"Mon projet pour la planète" : les projets de Nouvelle-Aquitaine font un carton

Trois initiatives éco-responsables ont été choisies par les citoyens pour bénéficier d'un financement public dans le cadre du concours "Mon projet pour la planète". Dans les trois catégories (énergie, économie circulaire, biodiversité), des initiatives néo-aquitaines sont lauréates : une promotion à vélo, une monnaie locale, et une campagne pour réhabiliter le ver de terre.
L'eusko s'est fortement développée au Pays basque
L'eusko s'est fortement développée au Pays basque (Crédits : Isabelle Miquelestorena)

Le dispositif "Mon projet pour la planète" vise à soutenir les initiatives citoyennes. Il fait partie du Plan climat annoncé en juillet 2017 par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. Son ministère, avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et l'Agence française pour la biodiversité, ont alloué 3 M€ à la démarche. La première étape fut celle du dépôt de projets, dont les innovations devaient s'inscrire dans un des trois secteurs suivants : énergie, économie circulaire ou biodiversité. Trois jurys citoyens ont analysé l'éligibilité des 1.200 projets présentés, pour en retenir 420.

Eusko, Tour Alternativa, Sauver le ver de terre primés

Un vote en ligne a ensuite été ouvert aux citoyens pendant 4 semaines. 140.000 personnes ont donné leur voix avant la clôture du vote, vendredi 11 mai. Les trois initiatives lauréates sont établies en Nouvelle-Aquitaine. L'eusko, la monnaie locale du Pays basque, projet d'économie circulaire, est arrivé largement en tête toutes catégories (2.716 votes).

Dans la catégorie énergie, c'est le Tour Alternativa qui est arrivé en tête. Un tour de 5.800 km à vélo (en tandems 3 et 4 places), 200 étapes en France et dans les pays frontaliers pour réunir les porteurs des alternatives locales et en informer le grand public. Le tour partira de Paris le 9 juin 2018 et arrivera à Bayonne le 6 octobre. Les étapes seront des lieux symboliques, comme Aubais où se trouve le plus gros parc citoyen photovoltaïque, ou dans les villes en transition de Saillans et Unrgernsheim. Il traversera également des territoires "de lutte" : comme à La Mède où Total prévoit d'augmenter l'importation d'huile de palme, ou encore à Lyon où des citoyens luttent contre l'autoroute A45.

Dans la catégorie biodiversité, le projet "Sauver le ver de terre, l'un des premiers marqueurs de la biodiversité" de Christophe Gatineau et du Jardin vivant arrive 1er (et également 2e du classement général derrière l'eusko, avec 2.325 votes). L'objectif de ce projet est de faire du sort du ver de terre une cause nationale, sensibiliser les agriculteurs quant à son l'intérêt agronomique et économique.

100.000 € pour développer l'eusko

L'eusko, lancé dans le Pays basque en 2013, est devenu la monnaie locale la plus importante de France. Les billets en eusko sont échangeables contre leur équivalent en euros : les particuliers qui procèdent à l'échange ne peuvent plus faire l'échange inverse ; mais les entreprises, commerces, associations, municipalités, producteurs, artisans et indépendants divers peuvent recevoir ces billets comme moyen de paiement et les échanger contre des euros, mais en perdant dans ce cas-là 2 % de leur valeur (ce qui les incite à les remettre en circulation). Depuis mars 2017 existe également un eusko numérique, avec des comptes en ligne et une carte de paiement.

C'est une monnaie locale écologique et solidaire. Solidaire car les euros échangés génèrent des prêts solidaires pour des entreprises et associations de la région, qui appartiennent au réseau. Une partie est aussi déposée sur un livret solidaire de la société financière La Nef, filiale du Crédit coopératif, qui s'en sert pour financer des projets écologiques et sociaux partout en France. Il y a également un système "3% Assos", emprunté aux Allemands du Chiemgauer, dont le principe est le suivant : lorsqu'on adhère à l'eusko, on choisit une association que l'on souhaite parrainer. Si cette association a 30 parrainages et adhère à Euskal Moneta, elle recevra tous les 6 mois l'équivalent de 3 % de tout ce qu'auront changé ses parrains. Ces dons sont pour la plus grande partie financés par la commission que paient les entreprises quand elles convertissent leurs euskos en euros au lieu de les réutiliser. Ecologique grâce au système de défis : utiliser trois produits régionaux par exemple.

Lire aussi : La mairie de Bayonne en passe de payer en eusko, la monnaie locale


L'association Euskal Moneta, qui développe l'eusko, va recevoir un financement de 100.000 €. Cette somme sera investie pour développer massivement l'usage de la monnaie locale, évaluer son impact écologique, économique et social grâce à un partenariat avec l'Université de Bordeaux, et étendre son modèle à d'autres territoires, grâce à la création à Bayonne d'un Institut des monnaies locales.

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