Cycl'eau Bordeaux : "L'enjeu des prochaines années est d'arriver à mieux utiliser et réutiliser l'eau"

Hausse du prix de l'eau, raréfaction de la ressource et importance de revoir nos usages : à l'occasion du salon professionnel Cycl'eau qui se tiendra à Bordeaux les 10 et 11 avril 2019, son créateur et directeur, Jean-Claude Lasserre, présente les grands enjeux du secteur de l'eau dans le bassin Adour-Garonne.
Jean-Claude Lasserre est le créateur et organisateur des salons Cycl'eau
Jean-Claude Lasserre est le créateur et organisateur des salons Cycl'eau (Crédits : Cycl'eau)

Qu'est-ce que Cycl'eau ?

Jean-Claude Lasserre : Nous avons créé cet évènement dédié aux professionnels de l'eau en 2017 à Bordeaux pour réunir tous les acteurs tant privés que publics sur deux journées. Cette 3e édition réunira 120 exposants et devrait accueillir entre 1.500 et 2.000 visiteurs venus de tout le bassin hydrographique Adour-Garonne, soit un gros quart sud-ouest de la France. Elle sera marquée d'une part par le "village de l'innovation" dédié aux startups, TPE et PME et d'autre part par des rencontres BtoB en partenariat avec la CCI Nouvelle-Aquitaine et la Chambre de commerce européenne. La Banque des territoires viendra aussi y présenter son dispositif Aquaprêt pour financer les projets des collectivités locales dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de la gestion des eaux pluviales.

Quels sont les grands enjeux du secteur pour les années à venir ?

Le problème numéro un c'est la gestion de la ressource. Notre bassin Adour-Garonne est moins impacté que la Méditerranée mais la situation reste préoccupante au regard de la consommation comme du changement climatique. Le gros enjeu des 20 à 30 prochaines années c'est donc d'arriver à mieux utiliser et, surtout, réutiliser la ressource en eau. C'est un vecteur d'économies très important : nous devons réutiliser impérativement les eaux usées traitées, mais non potables, pour l'arrosage des parcs, des jardins mais aussi pour l'irrigation agricole, le nettoyage de nos rues et pour éteindre nos incendies. Il faudrait aussi systématiser l'utilisation des eaux pluviales dans les nouveaux projets immobiliers pour alimenter nos chasses d'eau. Sinon le risque est d'épuiser nos nappes phréatiques qui ont déjà de plus en plus de mal à se reconstituer.

Une hausse du prix de l'eau est-elle inévitable dans les années qui viennent ?

Très honnêtement, je crois qu'on ne pourra pas faire autrement au regard des enjeux d'investissement et d'entretien des réseaux que ce soit pour accompagner la croissance démographique des métropoles ou pour répondre aux enjeux des territoires ruraux qui font face à des coûts très lourds à cause de la longueur des réseaux. Les Agences de l'eau sont très actives malgré les contraintes financières très dommageables qui leur sont imposées par l'Etat. A l'avenir, il faudra donc très probablement augmenter le prix de l'eau mais à condition que ce soit pour financer un renouvellement intelligent de façon à préparer l'avenir. Il faudra travailler sur l'analyse patrimoniale du réseau, les matériaux utilisés, le suivi des fuites, la maintenance fine en fonction du sol, etc. pour que les futurs réseaux soient plus efficients et durables que les précédents.

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Cycl'eau se tient au Hangar 14 à Bordeaux le mercredi 10 et le jeudi 11 avril 2019. Inscription et programme ici. L'évènement est également décliné à Vichy les 5 et 6 juin 2019 et à Strasbourg en septembre 2019.

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