Le réparateur d'électroménager Murfy arrive en Gironde et recrute

Murfy, entreprise de réparation d'électroménager, s'est implantée en Gironde juste avant le confinement. Malgré une interruption totale de son activité durant deux mois, l'arrivée sur Bordeaux et sa région constitue déjà l'un des meilleurs lancements, selon Guy Pezaku, cofondateur de cette startup de l'économie circulaire. Un lieu de reconditionnement d'appareils pourrait ouvrir en septembre.
Maxime Giraudeau
Les cinq cofondateurs de Murfy, entreprise de réparation de l'électroménager, ont décidé de s'implanter en Gironde début 2020.
Les cinq cofondateurs de Murfy, entreprise de réparation de l'électroménager, ont décidé de s'implanter en Gironde début 2020. (Crédits : Murfy)

Une intervention sur tout type d'électroménager en moins de deux heures, pour un forfait unique de 75 euros, hors pièces. Voici la promesse de la start-up Murfy, née en 2018 à Paris et déjà active dans onze villes françaises et leurs alentours. Avec 575.000 appareils jetés chaque année en Gironde (*), le marché est prometteur. Reste à convaincre et à habituer les particuliers que la réparation peut valoir le coup.

Lire aussi : Comment votre frigo et votre voiture sont broyés, recyclés puis revendus à Bassens

La startup compte un total de 80 salariés, dont 40 réparateurs, pour 3.000 interventions par mois. "Nous avons pour l'instant deux techniciens en CDI sur Bordeaux, indique Guy Pezaku, cofondateur de Murfy. L'objectif est de monter à dix." Tout en sachant qu'un technicien peut accomplir jusqu'à 100 réparations par mois. Malgré ces perspectives, les candidatures restent peu nombreuses, et la pénurie de main d'œuvre, bien réelle. Pourtant, la demande, en cette période post-confinement, est accrue. En comparant son activité sur les mois de février et juin 2020, Murfy connaît une croissance exceptionnelle de 75%. Preuve de la réceptivité et du besoin des utilisateurs.

Atelier de reconditionnement

Côté financement, l'entreprise a réalisé une levée de fonds de 2 M€ l'an passé qui lui a permis de se développer dans les grandes villes françaises, avec Toulouse et Bordeaux en dernier territoires d'arrivée. A présent, Murfy ambitionne de s'exporter en Europe. Une levée de fonds plus importante est souhaitée pour cette année, avec déjà 200.000 € collectés sur une plateforme de financement participatif pour se lancer en Belgique.

A l'image de cette diversification, la représentante de l'économie circulaire veut ouvrir, à Bordeaux, un atelier de reconditionnement d'appareils électroménagers. A la recherche d'un entrepôt de 500 m2, l'ouverture pourrait avoir lieu en septembre. De quoi marcher sur le même terrain que le réseau de reconditionnement Envie, déjà présent localement à Pessac et Lormont. De quoi aussi se démarquer d'un réparateur indépendant, car la frontière peut sembler floue. "Si un site de 20 salariés n'a momentanément de l'activité que pour 18, ce n'est pas grave. On va envoyer les deux techniciens à l'atelier où ils vont reconditionner des machines. Ça nous permet de maximiser le temps utile des réparateurs et d'être environ 30 % moins chers que nos concurrents", explique Guy Pezaku.

Loi anti-gaspillage

75 euros qui constituent donc un forfait unique pour toute réparation, mais sans compter le prix des pièces potentielles. Un prix que l'entreprise veut assumer comme étant celui d'équilibre.

" Notre ambition est de maximiser le nombre de réparations pour réduire les déchets électroménagers. On prend en compte le coût de main d'œuvre des techniciens, de déplacements, de la logistique et les frais de marketing. A ça nous rajoutons une petite marge pour financer les frais de siège, et obtenir le prix le plus bas - de 75€ - en dessous duquel nous notre modèle ne serait pas viable."

Le véritable adversaire de l'entreprise est en fait le modèle de consommation et la systématisation du "jeter ce qui ne fonctionne plus." Alors qu'une réparation sur deux peut s'effectuer sans pièces détachées, Murfy propose aussi des tutoriels gratuits en ligne pour guider les utilisateurs dans la pratique vertueuse de la réparation. Un mouvement aussi soutenu par la loi anti-gaspillage, votée en janvier 2020, dont Guy Pezaku se réjouit. "Grâce à la loi, les produits neufs sont étiquetés avec un indice de réparabilité. Ce qui permet au consommateur de réaliser que les produits sont facilement réparables."

(*) Source : Ademe, 2014.

Maxime Giraudeau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.