"L'inclusion sociale est possible parce qu'il y a des écosystèmes qui rassemblent des acteurs divers publics, privés et associatifs. Le projet ïkos est un maillon de cette chaîne en tant que SIAE (structure d'insertion par l'activité économique)", souligne Marion Besse, la coordinatrice de ce village du réemploi qui devrait voir le jour à Bordeaux en 2022. Elle s'exprime lors de la table-ronde consacrée à l'inclusion organisée par La Tribune ce mardi 27 avril au cours de laquelle les problématiques liées à l'emploi ont occupé une place centrale.
"Nous proposons à des personnes en chômage de longue durée, parfois en rupture scolaire depuis le collège, d'apprendre des métiers de collecteur, de trieur, de vendeur, de valorisateur ou encore d'artisan. [...] Nous sommes sur le créneau du réemploi solidaire contrairement au réemploi marchand qui attire de plus en plus de monde. Nous collaborons avec les services de l'Etat, Pôle emploi mais aussi un vivier d'entreprises privées locales", développe Marion Besse, alors que la moitié des 250 emplois rassemblés sur le village ïkos seront des emplois d'insertion.
Casser les stéréotypes des métiers de la tech
A l'autre bout du marché de l'emploi, l'association Diversidays, qui s'implantera à Bordeaux en septembre 2021, œuvre également pour rapprocher des personnes aux profils variés des 300 métiers du numérique et de la technologique. "Depuis quatre ans, nous luttons contre la sous-représentation dans la tech des profils féminins ou présentant des particularités en termes d'âge ou d'origine ethnique ou sociale alors même que 30 % des nouvelles offres d'emploi en France aujourd'hui sont liées au numérique", explique Anthony Babkine, le délégué général et cofondateur de l'association financée à 90 % par des fonds d'entreprises privées.
Et les chiffres qu'il avance sont éloquents sur le gouffre qu'il reste à franchir : "Quand on vient d'un quartier prioritaire on a 30 % de chances en moins d'aller vers les métiers du numérique ; si on rajoute le critère du genre, les femmes des quartiers sont cinq fois nombreuses que les hommes dans ces métiers... Et à chaque fois qu'on ajoute un critère l'éloignement s'accroît", poursuit Anthony Babkine. Pour y remédier, Diversidays organise le programme DéClics qui, en l'espace de quelques semaines, propose des bilans de compétences, des ateliers CV, des formations au réseaux sociaux et à la réputation numérique, des présentations des métiers du numérique et des formations disponibles, etc. "Il est urgent de casser les stéréotypes !", martèle Anthony Babkine.
Des centaines d'offres d'alternants en Nouvelle-Aquitaine
Casser les stéréotypes, c'est aussi ce que cherchent à faire des entreprises telles qu'EDF et la SNCF qui sont largement implantées en Nouvelle-Aquitaine. "Nous sommes le premier recruteur d'alternants en France et nous travaillons avec Pôle emploi pour répondre aux besoins de compétences et de mobilités en recrutant nos nouveaux salariés, alternants et stagiaires dans les quartiers prioritaires de la ville et dans les zones de revitalisation rurale pour aller y chercher des profils variés", explique ainsi Martin Leÿs, le directeur de l'action régionale d'EDF en Nouvelle-Aquitaine. En 2021, l'entreprise propose 470 postes en alternance en Nouvelle-Aquitaine et a notamment noué un partenariat avec le collège du Grand Parc à Bordeaux pour accueillir des stagiaires de 3e au sein de son nouveau siège situé à Ravezies.
Enfin, du côté, de la SNCF, Hervé Lefevre, le directeur régional TER Nouvelle-Aquitaine, rappelle son rôle de service public : "Notre métier de service public implique que l'on soit encore plus impliqués sur l'inclusion sociale et la mobilité qu'une entreprise classique. Nous transportons tout le monde : des personnes pas forcément intégrées, d'autres pas forcément à l'aise avec les outils numériques. Nous devons donc faire preuve d'écoute, de pédagogie et d'attention." La SNCF, qui proposera dès le mois de juin 150 postes d'alternants accessibles à des Bac Pro et BTS en Nouvelle-Aquitaine, travaille ainsi avec des entreprises de l'économie sociale et solidaire, des missions locales et des structures associatives telles que les Pimms "pour accéder à des publics éloignés de la mobilité que ce soit en ville ou dans les zones rurales où pour les publics jeunes la mobilité est un enjeu d'accès à l'emploi".
Et pour éviter la dispersion, Anthony Babkine appelle à rassembler les forces :
"Le mot clef c'est l'impact ! Mais pas l'impact du green washing, l'impact concret que l'on peut mesurer avec des indicateurs chiffrés d'accès ou de retour à l'emploi. Ensuite, il faut fédérer et faire corps autour de ces dispositifs qui fonctionnent !"
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