Investissements : à Bordeaux Champeil ne récuse ni l’or ni le pétrole

Malgré un réel potentiel de rebond à la hausse, les marchés financiers évoluent dans des contextes politique et géopolitique instables riches en incertitude. Les actions peuvent encore monter, et fortement, mais par prudence Axel Champeil met de l’or et du pétrole dans sa trêve des confiseurs.
Puits de pétrole exploité dans le lac de Parentis, dans les Landes, par la compagnie canadienne Vermilion.
Puits de pétrole exploité dans le lac de Parentis, dans les Landes, par la compagnie canadienne Vermilion. (Crédits : D.R)

Après l'ambiance boursière plutôt rouge sang décrite en octobre dans le numéro de « La lettre des gérants » datée de novembre 2018, Axel Champeil, PDG de la société financière Champeil, à Bordeaux, anticipe sur "un rallye de fin d'année très incertain". Les rallyes boursiers désignent en général des tendances lourdement collectives où la quasi-totalité des opérateurs sur le marché joue la même carte : généralement haussière. Le même mot peut éventuellement décrire une course à l'échalotte généralisée mais à la baisse cette fois. Dans ce dernier numéro de « La lettre des gérants », Axel Champeil pense à la hausse.

"Après la forte correction des marchés en octobre, ces derniers ont eu du mal à rebondir durablement en novembre malgré quelques tentatives et belles journées boursières" confirme le PDG de Champeil. Néanmoins décembre s'annonce sous de meilleurs auspices bousiers. "En ce début de semaine, a pu observer Axel Champeil (la Lettre a été distribuée le jeudi 6 décembre - NDLR), ce qui s'avérait être une résistance autour de 4.900 points sur le CAC 40 a été cassée". Malgré tout Axel Champeil reste prudent dans cette analyse de fin d'année.

" ...Nous maintenons notre opinion quant à un phénomène de réajustement des valorisations plutôt que de retournement d'une tendance, alors que, nous le répétons, les fondamentaux économiques restent bons même si les perspectives tendent vers un ralentissement..." déroule ainsi le PDG.

Quand la politique s'évalue en entrées et sorties de crise

Axel Champeil estime ensuite que le marché a atteint un "haut de cycle", autrement dit dans la situation dans laquelle les actions ont déjà beaucoup progressé et où les investisseurs se montrent très sélectifs dans leurs choix.

"L'enjeu sera donc l'ampleur de l'anticipation des investisseurs quant à la perspective de cette fin de cycle, dans une économie surendettée et aux prémices d'une normalisation monétaire. Ces éléments sont et seront source de volatilité" tranche l'analyste.

Avant de revenir sur les éléments d'actualité qui ont animé les marchés au cours des dernières semaines, Axel Champeil ne rentre pas dans le détail mais rappelle que les sorties de crise favorisent le rebond des marchés. En ce début de mois de décembre il évoquait le projet d'accord sur le Brexit, qui semblait alors en bonne voie mais qui a brutalement rebondi suite à un nouveau coup de théâtre. La situation s'est détendue en Italie. Mais comme on le voit depuis ces derniers jours d'autres zones de déstabilisation potentiellement majeures sont susceptibles d'émerger, comme cela semble être le cas avec le départ annoncé de l'armée américaine de la zone kurde du nord de la Syrie.

Se méfier des obligations et de l'immobilier

La situation troublée en France, la montée des extrêmes en Europe, la fin potentielle de notre système social sont autant de sujets qui pourraient peser lourd "et ce alors que le niveau de la dette devra être réglé" annonce Axel Champeil. Autrement dit, les facteurs capables de catalyser à court terme et avec force les marchés dans la bonne direction existent et peuvent s'appuyer sur une marge de progression dans la valorisation des actions.

A contrario Axel Champeil met en garde contre "des perspectives de revalorisations bien plus hypothétiques dont les obligations et l'immobilier". Il envisage une séquence haussière sur les marchés possiblement à partir de février prochain. Pour contrer l'incertitude de la situation actuelle, le PDG de Champeil précise qu'il va continuer à s'intéresser à l'or et, correction du prix du baril aidant, au pétrole.

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