Avec trois millions d'euros en poche, Legalvision part à l'assaut des professionnels du droit

L'entreprise bordelaise créée en 2015 a pivoté des TPE/PME vers les professions juridiques : avocats, notaires, experts-comptables. Le service proposé par Legalvision est toujours le même : leur permettre de sous-traiter les tâches juridiques les plus chronophages. Forte de ce modèle économique rentable, Legalvision vient de lever trois millions d'euros pour accélérer son développement en France et mettre un pied en Espagne.
Loïc Le Goal est l'un des trois co-fondateurs de Legalvision en 2015
Loïc Le Goal est l'un des trois co-fondateurs de Legalvision en 2015 (Crédits : Legalvision)

Actuellement testé chez des partenaires, le service Legalvision Pro sera véritablement commercialisé en fin d'année 2020 auprès experts-comptables. Objectif : leur faire gagner du temps et donc de la productivité. Un concept qui a déjà séduit plus de 500 clients : des avocats, des notaires ainsi que des directions juridiques de grands groupes franciliens.

"Les professionnels du droit passent beaucoup de temps à travailler sur des dispositions juridiques relativement simples mais très chronophages. Par exemple, pour la création d'une entreprise, un avocat passe une heure avec son client mais aura ensuite cinq heures de travail de formalités juridiques et administratives : générer les multiples documents, collecter les signatures électroniques et les pièces obligatoires et communiquer le tout aux services du mille-feuilles administratif ! C'est toutes ces tâches qu'on leur propose d'externaliser. Nous c'est notre métier à 100 %", explique à La Tribune Loïc Le Goal, le cofondateur et dirigeant de Legalvision.

Lire aussi : Legalvision, l'anti-ubérisation des métiers du droit

Un trio d'investisseurs pour 3 millions d'euros

Crée en 2015, cette désormais PME emploie 25 salariés entre Bordeaux et Paris, dont 15 formalistes juridiques. Centrée initialement sur les services aux TPE et PME, l'entreprise a pivoté l'an dernier vers le marché des professions juridiques. "On a développé une technologie en propre pour gagner du temps en permettant le traitement dématérialisé des formalités juridiques et l'obtention rapide de l'extrait KBIS mais on conserve toujours un contact et une validation par l'un de nos salariés. C'est un aspect qu'attendent les professionnels du droit qui ne veulent pas avoir affaire uniquement à une interface", souligne le dirigeant qui pilote une entreprise rentable depuis 2018.

Lever des fonds n'était donc absolument pas indispensable pour Legalvision qui détenait déjà les ressorts de sa croissance en interne et générera 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020. "On fait le choix en conscience d'augmenter le capital de l'entreprise et de diluer nos parts tout en restant majoritaires parce que nous sommes convaincus qu'il y a une opportunité de marché à saisir maintenant", avance Loïc Le Goas. En l'occurrence, il s'agit des conséquences de la loi Pacte du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises qui favorise la dématérialisation des formalités juridiques. "On veut clairement prendre ce marché de secrétariat juridique quitte à prendre des risques parce qu'aujourd'hui on n'a pas de concurrent sur notre offre hybride humains-logiciel mais dans cinq ans ce ne sera probablement plus le cas", poursuit le dirigeant.

10 recrutements et un bureau à Madrid

Avec ses deux associés portugais, Gonçalo Alves et Miguel Figueiredo, cet ancien avocat a donc convaincu trois investisseurs de financer à parts égales cette accélération commerciale qui doit permettre de double le chiffre d'affaires dès l'an prochain à 6 millions d'euros. Il s'agit du fonds Portugal Ventures et de deux investisseurs privés aquitains souhaitant rester discrets. Legalvision a donc les moyens de recruter une dizaine de salariés d'ici fin 2021 dont notamment des développeurs informatiques à Bordeaux et des commerciaux à Paris et Bordeaux. En parallèle, des projets d'acquisitions de cabinets de formalités juridiques sont également dans les tuyaux.

Enfin, Legalvision se positionne également sur le marché espagnol avec l'ouverture d'un bureau de cinq collaborateurs à Madrid début 2021. "Legalvision Pro est un outil facilement duplicable à l'étranger même s'il y a un gros travail de traduction de la plateforme et d'adaptation aux législations du pays et de chaque région espagnole. C'est un premier pas et on regardera ensuite le marché portugais", conclut Loïc Le Goas, qui ne s'inquiète pas plus que ça de l'impact de la crise sur son activité : "On ne traite pas les faillites, les défaillances ni les plans sociaux, dont mécaniquement moins il y a de créations d'entreprises, moins on a d'activités. Mais d'un autre côté, la dématérialisation est désormais bien installée dans les pratiques et encore plus dans l'air du temps avec la forte croissance du télétravail."

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