Industries pharmaceutiques : le Gipso devient un cluster et se rapproche de Matwin

Le Gipso, Groupement des industries pharmaceutiques et de santé du Sud-Ouest, évolue vers un statut de cluster, et, pour se doter de la dimension recherche qui lui manquait, accueille dans son conseil d’administration Matwin, programme national de soutien à l’innovation précoce en cancérologie, basé à Bordeaux. Précisions avec Luc Grislain, directeur de l'Institut de pharmacie industrielle à l'Université de Bordeaux, et cofondateur, avec le Groupe Bertin Technologies, de Bertin Pharma, spin-off de l'Université de Bordeaux, société de R&D dans le domaine pharmaceutique, qui préside le Gipso depuis l’an dernier.
Luc Grislain, cofondateur de Bertin Pharma, préside le Gipso, Groupement des industries pharmaceutiques et de santé du Sud-Ouest.

Que représente aujourd'hui le Gipso ?

L'association a été créée il y a 41 ans. Elle rassemble aujourd'hui les acteurs de la pharmacie industrielle en région autour d'une quarantaine d'adhérents, avec toutes les typologies de laboratoires pharmaceutiques : les big pharmas comme Sanofi, Merck Serono Biodevelopment, BMS Upsa, Pierre Fabre, Méda mais aussi les acteurs complémentaires comme les façonniers ou les unités de recherche sous contrat.
L'une de ses missions est de réfléchir à des thématiques communes de la profession : formation, réglementation, évolutions des normes, mais aussi de faire le lien avec des établissements académiques pour discuter en partenariat avec le Leem (Les entreprises du médicament, NDLR) du contenu des formations ; enfin notre rôle est d'être un interlocuteur privilégié du Conseil régional sur les sujets qui concernent notre domaine d'activité.
Nous fonctionnons avec un budget réduit issu de la cotisation des membres ou des actions en partenariat avec le Conseil régional. Un budget modeste donc, en dessous de 100.000 €.

Qu'est-ce qui vous différencie du Leem ?

Nous sommes très différents parce que le Leem est un syndicat qui représente l'industrie pharmaceutique nationale. Nous sommes plus larges que cela ; nous sommes une association, c'est important de le dire. Tous nos membres ne sont pas membres du Leem mais nous pouvons leur servir de relais en région pour des études par exemple.

Quel est le périmètre du Gipso ?

Nous intervenons en Nouvelle-Aquitaine uniquement mais nous connaissons biens nos voisins avec lesquels nous entretenons des liens forts puisque par exemple Pierre Fabre, qui a un établissement à Idron près de Pau, dédié à la fabrication d'injectables pour les produits anticancéreux, est dans notre conseil d'administration : Liberto Yubero, directeur général de l'Institut Pierre Fabre, président du pôle Cancer Bio Santé, basé à Toulouse, en est le vice-président, comme Thierry Lhuillier,  directeur exécutif de BMS Upsa, et directeur général du site de production d'Agen, ou Paco Duboscq, chargé de mission santé à la Fondation Bordeaux Université.

L'assemblée générale de la semaine dernière a été marquée par la mutation du Gipso vers un positionnement de cluster. Pourquoi ce choix ?

En discutant avec les représentants du Conseil régional, nous avons pensé qu'il serait intéressant que le Gipso évolue vers un cluster. Les associations équivalentes au Gipso en Nouvelle-Aquitaine, à La Rochelle, Poitiers, Limoges, sont organisées en cluster. 80 % des missions d'un cluster sont déjà remplies par le Gipso, ce qui nous manquait c'était surtout l'aspect recherche.

D'où l'intérêt de se rapprocher de Matwin ?

Ils sont entrés au conseil d'administration. C'est l'un des acteurs des appels à projets, cela renforce notre activité recherche à côté de notre activité développement, même s'ils n'œuvrent que dans la cancérologie.

Pourquoi ce changement de statut ?

C'est une évolution qui nous permet d'être conformes à l'image vers laquelle nous souhaitons aller et qui nous donne accès à des aides supplémentaires au Conseil régional par exemple avec des financements spécifiques ouverts aux clusters, notamment les supports à appels à projets. Nous avons fait cette démarche en concertation avec la Région, et d'ailleurs beaucoup de gens nous identifient déjà comme un cluster.

Quelles sont les échéances importantes à venir ?

Nous souhaitons avec le conseil d'administration des actions plus réduites en nombre destinées à rendre davantage de services aux entreprises comme le fait de proposer des stands régionaux dans les salons internationaux, qui sont très coûteux quand l'entreprise s'y rend seule, salons prestigieux hors de prix pour des PME. Cela permet aux entreprises d'aller prospecter de nouveaux marchés, d'être regroupées donc plus visibles mais aussi de renforcer les liens entre les Néo-Aquitains. Nous avons un projet de stand aquitain avec une douzaine d'entreprises sur le prochain CPHI qui a lieu cette année à Paris, à l'automne. C'est le rendez-vous mondial des fournisseurs de principes actifs pour l'industrie pharmaceutique avec 10.000 participants du monde entier, et qui accueille un deuxième salon de prestataires de l'industrie pharmaceutique. Cela concerne donc toutes les typologies des adhérents du Gipso, c'est un rendez-vous immanquable. Nous y allons déjà mais cela reste très coûteux pour de petites surfaces quand il faut y aller en solo. Cela nous permettra aussi de rassembler des rendez-vous clients sur un même point.

Quels sont vos autres projets ?

L'objectif est d'appuyer la recherche dans la rationalisation de ce secteur en Nouvelle-Aquitaine, avec les autres structures précédemment citées. Elles existent déjà et ne nous attendent pas ; l'idée est d'amener de la cohérence.
L'autre sujet est celui des rencontres académiques et industrielles en Euskadi et Navarre. Elles rassemblent des équipes universitaires et des entreprises autour d'une dimension scientifique et business qui fonctionne très bien. Cela nous permet d'apprendre des choses de nos amis espagnols, où il existe une grande fluidité entre la recherche publique et privée avec des cellules de transfert très efficaces. Il y a des contacts et des sociétés intéressantes avec lesquelles nous pouvons collaborer, c'est une manifestation qui a de plus en plus d'ampleur. Les 3es Rencontres industrie bio-santé Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre auront lieu le 29 juin à Bidart.
Le Gipso est aussi très actif pour servir de relais avec le Leem et les universités pour bâtir un apprentissage de différents niveaux. C'est assez nouveau à l'université et c'est un excellent partenariat avec la création d'un CFA qui approche de 150 apprentis.
Nous proposons également à travers notre congrès biennal des manifestations technico-scientifiques sur des thèmes qui intéressent nos membres, avec par exemple en décembre dernier un colloque sur le médicament sur mesure pour mettre le patient au cœur du traitement. Nous avons associé cette année des sociétés du domaine des TIC Santé qui permettent des diagnostics affinés pour des médicaments parfaitement adaptés au patient. C'est une dimension complètement nouvelle, appelée à se développer, parce que dans les biotechs émergent des produits de plus en plus ciblés dans leur action ; il existe des pathologies pour lesquelles, sans cette démarche, les résultats ne seraient pas au rendez-vous. Cela a été un succès, avec 200 participants.

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