"Il m'a été demandé d'accepter une présidence par intérim pendant deux mois pour gérer les affaires courantes de l'association. Le conseil d'administration s'est déroulé dans une ambiance constructive. Une task-force, à laquelle je serai associé, travaillera sur la continuité de l'équipe et des missions de l'agence", indique à La Tribune Lionel Lepouder. Il est redevenu ce 3 novembre président d'Invest in Bordeaux, quinze jours après en avoir démissionné sur fond de divergences de vues avec les représentants de Bordeaux et Bordeaux Métropole.
Financée par Bordeaux Métropole, le Feder (fonds européen de développement régional), la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux, la CCI Bordeaux Gironde et, de manière plus marginale, les adhésions de 350 entreprises girondines, Invest in Bordeaux est une association employant onze salariés chargés de cibler, convaincre et accompagner des entreprises et leurs collaborateurs de s'installer dans la région bordelaise. Pour cela, elle dispose d'un budget de l'ordre de 1,7 million d'euros, dont 1,3 million d'euros de masse salariale, qui est de très loin le premier poste de dépense. Des moyens cependant déjà réduits par rapport aux 18 salariés et 2,26 millions d'euros de budget de 2015. C'est néanmoins ce coût pour les finances métropolitaines (plus de 560.000 euros) et municipales (plus de 130.000 euros) qui est contesté par les représentants de la ville, le maire EELV Pierre Hurmic, et de la Métropole, la maire (Générations) du Haillan Andréa Kiss. Sommé de réduire la voilure et faute d'obtenir un accord sur le vote du budget 2021, Lionel Lepouder avait préféré démissionné mi-octobre.
Stéphane Pfeiffer, l'adjoint au maire de Bordeaux en charge de l'emploi et de l'ESS et des formes économiques innovantes, n'avait en effet pas exclu une fermeture pure et simple de l'agence, jugeant notamment trop élevée la grille salariale pratiquée au sein d'Invest in Bordeaux. "Il ne faut pas brandir les salaires pour cacher le rôle de l'agence. J'aimerai qu'on me démontre que les salaires d'Invest in Bordeaux sont plus élevés que dans d'autres satellites de la ville et de la Métropole.. Je sais que ce n'est pas le cas", rétorque Lionel Lepouder, cadre chez BNP et qui assume la présidence à titre bénévole.
"Maintenant, il faut avancer et regarder comment améliorer l'efficacité de l'agence : il y a des résultats, une équipe à accompagner et des relations avec nos 350 adhérents à préserver. Le programme Job in Bordeaux est efficace et a été salué comme tel par le conseil d'administration", poursuit le président par intérim de l'agence jusqu'à fin 2020. Il défend notamment un projet de Water Valley comme marqueur du territoire : "L'idée est de fédérer les acteurs autour de la gestion de l'eau, de l'économie du fleuve, de l'ESS et de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises en matière de santé, d'agriculture et d'eau notamment. J'espère que c'est un projet qui perdurera dans les nouvelles orientations fixées à l'agence."
Du côté de la mairie et de la Métropole, on assure être au travail pour définir ces orientations qui devraient faire une belle place à l'économie sociale et solidaire et à la décarbonation de l'économie.
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