Numérique : avec Aquisystem, le groupe Celios signe sa 4e acquisition en deux ans

Un mariage entre néo-aquitains. Basé à Limoges, le groupe Celios vient d'acquérir l'entreprise de services numériques bordelaise Aquisystem, à l'implantation géographique et aux activités complémentaires. Le nouvel attelage compte 94 salariés pour 6 M€ de chiffre d'affaires et, après quatre acquisitions en deux ans, son dirigeant Philippe Mazière vise désormais la stabilité.
Philippe Mazière, dirigeant du Groupe Celios, et Thierry Lubrano, dirigeant d'Aquisystem, à Bordeaux.
Philippe Mazière, dirigeant du Groupe Celios, et Thierry Lubrano, dirigeant d'Aquisystem, à Bordeaux. (Crédits : Groupe Celios)

Le rachat d'Aquisystem (15 salariés, 1,1 M€ de chiffre d'affaires) est à la fois une acquisition et une transmission. C'est en effet à l'occasion du départ en retraite du dirigeant de cette ESN bordelaise, Thierry Lubrano, que François Mazière, le directeur général du groupe Celios a saisi l'opportunité. "Nous travaillons ensemble deux ans et les volontés de départ de Thierry, qui nous accompagne encore dans la transmission, ont approfondi notre rapprochement. L'objectif est bien de conserver l'emploi et l'identité d'Aquisystem", explique le fondateur de l'entreprise créée à Limoges en 2011 avec un équipe de cinq personnes.

Croiser les expertises pour monter en compétences

Depuis la société - implantée à Limoges, Toulouse, Clermont-Ferrand, Dijon, Chartres et Figeac - a bien grandi en s'appuyant sur son succès commercial et une stratégie de croissance externe. Après Orens (développement informatique) puis Media Projets (développement web) en 2018, le groupe Celios a racheté l'agence de marketing et de transformation digitale Inflexia en septembre 2019. C'est au tour d'Aquisystem d'en faire de même, toujours dans une logique de complémentarité.

"Ma stratégie est simple, c'est de créer de l'emploi durable et pour cela j'ai besoin de pouvoir proposer à mes collaborateurs suffisamment de missions auprès de mes clients mais aussi de leur assurer la possibilité de monter en compétences, d'évoluer, de se diversifier. Ma logique est donc de grandir par croissance externe pour aller chercher des compétences et des clients permettant de maximiser l'employabilité des salariés du groupe en croisant les expertises pour faire monter tout le monde en compétences", explique Philippe Mazière.

Le groupe Celios est historiquement actif dans l'assistance à maîtrise d'ouvrage, le déploiement et le pilotage de systèmes d'information auprès de grandes structures (administrations de l'Etat et européennes, grands comptes de la banque, de l'assurance et des services numériques, etc.). Avec Aquisystem, elle acquiert une brique d'expertise dans les outils d'aide à la décision, de conseil, de prospective et de direction de projet auprès des "top décideurs". L'autre aspect est la couverture géographique puisque la quinzaine de salariés d'Aquisystem sont basés à Bordeaux et à Dax, permettant au groupe Celios de mettre un pied en Aquitaine.

Digérer la croissance en local

Et le business tourne à plein régime pour le groupe Celios, qui compte désormais 94 salariés et a bouclé l'exercice 2018/2019 à plus de 6 M€ de chiffre d'affaires. Mais après 70 % de croissance en trois ans et quatre opérations de croissance externe en 24 mois, Philippe Mazière est décidé à temporiser même si les projections pour 2019/2020 prévoient à nouveau 20 % de croissance. "Je veux que 2020 soit une année de consolidation parce que je ne veux pas grandir trop vite. Je crois qu'il est temps de prendre soin de nos collaborateurs actuels et de stabiliser le fonctionnement du groupe qui a mécaniquement beaucoup évolué ces dernières années", juge Philippe Mazière qui pointe également de grandes difficultés de recrutement dans toutes ses implantations "même s'il est plus facile de recruter à Limoges, Dijon ou Chartres qu'à Bordeaux".

Face à cette équation, le dirigeant du groupe Celios en arrive à refuser volontairement des clients :

"Nous cherchons désormais des moyens de mieux répondre à nos clients actuels plutôt que d'aller chercher de nouveaux clients. C'est frustrant pour nos commerciaux mais c'est une nécessité parce que oui, le business est là, mais dans quelles conditions ? On nous suggère d'aller chercher des ressources à l'étranger pour répondre à la demande mais je préfère prendre soin de mes salariés locaux, notamment les plus fragiles, parce que si on veut garder une société qui fonctionne il faut bien des salariés sur place pour y vivre et y consommer", réagit Philippe Mazière.

Comme d'autres ESN (entreprises de services numériques), le groupe Celios s'est donc dotée de deux chargées de recrutements, a noué des partenariats avec une école d'ingénieurs et monté un groupe de freelances tout en polissant sa marque employeur et en incitant financièrement ses salariés à faire remonter des profils de candidats. Cette "croissance raisonnée" défendue par Philippe Mazière devrait néanmoins se traduire par un dizaine de recrutements au sein du groupe l'an prochain.

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