2020 : année du décollage pour Naci, le fonds régional d’investissement de Nouvelle-Aquitaine

La première opération réalisée par Naci, le fonds Nouvelle-Aquitaine Capital Investissement, a été annoncé à la mi-janvier. D’autres vont suivre au cours de l’année. Objectif de la Région, appuyer, grâce son partenariat avec des banques, des industriels et prestataires de services, de belles entreprises en développement avec de gros tickets à la hauteur.
L'opération de retournement du groupe Gascogne, à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), reste pour Alain Rousset une expérience riche d'enseignements.
L'opération de retournement du groupe Gascogne, à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), reste pour Alain Rousset une expérience riche d'enseignements. (Crédits : DR)

Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a officiellement présenté ce lundi matin 3 février le fonds Nouvelle-Aquitaine Capital Investissement (Naci 1), dédié à la croissance des PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire). Créé fin 2019 ce fonds d'investissement a bouclé un premier tour de table de 62,5 M€, notamment abondé par la Région à hauteur de 30 M€ et le Crédit Mutuel Arkéa -sponsor du fonds- pour un montant de 20 M€.

C'est ainsi que l'hôtel de région Nouvelle-Aquitaine a accueilli ce matin plusieurs dirigeants des banques ou groupes impliqués dans la création de Naci 1, à commencer par Jean-Pierre Denis, président de Crédit Mutuel Arkéa, et Jean-Marc Jay, directeur général du Crédit Mutuel du Sud-Ouest (CMSO/groupe Arkéa), président de Bordeaux place financière, Martin Leys, délégué régional d'EDF en Nouvelle-Aquitaine, et tout le staff d'Aquiti Gestion, société de gestion d'actifs régionale présidée par François Cavalié, qui va s'occuper du fonds au quotidien.

La création de ce fonds régional est d'autant plus marquante que d'autres grands acteurs soutiennent cette initiative, qu'il s'agisse de la Mutuelle de Poitiers, de la Banque Populaire Aquitaine Centre-Atlantique (BPACA), du groupe Total, d'AG2R La Mondiale ou encore du groupe Ceva, à Libourne, très impliqué dans le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine.

De gros tickets d'un montant de 3 à 10 M€...

"La Région investit 150 M€ dans des fonds, dont Naci est le plus gros. Nous avions besoin d'un fonds avec des tickets d'investissement plus importants", a éclairé Alain Rousset. Comme l'a confirmé François Cavalié, le montant de ces tickets n'a rien d'anecdotique et va placer Naci en tête des gros joueurs néo-aquitains, avec des tranches d'investissement comprises entre 3 et 10 M€ ! Avec au programme l'objectif de financer 15 à 18 entreprises pendant les quatre à cinq prochaines années.

"Arkéma est un sponsor important de Naci, avec l'apport de 20 M€. Notre participation à ce premier closing avait une forme d'évidence pour nous, parce qu'Arkéma a ouvert une ligne de financement en capital investissement très importante pour notre développement. Aujourd'hui nous avons près de 1 Md€ d'actifs sous gestion", a exposé le président d'Arkéa.

Alain Rousset s'est réjoui de cet engagement de Crédit Mutuel Arkéa.

"Quant à Arkéa, nous nous en sommes rapprochés parce que le parti pris territorial de cette banque, auquel nous croyons, la pousse de plus en plus à s'intéresser à de belles ETI, ce qui correspond parfaitement à notre stratégie", a souligné en substance le président de Nouvelle-Aquitaine.

Réaliser un CA compris entre 5 et 500 M€

Les entreprises qui pourront bénéficier de ces apports de capitaux de Naci 1 peuvent appartenir à n'importe quel secteur d'activité pourvu qu'elles réalisent un chiffre d'affaires compris entre 5 et 500 M€. Autrement dit des PME susceptibles de devenir des entreprises de taille intermédiaire et puis aussi des ETI. Martin Leys a souligné qu'EDF, signataire d'une convention sur la transition énergétique avec la Région, ne pouvait pas ne pas se rapprocher des ETI. Le président d'Aquiti Gestion n'a pas précisé quel était le taux de retour sur investissement (TRI) attendu lors de ces opérations. Expliquant avec prudence qu'il resterait dans les limites du raisonnable en jouant sur la durée de l'investissement et le développement de l'entreprise, plutôt que sur un taux d'intérêt.

"Nous n'avons pas vocation à devenir majoritaires au capital mais minoritaires. Nous ne pourrons le devenir qu'indirectement, si d'autres fonds font monter l'ouverture du capital au-delà de la majorité", a commenté François Cavalié.

Alain Rousset a cité avec une joie non dissimulée les propos récemment tenus par la secrétaire d'Etat chargée de l'économie et des finances, Agnès Pannier-Runnacher.

"La secrétaire d'Etat a dit qu'au cours des dernières années la Nouvelle-Aquitaine a généré 40 % de l'emploi industriel créé en France : vous voyez ça ne vient pas de moi et ça montre la capacité d'action de l'écosystème complet que nous avons mis en place", a observé le président de Région.

Lire aussi : Les 14 Territoires d'industrie de Nouvelle-Aquitaine sont signés

Une vingtaine de dossiers de financement à l'étude

Le deuxième tour de table en préparation devrait faire grimper le montant total de souscription de Naci à 100 M€. En janvier, la Région a annoncé le bouclage d'une première opération d'un peu moins de 3 M€ au bénéfice du groupe périgordin Talis Business School, à Bergerac, en association avec Azulis Capital.

Comme l'a confirmé Thibaud Richebois, directeur général adjoint au développement économique de Nouvelle-Aquitaine, la Région accompagne 2.500 entreprises. Sans compter les exploitations agricoles, qui montent le total des entreprises aidées à 8.500. Une vingtaine de dossiers seraient dans les tuyaux du fonds d'investissement régional et un dossier tout près d'aboutir. Alain Rousset en est convaincu, l'action politique est tout à fait en mesure d'influencer la vie économique.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.