La gourde a le vent en poupe ces derniers temps mais c'était loin d'être le cas en 2010 quand a été créée Gobi,  à Paris, une société qui imagine des produits design éco-conçus et fabriqués en France pour remplacer les objets à usage unique : gobelets, couverts et bouteilles.

"Ça a été compliqué au début car il est très difficile de faire changer les habitudes vis-à-vis du jetable. Mais nous sommes aujourd'hui rejoint par la législation et par les changements d'habitude de consommation. Le chiffre d'affaires de Gobi a atteint les 2,7 millions d'euros en 2019 et les prévisions de croissance pour 2020 restent de +30 % malgré la crise économique", explique à La Tribune Samuel Degrémont l'un des trois co-fondateurs installé à Bordeaux depuis 2015.

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C'est lui qui pilote le pôle des opérations basé à Bordeaux. Car si les produits, fabriqués dans les Vosges, dans l'Ain, le Val de Marne, le Cher, le Puy de Dôme et l'Yonne, puis personnalisés dans le Val de Marne, la chaîne logistique est coordonnée à Bordeaux. "Nous gérons ici le suivi des commandes, la gestion des stocks, le relationnel avec les partenaires industriels ou encore la création de nouveaux produits et si nous avons choisi une implantation à Bordeaux, c'est notamment pour son bassin d'emploi dans des domaines qui nous intéressent : la logistique, l'achat et l'administration des ventes." Gobi qui compte six salariés en Gironde prévoit d'embaucher deux nouvelles personnes en 2021.

Ancrage local

Mais qui dit implantation, dit aussi échanges avec les acteurs locaux, qu'il s'agisse d'associations, d'universités, d'institutionnels, d'entreprises. "Nous tenons à notre ancrage local pour prendre le pouls de la société", insiste Samuel Dégrémont. Le site bordelais de Gobi a ainsi travaillé avec des étudiants de l'école d'ingénieurs Enseirb-Matmeca, pour développer l'application FreeTaps qui référence tous les points d'eau potable. Gobi soutient également la fondation Bordeaux Université sur les microplastiques, est partenaire de la branche bordelaise de Surfrider et est membre du Défi Zéro Déchets pour les PRO.

"Concernant la création d'un nouveau produit en métal, nous avons fait le tour des industriels de la région Nouvelle-Aquitaine. A ce stade, nous avons réussi à proposer des gourdes en plastique et en verre et nous réfléchissons à des gourdes en inox. Il y a des industriels en France, il faut les mettre en musique mais on y arrivera. Le coût de fabrication est peut-être plus élevé mais en étant plus raisonnable dans nos dépenses,  nous proposons des gourdes entre 20 et 25 euros comme ce que l'on trouve sur le marché. Il y a tellement de bénéfices que si un produit ne peut pas être fabriqué en France, on ne le fera pas", prévient Samuel Degrémont.

En dix ans, Gobi a permis de créer près de 50 emplois directs et indirects. 300.000 à 400.000 gourdes sont fabriquées chaque année dont une grande majorité est destinée au marché BtoB. "C'est une solution pour des entreprises qui cherchent à faire baisser les coûts, à améliorer leur performance environnementale et à faire un cadeau qui a du sens. Les groupes de 2.500 salariés que nous avons audités consommaient 900.000 gobelets par an. Ce sont des chiffres hallucinants. Notre cheval de bataille, c'est la lutte contre l'usage unique !"