Industries alimentaires : l’Aria Nouvelle-Aquitaine plaide pour le pouvoir d’acheter

L’Association régionale des industries alimentaires (Aria) Nouvelle-Aquitaine est officiellement née, sans le Poitou-Charentes, qui a décidé de ne pas s’associer pour l’instant à cette fusion. Pas de quoi décontenancer son président Laurent Dulau, élu la semaine dernière, et qui compte bien tenir sa feuille de route.
Laurent Dulau (société Sturgeon, producteur de caviar sous la marque Sturia) a été élu vendredi président de l'Aria Nouvelle-Aquitaine.

L'Aria Poitou-Charentes ne s'est finalement pas associée au projet de fusion des associations des industries alimentaires d'Aquitaine et du Limousin ou sein de l'Aria Nouvelle-Aquitaine. Mais son nouveau président élu vendredi, Laurent Dulau, dédramatise : sur les 19 membres du conseil d'administration, les 3 ex-régions sont représentées, à l'exception des départements de la Charente et des Deux-Sèvres. Lui-même étant le directeur général de Sturgeon, entreprise de Charente-Maritime qui produit du caviar sous la marque Sturia, et président de l'association Caviar d'Aquitaine.

A ses côtés, parmi les administrateurs de l'association qui a son siège à Talence en Gironde et maintient un site à Saint-Viance près de Brive : Alimentation fine de France (24), Baillet (40), Blason d'or (24), Laguilhon SA (64), Mademoiselle de Margaux (33), Marlère Gastronomie (64), Onetik (64), Savigny Surgelés frais (33), Vinaigrerie générale (24), Vitamont (47), Cavia.R (19),  Delouis Fils (87), Jean-Paul Deluche (87), Goûts et Couleurs (87), Groupe Valade (19), Chavegrand (23), Crystal Gourmet (86) et Sibcas (17).

"Poitou-Charentes n'a pas voulu aller au-delà du projet de fusion, ils sont prudents, cela fait deux ans que les négociations sont engagées, ces fusions ont toujours été compliquées dans tous les domaines, explique Laurent Dulau. Ils attendent de voir comment cela se passe avec les deux régions, mais les portes sont toujours ouvertes, certaines entreprises de Poitou-Charentes nous ont déjà rejoint. Je suis élu pour deux ans, période de transition pour apprendre à se connaître, à travailler ensemble, et accueillir, car je suis un optimiste indécrottable, nos amis picto-charentais."

Celui qui était déjà président de l'Ardia Aquitaine depuis 2013 a, en attendant, reçu sa feuille de route pour défendre les 250 entreprises adhérentes, qui représentent 10.000 emplois, et plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires cumulé. L'association, financée par les cotisations et les services facturés à ses membres, ainsi que par des subventions de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt), dispose d'un budget de 700.000 € et emploie 7 personnes.

Le choix d'acheter local

"Nous allons poursuivre ce que nous avons engagé avec la marque « Signé Aquitaine », qui garantit que les produits sont élaborés dans la région : si vous achetez, vous protégez nos emplois. Cela engage le producteur, le distributeur, le consommateur. D'où la notion du pouvoir d'acheter que l'on défend sur cette mandature : la justification éternelle de la GMS, c'est la défense du pouvoir d'achat, mais on ne parle jamais des marges des distributeurs ; nous, nous opposons à cela la notion du pouvoir d'acheter, c'est-à-dire d'avoir le choix d'acheter local, parce que quand nous n'aurons plus le choix, quand les usines auront fermé, qu'il n'y aura plus de produits, il n'y aura plus d'emplois et donc plus de salaires pour acheter. C'est bien le pouvoir d'achat, mais moi je dis à la GMS : «Si vous n'avez plus personne pour acheter chez vous, vous fermerez vos supermarchés»."

L'association va programmer des opérations tractées regroupant les entreprises de la région pour proposer une offre homogène, cohérente, et permettre aussi aux producteurs d'être référencés.

Première région agricole, première région en agroalimentaire en valeur ajoutée générée en Europe et première région SIQO, signes d'identification de l'origine et de la qualité des produits agricoles et agroalimentaires (AOC et AOP ; IGP Label rouge Agriculture biologique, etc.), la Nouvelle-Aquitaine jouit d'un véritable patrimoine à promouvoir en local, en national et à l'export.

"Il faut accompagner les entreprises à l'export, l'Aana (Agence de l'alimentation Nouvelle-Aquitaine, ex-Aapra) le fait déjà. Nous, nous faisons de l'activ networking, avec des entreprises déjà présentes à l'étranger qui ouvrent leurs réseaux. Nous pouvons être complémentaires avec l'Aana."

Développer l'emploi local

Parmi les autres pistes de développement : l'accès aux cantines pour les industries locales. "Nous avons des produits extraordinaires avec la certification en pisciculture par exemple qui garantit un poisson de grande qualité et aujourd'hui on nourrit nos enfants avec des poissons importés", commente-t-il.

L'autre objectif est de développer l'emploi local avec des produits de grande qualité. "En région on ne couvre que 30 % de nos besoins en bio : il y a des choses à faire."
Laurent Dulau rappelle que l'Aria est pour les entreprises un guichet unique dédié à tous les besoins en amont et en aval : formation (Ifria), développement durable (projets 3D), commerce, commerce extérieur, innovation (Agri Sud-Ouest Innovation), logistique (l'association travaille pour négocier au mieux les tarifs et organiser des tournées dédiées).

"Nous travaillons sur toutes les problématiques de l'entreprise. La volonté, c'est de créer de la valeur ajoutée, des emplois, que le maillage territorial, qui est réel, reste dense. Nous avons maintenant une activité économique dans des villes de plus petite importance, d'où, encore une fois, l'importance de cette notion du pouvoir d'acheter."

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