Que sont les anciens d'Erasmus devenus ?

[Aquitains d'ailleurs] Le système d'échanges universitaires fête ses trente ans. Erasmus a permis à des dizaines de milliers de jeunes de découvrir l'Europe. Certains se sont même installés pour la vie là où ils ne venaient au départ qu'étudier une année, comme Stéphanie Grené à Bilbao.
Stéphanie Grené

Stéphanie Grené a deux casquettes : elle est traductrice et crée des programmes sur mesure pour les touristes de passage à Bilbao. "J'aime raconter des histoires, confie-t-elle. Quand je traduis, je vous donne l'accès à quelque chose que vous ne pourriez pas atteindre sans moi. Si je crée un voyage pour une personne, je lui donne la possibilité de faire partie de l'histoire." La Française vit à Getxo, petit village sur la côte.

"Je suis une fille de la campagne, mon endroit préféré, c'est la mer, explique la Française. Bilbao est tellement près avec le métro, 20 minutes et on est en plein centre-ville. Je n'ai pas eu de choix à faire, j'ai le meilleur des deux mondes."

Il y a 20 ans, lorsqu'elle décroche une bourse Erasmus pour venir étudier l'espagnol une année à l'université Deusto de Bilbao, Stéphanie Grené reconnaît qu'à ce moment-là, elle hésite un peu : "Je ne suis pas venue à reculons, mais j'étais plus attirée par Madrid, Séville ou Barcelone, qu'on connaît quand on est Français. A Bilbao, on m'a dit « tu verras, il pleut tout le temps, c'est comme la Bretagne en France !" Et quand je suis arrivée, c'était tout le contraire : c'était une jolie ville, il faisait beau, j'ai eu un coup de foudre." En toutes ces années, Stéphanie a vu la ville se métamorphoser :

"Il y a eu une grosse crise dans l'industrie dans les années 80, c'était très difficile avec un taux de chômage important. Il y a eu alors cette volonté d'investir dans l'avenir du Pays basque. Ils ont eu l'audace de dire « ok, on a toujours fonctionné autour de l'industrie, c'est une base de l'économie, mais on va faire le pari du tourisme, et rendre la ville plus humaine et plus accueillante."

Terre de contrastes

Résultat, les usines aux murs noircis par les fumées ont été remplacées par des musées et des bâtiments construits par les plus grands architectes, des pistes cyclables et de larges promenades aménagées le long de la "ria", la rivière qui traverse la ville et va se jeter dans l'océan. Le symbole de Bilbao, c'est le musée Guggenheim, le chef d'œuvre de Franck Gehry, ouvert en 1997 :

"Le point positif, c'est que ça permet de situer Bilbao, reconnaît la Française, mais pour moi la Biscaye (la région de Bilbao, NDLR), c'est surtout l'accueil des gens, l'hospitalité, les traditions et la modernité. C'est cette terre de contrastes qui m'a séduite. Les Basques sont ouverts, ils feront l'effort de vous parler en français alors que c'est une langue qu'on n'étudie plus ici."

Originaire de Villeneuve, région de vignobles entre Bourg-sur-Gironde et Blaye, sur les rives de l'estuaire, Stéphanie Grené est aussi bénévole pour la Croix-Rouge de Bilbao. Quand elle n'est pas à la plage, son endroit préféré, c'est le parc Dona Casilda, symbole parmi d'autres de la renaissance de la ville.

Lui écrire : stephanie.grene[at]gmail.com

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