Entre télétravail et qualité web, Opquast trace son chemin

Après avoir déployé la mise à jour de son référentiel sur la qualité des services en ligne, Opquast, basée à Cenon, près de Bordeaux, se prépare à accélérer en 2020 et à se frotter aux marchés britannique et espagnol. Objectif : délivrer 60.000 certifications d'ici fin 2022. Une nouvelle étape pour cette entreprise de dix salariés qui fonctionne intégralement en télétravail depuis sa création.
Avec Opquast, Elie Sloïm dirige une entreprise entièrement en télétravail depuis sa création en 2000.
Avec Opquast, Elie Sloïm dirige une entreprise entièrement en télétravail depuis sa création en 2000. (Crédits : Agence APPA)

Alors que le télétravail un à deux jours par semaine tend à se généraliser dans les secteurs d'activité où cela est possible et que le spectre d'un reconfinement reprend de la vigueur, la petite entreprise Opquast a fait le choix radical du tout télétravail depuis sa création il y a déjà 20 ans. "La clef du travail à distance ce sont les managers qui doivent apprendre à faire confiance. Tous les managers doivent être capables de gérer des gens à distance : que ce soit des clients, des fournisseurs ou des salariés. Mais, une fois qu'on a dit ça, il faut rappeler que le télétravail ce n'est pas tout noir ou tout blanc et que tout le monde n'est pas fait pour le télétravail. Cela dépend de beaucoup de facteurs personnels et professionnels et il n'y a pas d'approches monolithiques", explique Elie Sloïm, le fondateur et dirigeant d'Opquast. S'il est basé à Cenon, au "siège" de l'entreprise, le reste de son équipe d'une dizaine de collaborateurs se partage ainsi entre La Réunion, Lyon, l'Allier et la Creuse.

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Malgré la distance, le dirigeant d'Opquast revendique "une vraie culture d'entreprise" sans pour autant s'appeler par téléphone ou visioconférence au quotidien. "Une fois par an, on se réunit et on se parle régulièrement. On travaille en confiance parce qu'il me semble impossible d'établir une relation de confiance avec nos clients si on ne commence pas par travailler en confiance avec ses propres salariés. Il faut rompre avec la culture du contrôle et fonctionner différemment en tablant plutôt sur la confiance et des résultats livrables", résume Elie Sloïm, qui s'en est expliqué plus longuement dans une vidéo au printemps dernier.

60.000 certifications fin 2022

Et si cette TPE bordelaise peut recourir au télétravail à 100 %, c'est aussi parce qu'elle a une activité liée aux usages et métiers numériques qui est par nature distancielle : d'une part la production d'une liste de bonnes pratiques constituant un référentiel en open source pour la qualité des sites internet ; d'autre part une formation en ligne de 14h pour les professionnels du web conclue par une certification, à l'instar du TOEFL/TOEIC pour les langues étrangères. "On ne travaille pas sur l'excellence mais plutôt sur un socle de compétences de base et de savoir-faire pour réaliser un projet web en tenant compte de l'utilisateur final, ou plutôt des utilisateurs finaux. C'est une formation nécessaire mais pas suffisante, elle doit servir de tremplin vers des modules plus spécifiques et techniques", résume Elie Sloïm qui vend ses certifications soit à des particuliers via le compte personnel de formation (CPF) soit via des distributeurs (écoles, entreprises et centres de formation notamment).

10.000 professionnels du numérique ont ainsi déjà été certifiés par Opquast qui compte près de 200 partenaires. De quoi générer environ 500.000 euros de chiffre d'affaires en 2019 et de déployer une vaste mise à jour quinquennale de son référentiel tout au long de l'année 2020. Le tout après avoir levé 500.000 euros fin 2019. Et malgré le confinement et le Covid-19, Opquast devrait boucler 2020 avec une activité en hausse de 10 à 20 %, portée par son outil de formation en ligne et le mouvement croissant de digitalisation des entreprises.

"L'enjeu désormais est d'être en mesure d'accélérer très fort début 2021 sur le plan commercial en France mais aussi au Royaume-Uni et en Espagne. Nous allons nous appuyer sur notre approche de certification transversale sur la qualité des sites web qui est unique au monde. L'objectif est d'avoir délivré 60.000 certifications fin 2022, soit en direct, soit via un réseau de revendeurs et distributeurs de notre logiciel en SAAS [logiciel en tant que service]", explique Elie Sloïm à La Tribune.

L'année 2021 devrait donc voir Opquast recruter entre deux et quatre nouveaux collaborateurs pour faire de la prospection commerciale et de la gestion clients.

Sobriété et accessibilité

Et si Elie Sloïm reconnaît que des progrès ont été réalisés sur la qualité des projets web ces dernières années, beaucoup reste encore à faire "Il y a toujours aujourd'hui des problèmes en matière d'expérience utilisateur et d'accessibilité avec notamment des sites web de plus en plus lourd et donc longs à charger. La première étape est de savoir ce qu'on ne fait pas bien et ensuite d'avoir de l'empathie pour celles et ceux qui sont derrière l'écran", observe le chef d'entreprise, qui plaide aussi pour davantage de sobriété numérique :

"Chez Opquast, on pense qu'il faut aller vers des sites moins lourds, moins compliqués, avec moins d'aller-retour entre les pages. Réfléchir un projet web à partir de ces bases permet d'avoir moins d'impact écologique, de faire du bien à l'utilisateur final et donc de faire gagner de l'argent à ses concepteurs. L'idée générale c'est donc de dire qu'un site qui tiendra compte à la base des multiples contextes de ses utilisateurs finaux et qui aura de l'empathie pour eux sera un meilleur site générant moins de dette technique et moins de service après-vente", synthétise Elie Sloïm.

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