Blue Valet à l'arrêt mais hors de danger en attendant une levée de fonds

Sans déplacement en avion ni en train, c’est mathématique : pas d’activité pour Blue Valet qui propose des services de voiturier aux voyageurs qui ont besoin de garer leur véhicule à proximité des aéroports et des gares. Sa stratégie de développement est de ce fait inévitablement décalée. La startup bordelaise qui a notamment obtenu un prêt garanti par l’Etat assure néanmoins qu'elle va pouvoir passer la crise et surtout se relancer.
Le jour du départ, le client confie son véhicule à un voiturier qui l'attend au dépose-minute de la gare ou de l'aéroport avant de prendre son train ou son avion.
Le jour du départ, le client confie son véhicule à un voiturier qui l'attend au dépose-minute de la gare ou de l'aéroport avant de prendre son train ou son avion. (Crédits : Blue valet)

L'arrêt de l'activité a été brutal pour la société Blue Valet qui propose un service de voiturier dans les aéroports et les gares. "Nous avons senti une baisse des réservations dès la fin du mois de février, puis il y a eu une accélération. En dix jours, nous avons perdu 100 % de notre chiffre d'affaires...", raconte à La Tribune Hugo Ricard, CEO et cofondateur de l'entreprise basée à Mérignac, commune de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Résultat, 95 % de ses 150 salariés se sont retrouvés au chômage partiel et la reprise ne coïncidera pas avec le début du déconfinement.

"Le 11 mai est un point d'étape important, mais, dans la mesure où les déplacements sont limités à 100 kilomètres, le service ne rouvrira pas avant le 2 juin." Car lui-même le rappelle "Nous sommes le dernier maillon de la chaîne. Les aéroports doivent d'abord rouvrir, les compagnies aériennes remettre leurs appareils en circulation. Il faut que tous les leviers soient levés pour que nous puissions ensuite nous-mêmes redémarrer."

Lire aussi : Blue Valet : les raisons du décollage du voiturier

Reports et financement d'urgence

En attendant, l'activité est donc réduite à zéro pour les salariés mais aussi pour la centaine de voituriers indépendants qui réalisent des prestations pour Blue Valet. Les embauches ont également été gelées et le plan de développement à l'international stoppé. "Nous étions en train d'ouvrir l'Italie. Evidemment, cela n'est pas possible dans l'immédiat."

Quant à la levée de fonds de 12 M€ initiée au mois de janvier, après déjà 6 M€ levés fin 2018, elle attendra également. "Tous les voyants étaient au vert. La crise est arrivée au plus mauvais moment", reconnaît Hugo Ricard qui espère toutefois relancer ce tour de table financier pour une clôture en mai ou juin 2021, soit avec 9 à 12 mois de retard. "Les nouveaux investisseurs attendent de voir comment nous nous en sortons en tant que startup évoluant dans le tourisme et comment le marché se relancera, ce que je comprends."

Mais Blue Valet se veut résolument optimiste. "Après avoir négocié les échéances avec nos partenaires, fournisseurs et prestataires, notamment tous nos bailleurs parking, nous nous sommes tournés vers nos actionnaires, nos partenaires bancaires et Bpifrance pour solliciter un prêt garanti par l'Etat. Nous avons obtenu ce que nous voulions en terme de financement. L'entreprise va donc pouvoir passer la crise et la relance est assurée", insiste Hugo Ricard.

Lire aussi : 5,13 Md€ de prêts garantis par l'Etat distribués en Nouvelle-Aquitaine

Vers plus de services

Est-ce que Blue Valet en profitera pour faire pivoter son activité ? "Il n'y aura pas de gros pivot. Notre activité de voiturier restera la même. En revanche, nous réfléchissons à nouer de nouveaux partenariats pour agréger davantage de services. L'enjeu sera de répondre aux nouveaux besoins des clients." La stratégie de développement à moyen terme (c'est-à-dire à cinq ans) reste quant à elle d'actualité. "Il s'agira de poursuivre et de terminer notre implantation en Europe, dans les plus gros hubs, en Grand-Bretagne, aux Pays-Bas et en Allemagne, après avoir ouvert en Belgique, en Espagne et au Portugal. »

Pas de date en revanche à ce stade. "Nous avons revu notre échelle de temps. Ça ne sert à rien de faire des plans à deux, trois ou quatre mois. Nous faisons de la gestion à la semaine, c'était encore plus vrai au début. Il faut rester très pragmatique et avoir le sang-froid. Gérer une crise est riche d'enseignement", reconnait Hugo Ricard.

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