"Indécence", "désastre"... Les premières réactions à la fermeture annoncée de Ford Aquitaine Industries

Ford Motor Company a annoncé avoir repoussé l'offre de reprise du groupe belge Punch pour sa filiale Ford Aquitaine Industries (plus de 800 emplois à Blanquefort, près de Bordeaux). La production de l'usine cessera fin août 2019. Les premières réactions commencent à tomber et sont peu amènes à l'encontre du géant américain.
De multiples réunions n'auront pas permis de sauver l'usine de Blanquefort
De multiples réunions n'auront pas permis de sauver l'usine de Blanquefort (Crédits : Agence Appa)

"C'est une nouvelle désastreuse pour les salariés de l'entreprise, pour la ville de Blanquefort et pour l'industrie girondine", réagit Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

"Les collectivités locales, aux côtés de l'Etat, avaient soutenu fortement le dossier de reprise présenté par l'industriel belge Punch Powerglide. L'objectif de l'engagement de la Région et de la métropole était de permettre à l'industriel, comme il l'a déjà réalisé suite au rachat de l'usine General Motors à Strasbourg, de relancer le site et de le pérenniser en investissant dans la recherche et développement et la diversification."

Lire aussi : Ford Aquitaine Industries : tout est fini, Ford refuse la reprise de l'usine

Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine veut "encore croire que tous les efforts engagés par les deux groupes et les représentants des salariés n'ont pas encore été vains" et appelle "ces trois parties à tirer profit des jours qui viennent pour parvenir à une solution durable sur le plan industriel et raisonnable sur le plan social". "Je suis disposé à prendre toute ma part à ces ultimes discussions, comme la Région Nouvelle-Aquitaine a su le faire depuis près de 10 ans aux côtés du site de Blanquefort et de ses salariés" indique Alain Rousset.

Indécence et remboursement des aides

Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde et Christine Bost, première vice-présidente du Département et conseillère départementale du canton des Portes du Médoc, dénoncent eux "l'indécence" de Ford :

"Nous sommes scandalisés par la stratégie du groupe Ford. Une stratégie indigne au regard des 7 milliards d'euros de profits que le groupe a dégagés en 2017. Le constructeur a bénéficié il y a cinq ans de 25 millions d'euros de subventions publiques et ses salariés ont consenti à des efforts considérables pour maintenir leur outil de travail à Blanquefort. Pourtant, malgré ce soutien financier conséquent, notamment de la part des collectivités locales, et l'engagement sans faille de ses salariés, Ford n'a pas respecté ses engagements."

"Alors même qu'un repreneur potentiel, Punch, s'était manifesté pour poursuivre une partie des activités, le groupe n'a jamais joué le jeu lors des négociations, ajoute les deux élus. Plutôt que de favoriser une reprise du site, ses dirigeants ont préféré organiser l'agonie de ce fleuron industriel girondin. La décision de Ford de fermer définitivement le site, annoncée ce jeudi, représente un immense gâchis pour les salariés, pour leurs familles et pour l'ensemble du territoire. Nous tenons à adresser notre soutien à l'ensemble des salariés et de leurs familles. Nous restons engagés à leurs côtés pour qu'une solution durable soit trouvée pour chacune et chacun d'entre eux. Bien entendu, nous exigerons de Ford le remboursement des aides perçues."

Maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, Alain Juppé accueille la nouvelle "avec consternation" :

"Alors que les salariés se sont massivement prononcés en faveur de cette reprise, et ont pour cela  consenti de réels efforts salariaux, Ford montre une fois de plus sa volonté de ne pas assumer ses responsabilités sociales et économiques vis-à-vis tant de ses salariés que de la métropole bordelaise, où plusieurs milliers d'emplois dépendent de l'activité de l'entreprise et qui, avec l'Etat et les autres collectivités locales, a toujours soutenu financièrement les projets de développement du groupe. Alors que General Motors avait assumé ses responsabilités lors de la reprise de son usine de Strasbourg, en accordant un volume conséquent de commandes pour permettre au repreneur de passer la période transitoire avant le lancement de ses propres productions, Ford a refusé de s'engager à attribuer des commandes à FAI. Et aujourd'hui, bien que Punch soit malgré cela parvenu à obtenir des commandes d'autres constructeurs, Ford refuse le plan de reprise qui a été considérablement amélioré. Les experts de l'Etat et des organisations syndicales considèrent qu'il donne au site de réelles perspectives de développement de l'emploi à moyen terme. Je demande instamment à Ford de reconsidérer sa position et donner au site de Blanquefort et à ses salariés un avenir en acceptant et en aidant la reprise."

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Commentaires 2
à écrit le 14/12/2018 à 8:55
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Boycott de Ford. Des tas de firme font en plus de meilleures voitures qu’eux

à écrit le 14/12/2018 à 8:23
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L'économie administrée par le secteur public et tous ces politiques qui veulent mettre leur grain de sel, la multiplication des protections sociales (quand vous reprenez une entreprise en difficultés, vous n'avez pas le droit de choisir les employés ...

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