Une TPE sur six pourrait fermer en Nouvelle-Aquitaine

16 % des TPE néo-aquitaines interrogées risqueraient une cessation d'activité à court ou moyen terme. C'est ce qui ressort d'une étude menée par le Cecogeb en mai 2020. Une perspective menaçante, bien plus évoquée que des seuls licenciements.
Maxime Giraudeau
L'étude relaye les observations des dirigeants de TPE de Nouvelle-Aquitaine sur l'impact de la crise économique.

Au total, ce sont 2.010 très petites entreprises (TPE) - structures de moins de 10 salariés - de Nouvelle-Aquitaine qui ont répondu aux questionnaires édités par le Cecogeb. L'étude a été réalisée au mois de mai 2020 et mesure l'impact de la crise économique sur les plus petites structures de 13 secteurs d'activité différents. Le Cecogeb, éditeur de l'étude, est un organisme de gestion et d'entrepreneuriat créé en 1976, qui propose des formations et conduit des enquêtes statistiques. Selon l'étude, 64 % des TPE interrogées ont été contraintes ou ont décidé elles-mêmes de la fermeture de leur établissement pendant le confinement. Un chiffre à corréler avec les 63 % qui qualifient de « fort » l'impact négatif de la crise sur leur activité.

Des aides régionales peu sollicitées

Et pour quelles conséquences sur l'activité ? Si le chiffre d'affaires est en baisse pour 82 % des TPE, il devrait chuter de plus de la moitié en 2020 pour un tiers d'entre elles. Répercussion logique, la plus grosse difficulté affichée concerne les tensions de trésorerie, pour 62 % des répondants. Un facteur qui pourrait causer la disparition de 16 % des TPE néo-aquitaines interrogées, alors que seuls 1 % des dirigeants envisagent - au moment de l'étude - des licenciements. Les interrogés témoignent aussi d'une perte de débouchés commerciaux (21 %) et envisagent un report des investissements (20 %). 3 % des TPE déclarent n'avoir subit aucun changement ; ces entreprises sont principalement issues du secteur de l'alimentaire et de la santé.

Les dispositifs d'aide ont été variés et inégalement utilisés. Avec, tout d'abord, le fonds de solidarité de 1.500 € mis en place par l'État, que 54 % des répondants disent avoir sollicité. 45 % ont également bénéficié d'un report des charges. Le Prêt garanti par l'État n'a été obtenu que par 22 % des TPE, certaines banques demeurant parfois frileuses à prendre les 10 % de risque non-garantis. Du côté des mesures d'urgence mises en place par la Région Nouvelle-Aquitaine, seuls 4 % des interrogés disent y avoir eu recours. Ces dispositifs régionaux concernaient notamment un fonds d'abondement de 20 M€ et un fonds de prêt de 12 M€. Mais alors que 47% des TPE et PME ont bénéficié des mesures de chômage en France partiel durant le confinement, la part tombe à 24% pour les TPE néo-aquitaines.

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Secteurs en danger

La période inédite traversée par les entreprises a été l'occasion pour certaines d'augurer un nouveau modèle, basé sur le travail à distance et la digitalisation, mais pas pour la majorité. Ainsi, 71 % des dirigeants disent ne pas vouloir apporter de modification à leur organisation. Le télétravail serait amené à être développé dans seulement 7 % des TPE, notamment dans le secteur des services aux particuliers et aux entreprises. Quant aux outils digitaux, ils ont aidé pu aider à passer la crise pour 30 % des répondants.

Sur les 2.010 TPE enquêtées, 17 % perçoivent des conséquences sur l'activité au-delà de 2020. Mais il y a des secteurs plus durement atteints que d'autres. En tête des plus sinistrés, l'automobile, la beauté-esthétique et les cafés, hôtels, restaurants, où 80 % des représentants s'estiment très durement touchés. Suivent aussi les secteurs de la culture et du loisir, où six entreprises sur dix émettent des craintes pour le maintien d'une activité normale, et de l'équipement de la personne, où la moitié craint une cessation d'activité. A l'opposé, les commerces alimentaires et les entreprises agricoles et forestières, dont 86 % ont maintenu leurs activités, sortent peu impacté du début de la crise. Les perspectives restent malgré tout assez sombres, alors que les sujets de politique économique et d'emploi vont largement occuper la campagne pour les élections municipales, dont le second tour a lieu dimanche 28 juin , et bien au-delà.

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Maxime Giraudeau

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