Gilets jaunes : les commerçants bordelais demandent la fermeture de la rue Sainte-Catherine

Comme ceux de plusieurs autres villes françaises, les commerçants du centre de Bordeaux, regroupés dans la Ronde des Quartiers, viennent d’écrire au ministre de l’Economie et des Finances pour lui demander un accompagnement sur mesure dans le cadre d’un "état de catastrophe exceptionnel du commerce". Les Bordelais demandent aussi au ministre de l’Intérieur d’être au niveau et de protéger les 1.200 emplois de la rue Sainte-Catherine en interdisant l'accès de cet axe commercial aux manifestants. Les commerçants préviennent que l’exaspération dans leurs rangs atteint un seuil critique.
Samedi 19 janvier à Bordeaux, cours Victor Hugo à proximité du carrefour avec la rue Sainte-Catherine.
Samedi 19 janvier à Bordeaux, cours Victor Hugo à proximité du carrefour avec la rue Sainte-Catherine. (Crédits : Agence Appa)

Après avoir écrit au maire de Bordeaux, les commerçants bordelais, regroupés dans l'association la Ronde des Quartiers, se sont coordonnés avec leurs homologues d'autres villes (Dijon, Grenoble, Lyon, Rennes, Nantes, Toulouse...) pour envoyer un courrier commun au ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

Tôt dans la matinée, ce mardi 22 janvier, Christian Baulme, président de la Ronde des Quartiers, a retrouvé place Saint-Projet, à Bordeaux, une quinzaine d'autres commerçants du centre-ville, autour du slogan "Commerce emplois en danger à Bordeaux", accompagnés par des représentants de la Chambre de métiers et de l'artisanat de la Gironde, de la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux Gironde (CCIBG), mais aussi d'élus, en l'occurrence Laurence Dessertine, maire adjointe du quartier centre, conseillère départementale du canton Bordeaux 2, et Yohan David, conseiller municipal délégué auprès de Virginie Calmels et Alexandra Siarri pour l'emploi, l'insertion et l'économie sociale et solidaire.

"Nous sommes là pour traduire notre ras-le-bol, pour alerter sur la menace de mort qui pèse sur le commerce de centre-ville. C'est pourquoi nous nous sommes coordonnées avec des associations de commerçants d'autres villes, comme Rouen, Toulouse, Nantes, Rennes ou encore Dijon, pour écrire au ministre de l'Economie et des Finances pour prévoir la sortie de crise, même si ça prend un peu de temps" recadre en substance Christian Baulme.

Les commerçants veulent annuler des taxes

Le président de la Ronde des Quartiers dit comprendre les Gilets jaunes, "nous aussi on pourrait en être" souligne-t-il, mais il ne comprend pas que "les manifestants se laissent manipuler" par des fauteurs de troubles. Estimant qu'il y a d'autres méthodes que la violence pour impressionner l'Etat.

Gilets jaunes Bordeaux

Les manifestants bordelais sont loin d'être tous des casseurs (Agence Appa)

"Nous en sommes aujourd'hui à tenter de défendre les emplois. L'Etat a déjà prévu un dispositif d'aide, avec notamment l'étalement du paiement des charges, etc. Mais reporter les charges ne les annule pas et pour les payer il faut faire du chiffre d'affaires. Or depuis début novembre nous avons perdu un chiffre d'affaires cumulé de 50 % ! Nous désirons pouvoir travailler avec la Région sur ce sujet et nous demandons à l'Etat d'annuler le paiement de la CFE (contribution foncière des entreprises - NDLR). Le temps administratif n'est pas le même que le nôtre et nous demandons que ça aille vite. 10 % de nos emplois sont menacés par cette crise et nous demandons à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) le déblocage de mesures de chômage partiel" déroule Christian Baulme.

"La situation va devenir potentiellement dangereuse"

S'il n'est pas possible de parler de calendrier, ce dernier estime que la sortie de crise ne devra pas prendre plus de trois mois et ne veut pas entendre parler, au moins pendant trois ans, d'augmentation des polices d'assurance après les dégâts nombreux et répétitifs que connaissent plusieurs villes du pays depuis le début de ce mouvement social spontané.

Gilets jaunes Bordeaux 5 janvier

Lors de la manifestation du samedi 5 janvier (Agence Appa)

"La rue Sainte-Catherine c'est 500 commerçants, 1.200 emplois. Et nous demandons aux pouvoirs publics de bloquer cette rue, de l'interdire aux Gilets jaunes pour que l'activité puisse continuer. Il faut faire la part des choses, les Gilets jaunes doivent penser à d'autre moyens d'actions pour impressionner l'Etat. Ce qui se passe est terrible et il faut que le ministre de l'Intérieur soit à la hauteur. Retenez bien que la pression monte dans le monde du commerce et que la situation va devenir potentiellement dangereuse. Parce que les manifestants sont moins nombreux, plus violents et que les commerçants sont à bout" prévient le président de la Ronde des Quartiers.

Ce dernier espère que les forces de l'ordre arriveront à fermer, comme le demande la Ronde des Quartiers, la rue Sainte-Catherine pour permettre aux commerçants de travailler normalement. Un rêve irréaliste ?

Gilets jaunes rue Sainte-Catherine

La rue Sainte-Catherine un jour de manifestation (photo Agence Appa)

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