E-commerce : Mobibot s'attaque au défi de l'ergonomie sur mobile

Maximiser le nombre de transactions sur les sites d'e-commerce mobiles en améliorant leur ergonomie : c'est l'objectif de la startup bordelaise Mobibot qui propose un outil de chatbot permettant de dialoguer avec les catalogues de produits, via un algorithme de machine learning. L'équipe de quatre salariés recrute deux CDI supplémentaires.
L'outil développé par Mobibot permet de dialoguer avec un chatbot pour parcourir le catalogue produits.
L'outil développé par Mobibot permet de dialoguer avec un chatbot pour parcourir le catalogue produits. (Crédits : Mobibot)

"Si votre site n'est pas optimisé pour le mobile, le taux de conversion du trafic en achats est divisé par dix par rapport à un ordinateur !", assure Benoît Gaillat, le fondateur de Mobibot. "En France, il y a 200.000 sites d'e-commerce mais 99,9 % d'entre eux n'ont pas les moyens de développer une application mobile fiable et compétitive. Ils pâtissent donc d'une forte déperdition des décisions d'achats sur leur site mobile."

C'est ce constat de départ qui a convaincu cet entrepreneur de 35 ans de créer une startup en juin 2017 à Bordeaux avec un objectif assumé : "Augmenter le taux de conversion du trafic mobile en achats en améliorant l'ergonomie via une interface plus ludique et plus fluide."

Chatbot et machine learning

Un défi de taille qui passe par un outil très en vogue actuellement : le chatbot, c'est-à-dire un robot logiciel pouvant dialoguer avec un humain par le biais d'un service de conversations automatisées.

"Le chatbot et sa dimension relevant de l'intelligence artificielle est un outil qui a été largement survendu à tel point qu'aujourd'hui les entreprises en attendent trop, alors que le chatbot ne peut pas tout faire !", reconnaît Benoît Gaillat. "Nous avons donc conçu un bot uniquement tourné vers l'e-commerce et pensé d'abord comme un service utilisateur. Sur ce segment, je reste persuadé que les chatbots ont un avenir parce qu'ils ont cette capacité à donner une information rapidement, en particulier sur mobile."

Concrètement, le logiciel de Mobibot est conçu sur mesure pour chaque site : "Notre chatbot va scanner le catalogue produits du site et le reconstruire avec son propre algorithme. On adaptera aussi le bot à la charte graphique et à l'univers de chaque site", détaille Benoît Gaillat. Quand on clique sur le chatbot en bas de l'écran, la fenêtre de dialogue s'ouvre et il est alors possible de parcourir le catalogue des produits en questionnant le bot.

Celui-ci s'appuie sur la reconnaissance de texte pour répondre aux requêtes du client le plus précisément possible, selon le principe du machine learning : "Notre chatbot est assisté par un "bot master" humain qui l'éduque, vérifie les correspondances et le corrige en cas d'incompréhension ou de mauvaise interprétation de la demande du client. Plus le temps passe, plus le bot apprend et sera donc capable de répondre à des requêtes de plus en plus complexes."

Deux recrutements en cours

Pour l'heure, l'équipe de Mobibot, installée au sein de l'accélérateur de startups Théophraste, compte Benoît Gaillat et trois développeurs. Deux CDI sont à pourvoir : un "UX designer", pour la conception de l'expérience utilisateur et de l'interface graphique mobile, et un "business developer", pour la prospection commerciale. Quatre entreprises font déjà confiance à Mobibot - le groupe Sud Ouest pour son service archives, Champmarket, Lavinia et Jacadi (encore en prototype) - et cinq à six autres contrats sont en cours de négociation.

Pour la commercialisation, Mobibot a retenu un modèle plutôt incitatif : l'installation est gratuite pour le commerçant et Mobibot se rémunère via une commission de 4 % perçue sur chaque vente réalisée via le chatbot. "En clair, s'il n'y a pas de vente, on ne gagne rien. Ce qui nous incite à être le plus pertinent et le plus performant possible", sourit le fondateur.

Soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine

Fort d'expériences à divers degrés de responsabilités chez Cdiscount, Rexel, Sensee et Palais des Thés, Benoît Gaillat a cofondé une entreprise de consulting en e-commerce, Skillbox, en 2012 avant de créer Mobibot en 2017. Le plan de financement initial pour le prototypage et la customisation du produit pendant six mois s'élevait à 100.000 €. 40 % de cette somme a été apportée par la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de son soutien au développement des prototypes numériques. "Outre l'aide financière, ça nous a apporté une reconnaissance, un premier retour d'expérience et une confiance de nos interlocuteurs qui a crédibilisé notre concept", salue Benoît Gaillat.

Pour autant, l'avenir du chatbot est-il pérenne alors que des poids lourds du numérique, dont Google, promettent des lendemains largement dominés par la commande vocale ?

"Le marché du vocal devrait effectivement être un incontournable à l'avenir", juge le fondateur de Mobibot. "On travaille sur ce que cela pourrait impliquer mais, dans l'immédiat, on ne veut pas s'éparpiller et on se concentre sur la reconnaissance de texte. La commande par la voix n'est pas un marché mature, notamment parce que les navigateurs web mobiles ne disposent pas encore de la reconnaissance vocale."

Prochaine étape pour Mobibot, démarcher de nouveaux clients et préparer une levée de fonds potentielle pour le second semestre 2018.

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