In Extenso : la feuille de route d'Eric Palat, nouveau directeur de la région Sud-Ouest

Eric Palat vient d'être nommé à la direction de la région Sud-Ouest pour In Extenso. Il confie à La Tribune sa stratégie afin de développer fortement le réseau, spécialisé dans les prestations comptables, fiscales et le conseil. Eric Palat revient également sur le dynamisme de Bordeaux et de Toulouse.
Eric Palat, directeur région Sud-Ouest pour In Extenso
Eric Palat, directeur région Sud-Ouest pour In Extenso (Crédits : DR)

Au plan national, In Extenso pèse un chiffre d'affaires de 384 M€, compte plus de 100.000 clients et plus de 4.900 collaborateurs. L'entité du réseau Deloitte se revendique comme "multi-spécialiste" et couvre différents champs du conseil, allant de la gestion des ressources humaines et de la paie aux questions de cession et de transmission des entreprises, en passant par le financement de l'innovation ou l'appui à la création d'entreprise. Son découpage inclut une région Sud-Ouest qui recense 380 collaborateurs (dont 20 associés) et 24 agences réparties sur 5 pôles géographiques : Bordeaux et la Charente, la Dordogne, la Gascogne, Sud-Atlantique avec le Pays basque et l'ouest de l'Occitanie (Toulouse, Tarbes...). "Notre clientèle est composée à 60 % de TPE, dont des artisans, professions libérales, associations... et à 40 % de PME", précise Eric Palat, nouvellement nommé à la direction de la région Sud-Ouest. Soit un spectre allant de la création à l'entreprise cotée, avec des cabinets pluridisciplinaires faisant du sur-mesure : comptabilité, juridique, social, fiscal...

In Extenso s'est fixé des objectifs élevés pour les prochaines années dans le Sud-Ouest, avec pour objectif de faire passer son chiffre d'affaires de 29 à 40 millions d'euros en 4 ans. Cette croissance soutenue devrait essentiellement passer par des acquisitions de cabinets qui basculeront sous la bannière In Extenso. "Nous étudions pas mal de dossiers", confirme Eric Palat, qui ambitionne de faire grimper les effectifs dans le même temps à 500 collaborateurs. In Extenso cible entre autres les confrères potentiellement effrayés d'avoir à franchir l'obstacle que peut représenter la vague du numérique et les bouleversements qu'elle entraine. "Les relations avec les clients évoluent avec la digitalisation, précise Eric Palat. Nous dématérialisons au maximum, y compris parce qu'il faut répondre à des obligations légales." Au point d'engendrer des craintes sur l'avenir des métiers de l'expertise-comptable ?

"J'y vois surtout un avantage : nos collaborateurs vont pouvoir abandonner des tâches répétitives et quasi-journalières au bénéfice de travaux de vérification et de conseil. Je reste optimiste. Le monde est devenu nomade et l'accès aux données pour nos clients doit être constant. Le numérique va nous permettre de renforcer notre proximité, nos échanges, et nous conduire à davantage nous positionner comme un cabinet de services plus que simplement d'expertise-comptable. Les cabinets qui réussiront demain seront curieux et attentifs au monde qui bouge. Il leur faudra recruter en conséquence et avoir une politique de ressources humaines innovante."

La réflexion est valable pour le conseil comme pour n'importe quelle entreprise : "Des marchés se créent en permanence. Si dans vos équipes, vous avez de jeunes profils créatifs, c'est un véritable atout."

Un rôle de détonateur

Eric Palat va jusqu'à revendiquer "un rôle de détonateur" sur certains sujets tels que la cession de l'entreprise : "Il n'y a pas forcément plus d'anticipation qu'avant sur cette problématique. C'est avant tout une affaire d'hommes et de femmes. Les dirigeants en parlent, prendre des mesures c'est la 2e étape. Notre rôle, c'est d'être moteur sur le sujet. L'évaluation d'une entreprise par exemple va au-delà du bilan chiffré." Eric Palat observe d'ailleurs que les cédants sont "de plus en plus jeunes à vendre, y compris pour faire tout autre chose après. Les carrières sont moins linéaires et plus faites d'opportunités."

Patron d'un réseau actif tant à Bordeaux qu'à Toulouse, Eric Palat a donc un point de vue pertinent sur les dynamiques des deux métropoles :

"L'attractivité de Bordeaux est très forte. Le TGV a changé la donne, on le sent même en interne chez In Extenso où les candidatures pour de la mobilité sont plus nombreuses. Les gens veulent venir vivre à Bordeaux. Il y a des indicateurs très positifs comme le total annuel de créations d'entreprise, un des plus élevés de France, ou le fait que les réseaux de franchise qui se créent souhaitent systématiquement tester leur concept à Bordeaux. Starbucks, Burger King... Toutes ces enseignes confirmées ont fait le forcing pour s'y installer également. Globalement, les investisseurs ont de l'appétit et les repreneurs viennent d'un peu partout. On y voit d'ailleurs bien plus de repreneurs potentiels que de cédants. Toulouse, de son côté, est peut-être moins attractive sur le plan de vie et accueille moins d'arrivées mais reste dynamique en matière de création d'entreprises. C'est aussi un territoire qui a des relations à renforcer avec l'Espagne."

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