Comment se porte l'urbanisme commercial en Gironde ? Pas très bien à en croire le bilan 2020 de la commission départementale d'aménagement commercial (CDAC) et ce n'est peut-être pas plus mal au regard des niveaux très importants atteints ces dernières années, nourrissant l'inexorable consommation des espaces naturels et agricoles. Cette instance, composée d'élus locaux, de représentants des consommateurs et d'expert du développement durable et aménagement du territoire, est chargée d'examiner les demandes de création ou d'extension d'activités commerciales dans le département. L'an dernier elle a ainsi autorisé en Gironde 15 projets de nouvelles implantations commerciales pour un total de 17.000 m2, deux indicateurs en chute respectivement de -48 % et de -77 % par rapport à 2019. L'année 2020 enregistre ainsi les niveaux d'activité les plus faibles de ces douze dernières années, très en deçà de la tendance constatée depuis la création de la CDAC en 2009 : 27 projets et 65.000 m2 par an en moyenne.
Et ce n'est pas qu'une question de durcissement des critères de sélection puisque 87 % des surfaces demandées ont été acceptées (8 points de plus que la tendance décennale) et qu'avec moins de 20.000 m2 demandés, la CDAC enregistre également le niveau le plus faible depuis de sa création, près de deux fois inférieur au plus bas de 2017.
La moitié des surfaces pour de l'alimentaire
Pour expliquer cette importante décrue, la CDAC et la CCI Bordeaux Gironde avancent deux facteurs décisifs. La pandémie de Covid-19, d'une part, qui a ralenti de nombreux projets d'urbanisme commercial, et la mise en œuvre de la loi Elan (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) du 23 novembre 2018, d'autre part. Celle-ci impose depuis le 1er janvier 2020 des critères un peu plus restrictifs pour évaluer et autoriser les nouveaux projets dont la quantification des impacts sur les centres villes des communes limitrophes, sur l'emploi et sur la vacance commerciale et la démonstration qu'aucune friche existante ne permet l'accueil du projet afin de lutter contre l'artificialisation des sols.
En ce qui concerne le type de surfaces autorisées l'an dernier en Gironde, le secteur alimentaire en représente 48 % (dix dossiers dont un drive portés par Lidl, Grand Frais, Netto et Carrefour Market) contre 28 % pour le bricolage et la jardinerie (Noz, Bricomarché et Cash Piscine). Enfin, sur les quinze projets autorisés, onze sont localisés dans l'aire métropolitaine de Bordeaux dont huit à Bordeaux Métropole.
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