Caoutchouc : l’industriel Delmon Group va faire rebondir sa croissance

Le groupe industriel Delmon Group (Terrasson-Lavilledieu, Dordogne), spécialisé depuis 50 ans dans la production de pièces techniques en caoutchouc, souhaite accélérer sa croissance. Son nouveau PDG et actionnaire, Sylvain Broux, explique comment.
Experte de la production et de l'innovation en matière de pièces techniques de caoutchouc pour l'industrie aéronautique et le secteur automobile, Delmon Group s'appuie en partie sur sa R&D basée en Dordogne, sur son site-siège de Terrasson-Lavilledieu, pour faire la différence face à la concurrence.

Le 30 novembre dernier, le cabinet de conseil financier Medicis Partner (Bordeaux et Paris) annonçait avoir conseillé le groupe familial Delmon Industrie dans sa cession à Dzeta Group, BNP Paribas Développement et Sylvain Broux.
Une transaction sans surprise pour les 450 collaborateurs du groupe, notamment ceux du siège social et établissement principal de Terrasson-Lavilledieu en Dordogne, qui avaient été prévenus par courrier dès le début du mois de septembre par Pierre Delmon (par ailleurs maire de Terrasson-Lavilledieu) le fondateur et dirigeant de Delmon Industrie.
C'est donc en douceur que le groupe a changé de nom, pour devenir Delmon Group, d'actionnaires, même si Pierre Delmon reste un peu au capital, et de PDG avec Sylvian Broux.
Ce dernier, ingénieur Arts et Métiers, est depuis 20 ans dans le cœur de business de Delmon, à savoir l'industrie du caoutchouc.

Capitaliser sur l'expertise élastomère et la R&D

Agé de 43 ans, Sylvain Broux est passé par les groupes Michelin, Woco, Anvis et dernièrement par l'équipementier automobile Cooper Standard France, dont il était le président depuis cinq ans et qu'il a contribué à remettre sur les rails avec la création d'un nouveau site de production à Rennes ainsi que l'agrandissement d'un site à Vitré.

Pour Delmon Group, ses ambitions sont claires : "Nous disposons d'un outil industriel de très haut niveau. Les compétences internes sont très élevées. Notre R&D, basée à Terrasson, qui mobilise chaque année entre 5 et 6 % du chiffre d'affaires annuel du groupe, nous permet d'adresser des marchés de très haut niveau et à forte valeur ajoutée. Nous bénéficions en Dordogne d'une réelle expertise en matière d'élastomère.  En clair : nous sommes capables de répondre présent dans tous les secteurs d'activité avec nos pièces techniques en caoutchouc, hormis le secteur médical... pour le moment", souligne le nouveau PDG.

Le groupe, qui dispose de plusieurs filiales (Socat et PDM à Terrasson, Inepsa à Pampelune, Ricardo Prehn à Barcelone) et de partenariats industriels en Chine et en Roumanie, compte 450 salariés à ce jour, dont 200 à Terrasson-Lavilledieu. Son chiffre d'affaires actuel se situé aux alentours de 60 M€... mais plus pour longtemps.

Delmon Group

Robotisée, l'ilot de production de pièces pour le moteur Leap de Safran (ici le site de Terrasson-Lavilledieu en Dordogne) est une illustration de la démarche "usine du futur" de de Delmon Group

Le cap sur les 100 M€ de CA

"Nous savons déjà que, sauf effondrement économique, nous allons vers les 75 M€ de chiffre d'affaires à l'horizon 2020", explique Sylvian Broux.
"Les nouveaux contrats de fourniture décrochés auprès de constructeurs automobiles, via des équipementiers de rang 1, et d'acteurs de l'aéronautique, à l'image du groupe Safran pour lequel nous fournissons des pièces du programme Leap (moteur qui succède au CFM56, moteur d'avion le plus vendu au monde avec 30.000 exemplaires en vol actuellement) vont tirer vers le haut notre activité", assure le PDG.

A ses yeux cependant, cette croissance "programmée" ne sera qu'une étape dans le développement de Delmon Group.

"Nous allons capitaliser sur les réussites liées à ces nouveaux contrats pour renforcer notre image de grosse PME très flexible, capable d'apporter des solutions industrielles innovantes à ses clients. Les marchés ultra pointus que nous adressons, comme ceux de l'aéronautique et de l'automobile nous permettent de croiser les expériences et de proposer à d'autres secteurs d'activité des produits à forte valeur ajoutée technologique."

Usine du futur : Delmon Group se fait Label.

Engagée depuis plusieurs mois dans le programme Usine du Futur, Delmon Group dispose depuis peu d'un îlot de production automatisé et robotisé dédié à l'activité concernant le moteur d'avion Leap qui vient d'être labellisé "Industrie du Futur".
Il s'agit, là aussi, d'une première étape pour le groupe industriel de Dordogne qui se verrait bien passer au stade d'Entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans les années qui viennent.

"Pour passer ce cap de la PME à l'ETI, nous allons nous renforcer dans cette démarche usine du futur et plancher sur l'utilisation des données numériques générées par nos différentes machines pour améliorer leur rendement, leur maintenance en anticipant les pannes et besoins d'entretien. Nous ne sommes qu'au début de notre démarche de passage à l'industrie de demain", assure le PDG qui voit également dans le lean manufacturing, la synergie entre les sites du groupe, des axes d'améliorations pour l'ensemble du groupe.

Une volonté de gain de productivité et de compétitivité qui pourrait bien se traduire positivement à l'export, notamment en Allemagne où le groupe français va accentuer sa présence dans les années à venir. Si elle remporte un appel d'offres en cours pour un constructeur automobile allemand, son activité export, qui représente actuellement 50 % de la production, devrait s'enrichir de 1,5 M€ annuel de chiffre d'affaires supplémentaire d'ici à 2021.

Delmon Group

Le siège de Delmon Group à Terrasson-Lavilledieu (Dordogne)

Recrutements : le challenge le plus relevé ?

Au challenge commercial et industriel, s'ajoute pour la nouvelle direction un challenge en termes de ressources humaines. La société qui est en phase de recrutements peine un peu à trouver en Dordogne la ressource. Sa direction, qui ne peut se prononcer sur le nombre de recrutements exacts, sait néanmoins qu'elle va devoir faire face à un renouvellement des générations.

"Le sujet de la conservation des compétences n'est pas trop inquiétant car dans nos métiers de passionnés, la transmission des  savoirs est une règle. Par contre, ce qui peut poser problème, c'est le sujet du manque de ressources humaines. Nous recrutons des opérateurs, techniciens, ingénieurs... mais nous manquons de candidats car l'industrie est encore trop souvent mal expliquée aux jeunes. Pourtant, les conditions de travail sont bonnes et les perspectives d'évolution sont là. Nous, industriels, n'avons sans doute pas su le dire et le prouver jusque-là. Delmon Group va devoir corriger cela dans  les mois qui viennent en rappelant aux jeunes que travailler chez nous, c'est plutôt très valorisant...", glisse Sylvain Broux.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 06/11/2017 à 18:49
Signaler
Quel beau projet. Bravo Pour le recrutement, vous pouvez rejoindre le réseau RESONNE d'échange d'emploi des entreprises de Dordogne... resonne.net (CCI de Dordogne)

à écrit le 22/12/2016 à 9:22
Signaler
Programme riche en perspectives.Encore Bravo!!!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.