EMR : plus de 2.000 emplois créés et 1,3 milliard d’euros investis

A l’occasion de Seanergy Normandy 2017, convention internationale dédiée aux énergies marines renouvelables qui s’est déroulée au Havre la semaine dernière, l’Observatoire des énergies de la mer a présenté les résultats de sa première étude qui fait état de plus de 2.000 emplois créés et 1,3 milliard d’euros investis par la filière en France. Rencontre avec Marc Lafosse, président du cabinet d’ingénierie spécialisé dans les EMR Energie de la Lune, qui a mené cette étude avec C2Stratégies.
Marc Lafosse préside le cabinet d’ingénierie spécialisé dans les EMR Energie de la Lune, installé à Bordeaux.

Comment est né cet Observatoire des énergies de la mer ?

L'Observatoire a été lancé en novembre 2016 par le Cluster maritime français, en collaboration avec le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et le Groupement des industries de construction et activités navales (GIGAN), pour promouvoir et accompagner le développement de cette filière industrielle.  
L'objectif était de démontrer de manière concrète la structuration en cours de la filière et son potentiel de développement. Nous avons établi un questionnaire pour les acteurs de ce secteur, notamment ceux qui étaient présents sur Seanergy Biarritz l'an dernier, qui étaient 330 en France, dont 200 incontournables. Sur ces 200, 198 ont répondu. Donc cet observatoire propose une photographie très représentative.

Qui sont ces 198 acteurs ?

Ils se répartissent en trois catégories : les structures de formation et R&D (23 réponses), les développeurs et exploitants de projets (6), et enfin les prestataires ou fournisseurs de la chaîne de valeurs (169) qui regroupent les entreprises proposant éoliennes offshore posées et flottantes, hydroliennes, sous-ensembles, pièces et composants de machines, prestations d'ingénierie, services, etc. Au total ces trois catégories représentent 1,3 milliard d'euros d'investissements cumulés. En termes de chiffre d'affaires, cette filière en France, en tout cas pour l'éolien, n'est pas encore au rendez-vous mais elle n'attend pas tout du marché français. Ainsi sur un chiffre d'affaires global de 590 millions d'euros, 75 % se réalise à l'export. C'est très intéressant. Le marché français est en train d'émerger c'est clair, les appels d'offres arrivent, cela ne porte pas ses fruits immédiatement à cause des délais administratifs, mais pendant ce temps l'export progresse. Ces acteurs représentent 2.086 emplois équivalent temps plein.
En termes de taille d'entreprise, 20 % sont des TPE, 47 % des PME, 21 % des ETI, 12 % des grands groupes. Il y a une énorme richesse des TPE/PME sur toute la chaîne de valeur.

Quelles sont les régions les plus représentées ?

Chaque région a une politique de soutien à la R&D et aux entreprises. Mais il y a de grandes disparités. Cela se joue beaucoup en fonction des usines implantées. Ainsi en 1re position on retrouve les Pays de la Loire avec par exemple les deux usines STX et General Electric, région qui compte 874 emplois en équivalent temps plein (ETP) dont 70 en R&D et 804 pour les prestataires et fournisseurs. En 2e position on retrouve l'Ile-de-France, région où se localisent nombre de sièges sociaux, par exemple Engie et EDF. En 3e position Provence-Alpes-Côte d'Azur, très tournée vers l'éolien flottant. En 4e position la Bretagne, avec 142 ETP, en 5e positon la Nouvelle-Aquitaine, très faible en R&D et 73 personnes dans des entreprises comme Valorem (groupe spécialisé dans les énergies vertes dont le siège se trouve à Bègles en Gironde, NDLR). Suivent les Hauts de France, la Normandie qui devrait exploser avec à venir LM Wind Power et DCNS, enfin l'Occitanie, dotée de deux parc pilotes d'éoliennes flottantes qui vont créer beaucoup d'emplois, avec Port-la-Nouvelle qui serait le site d'assemblage des turbines sur les flotteurs pour ces deux fermes. On voit très vite que les emplois arrivent en parallèle des parcs d'éolien off-shore attribués.

Le Havre, Brest, Saint-Nazaire sont des ports de repli, tout comme la Cotinière en Nouvelle-Aquitaine, qui est candidat pour être la base de maintenance du parc éolien d'Oléron. Sur l'éolien, Valorem par exemple qualifie ses employés pour aller en mer. On voit que cette maritimisation crée de l'emploi aujourd'hui en France et en créera demain.
C'est une première photographie, c'est important de monitorer cette filière, il est intéressant d'avoir une photographie annuelle pour voir où cela avance le plus. Après le salon Seanergy au cours duquel des ouvertures d'usines et des annonces d'appels d'offres ont été faites pour l'éolien, sur la zone d'Oléron par exemple, ou l'hydrolien, on peut parler d'alignement des planètes.

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