus de jeunes salariés qui, avant même de chercher à acheter un bien pour se loger, investissent dans un appartement pour le mettre en location et constituer un début de patrimoine. C'est une manière de dire : j'ai un locataire, j'ai réussi ma vie !", explique-t-il.
A Bordeaux Métropole, selon les chiffres compilés par la Bourse de l'Immobilier, le prix moyen des maisons et des appartements au 1er trimestre 2021 s'établit à 342.000 euros, en hausse de +5,2 % par rapport au prix moyen de 2020. De même, sur le Bassin d'Arcachon, Benjamin Salah décrit "un marché délirant" porté notamment le créneau des résidences secondaires : de 300.000 euros en 2019 à 361.000 euros en 2020, le prix moyen des transactions sur le territoire a bondi de +13 % à 408.000 euros au premier trimestre 2021 !
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